APPEL À LA TRADUCTION
Télécharger le texte de
L’appel à la traduction
(format PDF)
INTRODUCTION à la lecture de la Proposition
d’Henri MESCHONNIC
Pour une Déclaration sur les Devoirs envers les Langues et le Langage et APPEL à sa traduction en 1000 langues (pour dire beaucoup).
Cette proposition a été commandée à Henri MESCHONNIC par le Carrefour Culturel Arnaud-Bernard (Toulouse, France) qui travaillait depuis plusieurs années, pour le Forom des Langues du Monde, à l’examen critique de diverses déclarations ou propositions internationales dans ce domaine.
- MESCHONNIC a pensé et rédigé cette proposition sur la base de sa réflexion personnelle sur les langues et le langage ainsi que sur celle de sa découverte, au Forom des Langues du Monde dont il a été le principal intervenant de 1994 à 2008, du projet lancé par le Carrefour d’une « Déclaration universelle des droits pour les langues et les cultures » (pensée comme complément indispensable de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme), projet repris par de nombreux membres d’ associations impliquées, dans leurs pays d’origine et au Forom (plus de cent cinquante langues y ont été représentées depuis ses débuts) dans la défense et l’illustration de leurs langues et de leurs cultures.
C’est dans le cadre de notre réflexion et de notre action en faveur de la culture occitane que nous avons inventé le Forom des Langues du Monde à Toulouse il y a 28 ans, et c’est toujours dans ce cadre que nous avons pensé la nécessité de cette Déclaration, estimant que la question occitane, de par la situation et l’histoire de la langue/culture occitane, exigeait des réponses plus larges que celles concernant des droits politiques nationaux ou régionaux, et notamment une prise en compte du rôle essentiel de la littérature et de la création culturelle et artistique sous toutes leurs formes, ce qui nous a rapprochés du Pen-Club de Langue d’Oc. On voit ici que H. MESCHONNIC nous a très bien compris et est allé bien plus loin que notre demande.
Dès 2006, nous avons donné ce texte à traduire à un certain nombre de personnes représentant, au Forom des Langues, des associations de langues-cultures.
Nous avons relancé cette demande cette année. Nous vous donnerons quelques traductions sur demande. D’autres arriveront peu à peu, et nous vous les enverrons. Celles que nous vous donnons et celles que nous vous donnerons ne sont bien entendu pas, pour nous, des documents définitifs, mais au contraire des documents de travail, vecteurs d’échanges entre tous ceux qui s’intéresseront à ce texte et voudront le faire connaitre dans la rédaction qu’ils estimeront la meilleure. Vecteurs d’un travail infini, puisque, outre le fait que cette Proposition de Déclaration pourra nourrir longtemps des conversations, sur ce qu’il dit et donc sur comment il dit, les changements de situations des langues et des cultures pourront par la suite faire apparaître d’autres interprétations de certains passages, à retraduire donc. De plus, toutes les éventuelles propositions d’amendements ou d’enrichissements de ce texte seront les bienvenues, et nous les soumettrons à l’examen de tous nos correspondants. Et feront l’objet de débats publics au Forom comme à notre Université Occitane de Laguépie (France) ainsi, nous l’espérons, que dans les nombreux Forums ou Fêtes des Langues avec lesquelles nous collaborons.
Claude SICRE, Président du Carrefour Culturel Arnaud-Bernard,
concepteur du Forom des Langues du Monde. Printemps 2019.
– – –
– – –
Introduction d’Henri Meschonnic
Le préambule de la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen » de 1789 tenait à rappeler « à tous les membres du corps social (…) sans cesse leurs droits et leurs devoirs ». À voir le monde aujourd’hui, il n’y a rien de changé, sinon que, comme le disait ce préambule, « l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’homme » se sont beaucoup aggravés. Mauvais état général des sociétés.
D’où l’urgence d’inventer un rapport entre l’éthique et la politique qui est encore une utopie. Le paradoxe du langage est que c’est par lui, par lui seul que peut passer ce rapport. Or c’est le lieu d’une méconnaissance maximale. Et par le langage, j’entends la fonction d’expression de la pensée, et une langue est un système social de signes. Les implications ne sont pas les mêmes.
Défendre le langage ? Mais il n’est pas attaqué. C’est pire : il est méconnu sans même qu’on le sache. Mais comment ? Avec tant d’études et de savoir. Justement, c’est ce qui est paradoxal, tout ce savoir ne sait pas qu’il produit de l’ignorance, une ignorance spécifique, et il empêche de la savoir. Question de point de vue. Il y a un point aveugle dans le statut du langage, et ce point est vital. En quoi ce n’est pas le langage qui est menacé, c’est chacun de nous.
Parce que c’est d’abord et toujours avec les mots qu’on agit, qu’on fait mal, et la question de la défense des langues n’est que l’aspect ostensible d’une ignorance, d’un oubli et d’un mépris qu’on ne mesure pas, qu’on ne connaît pas, parce que toute notre culture humaniste n’a pas appris à les reconnaître.
C’est que le langage n’est pas seulement le lieu et la matière de la communication, il est avant cela même, et pour cela, le lieu et la matière de la constitution de chaque être humain dans son histoire. Le langage est donc indissociablement matière éthique et matière politique. Et matière épique au sens où s’y constituent les aventures de la voix humaine.
C’est en tant que matière éthique qu’il est matière artistique. Parce que c’est en lui que nous inventons, où l’art, tous les arts, jouent un rôle fondateur. Et méconnu. Le problème de la défense des langues déborde donc infiniment ce qui est mis en avant, et isolé, comme si c’était isolable, c’est-à-dire la question du droit, et la question des langues.
Au lieu de mettre en avant de manière simpliste, parce qu’elle semble crever les yeux, l’hégémonie économique et politique d’une langue sur les autres, il devrait s’imposer que le problème majeur, d’autant plus vital qu’il est méconnu, pour défendre les langues, est l’incommensurable ignorance de la pensée du langage, qui n’est enseignée nulle part, et qui s’étale dans le réductionnisme et la régionalisation qui marquent le traitement du langage dans notre culture. Dans toutes les cultures.
En ce sens, c’est tout un procès de civilisation, et même une sorte de révolution culturelle qu’il y aurait à penser, à réaliser, pour penser et pratiquer des rapports entre langue et culture, entre langue et littérature, entre langage, art, éthique et politique, qui ne sont ni pensés ni pratiqués. Étant donné ce qui est en jeu dans le langage d’histoires individuelles et collectives, on peut dire qu’il n’y a rien de plus profond et de plus vital pour les sociétés, et pour la civilisation, que le sens du langage.
Ce sens est à lui seul le préambule d’une déclaration universelle des droits du langage. C’est-à-dire des devoirs de l’enseignement des langues, de l’enseignement des rapports entre langage et société, de l’enseignement des littératures, de l’enseignement de l’éthique et de l’enseignement de la philosophie politique, tous ces enseignements dans leur interaction.
À en juger par l’état actuel des sciences sociales dans le monde, des sciences du langage, et des disciplines universitaires dans leur régionalisation, sans oublier les enseignements primaire et secondaire, il s’agit là d’un programme onirique ? C’est pourtant la situation actuelle qui est un mauvais rêve. De plus, il y a une urgence. Il va y avoir, au printemps 2004, un Forum international des langues et des cultures à Barcelone. Ce sera une rencontre mondiale de la plus grande importance. Elle a toutes chances de reconduire la Déclaration universelle des droits linguistiques issue de la Conférence mondiale des droits linguistiques tenue à Barcelone en 1996. Or cette Déclaration est exclusivement juridique. Elle ne connaît que les notions de langue et de groupe linguistique. Ces notions courantes sont légitimes, mais tout à fait insuffisantes, par leur carence de toute conception générale du langage, sans la moindre mention de son enseignement, qu’on devrait rendre partout obligatoire. D’où une grande pauvreté de la notion même de la langue, réduite à la communication.
Le complément indispensable à ce juridisme doit donc être une pensée d’ensemble des liens entre le langage, l’art, l’éthique et la pensée de la politique. Cela ne pourrait que renforcer l’efficacité et le sens des revendications.
Il semble alors que le rôle urgent et spécifique des Forums des langues du monde qui se sont répandus en France à partir du Forum des langues de Toulouse depuis 1992, devrait être de combler cette carence de la pensée, et d’apporter une réflexion d’ensemble qui pourrait caractériser une contribution française, et qui constituerait dans l’idée forte qu’on ne défend pas les langues sans une pensée d’ensemble du langage et de la société.
Henri Meschonnic
Carrefour Culturel Arnaud-Bernard
– – –
– – –
Proposition pour une Déclaration sur les Devoirs envers les Langues et le Langage
Texte proposé au Forom des langues le 28 mai 2006, Place du Capitole à Toulouse, par Henri Meschonnic, Professeur émérite de linguistique à l’Université Paris-8, poète, traducteur de la Bible, essayiste :
Art. 1
Il y a d’abord une spécificité à reconnaître aux choses du langage. Cette spécificité fait qu’on ne saurait simplement reporter sur ces questions le calque des déclarations connues sur les droits des êtres humains et des collectivités.
Se prononcer sur des droits suppose aussi de se prononcer sur des devoirs. L’un et l’autre présuppose une pensée de ce que sont et de ce que font les langues. Mais cette pensée semble plus active, envisagée en termes de devoirs.
La spécificité des choses du langage suppose elle-même une pensée spécifique. Pour tenir tous les éléments que cette pensée suppose il est nécessaire de postuler que cette pensée doit être une critique perpétuelle de sa propre histoire, sous peine de ne pas penser son objet, mais de s’identifier à telle ou telle idée reçue concernant les langues et la langue.
La première chose à reconnaître est que penser les langues suppose de penser ce qu’est une langue, ce qu’est la langue, et en quoi consiste historiquement et dans son état présent la pensée de la langue.
Penser la langue soit se borne à ne concevoir que la langue, que de la langue, et la conséquence en est l’isolement de la langue hors des pratiques sociales du langage dans toute leur diversité, ce qui est certainement la plus mauvaise situation qu’on puisse concevoir pour savoir ce qu’est et ce que fait une langue, et pour la défendre.
Art. 2
Il s’impose donc de se représenter que pour défendre une langue, et savoir préalablement les limites de ce que signifie la notion de langue elle-même, il faut une théorie d’ensemble du langage.
En quoi il y a à réfléchir autrement que selon le pur modèle institutionnel que propose la «Déclaration universelle des droits linguistiques» de Barcelone, de juin 1996, qui ne porte que sur les langues, et montre par là les limites de sa pensée du langage.
Une telle théorie d’ensemble implique une réflexion sur les rôles, les activités et les forces du langage dans toutes les pratiques sociales – une théorie des rapports entre la langue et le discours, entre la notion de discours et une théorie des sujets, entre une théorie des sujets et l’art, l’éthique, le politique, car c’est tout cela qu’implique la notion de sujet.
La langue n’est donc pas l’affaire des linguistes seuls, ni des politiques seuls. L’histoire de la politique des langues n’est pas seulement une histoire politique. Elle inclut des éléments qui tiennent aussi à l’art, à l’éthique, à l’histoire sociale. Penser la politique des langues suppose donc cette théorie d’ensemble, cette tenue inséparable du langage, de l’art, de l’éthique et du politique pour penser les rapports entre langage et société. Sinon on reste ou on retombe dans une pensée de la langue seule, et de la politique seule, ce qui immédiatement mène à méconnaître le rôle de l’art dans la société, le rôle de l’éthique dans la politique, donc à méconnaître la liberté des sujets.
Art. 3
Tenir ensemble une pensée du langage et des sujets doit pour cela travailler à une critique de l’opposition entre identité et altérité, pour penser au contraire l’interaction historique constante entre identité et altérité.
Penser la pluralité des langues et l’interaction entre les langues suppose donc de penser l’identité par l’altérité.
Art. 4
Pour penser l’identité par l’altérité, il est indispensable de penser l’action des arts du langage particulièrement, et de l’art plus généralement, sur les transformations des modes de pensée, de sensibilité et de compréhension, donc sur la pensée du langage et des langues.
Art. 5
Où il importe de reconnaître un rôle privilégié aux pratiques et à la pensée du traduire, ce qui impose à son tour de repenser le traduire en fonction d’une reconnaissance des arts de la pensée, et non plus seulement comme un passage de langue à langue, mais de discours à discours, et éventuellement de système de discours à système de discours. Sinon, c’est la méconnaissance habituelle, masquée par la bonne conscience des truismes accomplis, et qui ne voit pas que les traductions sont des effaçantes. Effaçantes des cultures, effaçantes des spécificités, effaçantes des différences.
Ce qui suppose à son tour qu’une théorie du traduire ne peut pas plus être isolée et prétendument autonome que la théorie du langage n’est réductible à la seule notion de langue. Cette prétendue autonomie n’étant rien d’autre que sa situation traditionnelle dans l’herméneutique, le sens, le signe. D’où l’effaçante.
Art. 6
En quoi il y a lieu de reconnaître aussi qu’un ennemi des langues, et peut-être le premier ennemi des langues, n’est pas l’hégémonie culturelle-économique-politique de telle ou telle langue, mais d’abord la pensée qui réduit le langage à la langue, et qui sépare la langue de l’art, de la culture, de la société, de l’éthique et du politique pour ne l’envisager que dans son isolement – indépendamment de l’étude technique de ses fonctionnements qui, en tant que telle, a sa légitimité dans son objet même, à condition d’en reconnaître les limites.
Art. 7
La reconnaissance de l’identité par l’altérité suppose celle de l’identité comme pluralité interne et comme histoire, non comme nature.
Art. 8
A partir de là, il y a à proposer un enseignement qui n’existe pas (et à le prévoir à tous les niveaux, comme un nouvelle forme d’éducation civique), de la théorie du langage comme reconnaissance des rapports entre identité et altérité, entre unicité et pluralité interne, c’est-à-dire comme une poétique, une éthique et une politique des rapports interindividuels, interculturels et internationaux. Où poétique, éthique et politique doivent être inséparables, sous peine de retomber dans le modèle traditionnel. Avec son insuffisance, que beaucoup ne voient pas, et dont il faut faire prendre conscience.
Art. 9
Cet enseignement de la théorie du langage comme théorie d’ensemble doit donc travailler à reconnaître, sous le modèle traditionnel et dominant du signe (avec toute sa cohérence linguistique, anthropologique, philosophique, théologique, sociale et politique) le travail du continu comme travail du corps dans le langage, du sujet sur la langue, des inventions de la pensée sur les langues, et comme interaction, inséparabilité et historicité radicale du langage, de l’art, de l’éthique et du politique.
Cette expérience de pensée permettrait de mieux situer les problèmes liés à l’altérité et à la pluralité, communément conçues comme uniquement externes, et de les montrer autant internes qu’externes.
Art. 10
Contre la cohérence régnante du signe et de la seule pensée de la langue, il y aurait à penser, reconnaître, enseigner et cultiver une contre-culture, une contre-cohérence, celle de cette solidarité et interaction entre les catégories de la Raison que toute une histoire de la pensée continue de tenir pour hétérogènes et séparées, ce dont témoignent à la fois l’histoire même de la constitution de ce que nous appelons les sciences humaines, et nos disciplines universitaires, qui en sont issues. Une véritable critique de la Raison linguistique.
On pourrait, et on devrait, alors, mieux comprendre et favoriser les bilinguismes et les plurilinguismes, selon chaque situation culturelle, en les situant dans une pensée de la pluralité interne, de l’éthique et de la politique des sujets. Ce que la seule juxtaposition des langues ne permet pas de penser.
Art. 11
Car si la reconnaissance de la pluralité des langues ne se fait que dans la politique du signe, au lieu de se faire dans la théorie d’ensemble du langage, elle ne peut que demeurer dans l’opposition entre identité et altérité, dans l’écrasement des minorités par la seule force de l’économico-politique. Écrasement qui favorise les terrorismes particularistes.
Il vaudrait donc mieux parler de langues-cultures que de langues, pour mieux concevoir et préserver les valeurs qui se sont inventées en elles et dont elles sont porteuses – valeurs anthropologiques, artistiques, éthiques et politiques.
Art. 12
La question des valeurs implique de démêler ce que brouille la notion d’inégalité des langues. Et qu’il importe d’affronter, plutôt que de postuler dans l’abstrait seulement (le «démocrate abstrait» de Sartre) l’égalité des langues entre elles.
Art. 13
Il est incontestable que toutes les langues, y compris celles qui sont parlées par une population peu nombreuse et très localisée, comme tout ce qui a trait à ce qui fait une langue, sont égales entre elles au sens où toute langue remplit intégralement les fonctions linguistiques d’une langue, pour penser, sentir, communiquer, vivre dans une société donnée.
Art. 14
Mais deux facteurs viennent brouiller cette notion primordiale de l’égalité anthropologique des langues. Et ces deux facteurs sont d’ordres radicalement distincts, qu’il importe de ne pas confondre, et qui ne s’additionnent pas.
Art. 15
L’un est la puissance économico-politique d’un ensemble national, ou théologico-politique, et qui s’impose comme une trans-langue de communication pan-nationale ou internationale. Ainsi, comme puissance théologico-politique, l’arabe en Égypte a au cours des siècles étouffé ou interdit la langue copte comme langue véhiculaire, en la réduisant à un usage purement liturgique. L’économico-politique est aujourd’hui représenté par la mondialisation de l’anglais de communication.
Art. 16
Mais un autre facteur de suprématie culturelle et d’expansionnisme, ou de durée au-delà même de la durée des empires, est l’invention dans telle ou telle langue de valeurs artistiques, éthiques et politiques. Auquel cas ce sont ces valeurs qui font l’expansion et le prestige de ces langues, au-delà de toute notion de communication linguistique, locale, régionale ou planétaire.
Art. 17
Ce sont alors ces valeurs qui font ce que sont ces langues, ce sont les œuvres qui sont maternelles et non plus les langues. Ce fait en lui-même est tout aussi incontestable historiquement, mais il n’a rien de commun ni avec ce qu’est et ce que fait linguistiquement une langue et toute langue, ni avec la puissance des empires économico-politiques. Il importe de cesser d’attribuer aux langues ce qui est le fait des œuvres, même et justement si leurs valeurs constituent un apport spécifique à telle ou telle langue, au point d’y être identifiées.
Art. 18
De telles valeurs peuvent s’universaliser. Les valeurs politiques de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789, ou de la lutte pour la vérité contre le maintien de l’ordre lors de l’Affaire Dreyfus ont bien à la fois symbolisé et universalisé la langue française, mais en même temps elles ne sont pas le fait de la langue française, et peuvent se dire et refaire en toute langue et en tout lieu.
19
Il en est de même, autrement, des valeurs esthétiques et éthiques des œuvres littéraires et des œuvres de pensée. Qui ont pour effet que certaines langues sont plus célèbres que d’autres, à la fois porteuses et portées par ces valeurs.
Art. 20
Ces effets de suprématie ne deviennent l’occasion d’une idée de la supériorité de certaines langues que dans et par la confusion entre la langue et les inventions de pensée ou les combats de la pensée qui ont fait telle ou telle culture. Ces valeurs ne dépendent pas des langues comme langues. Mais l’histoire culturelle qui les y associe inévitablement ne permet pas à elle seule de reconnaître que ce sont les œuvres et les luttes, parfois d’un très petit nombre d’individus contre leur propre collectivité, qui font qu’on attribue à la langue ce qui s’est fait en elle et parfois aussi, poétiquement, contre elle. Dans le rejet des contemporains.
Art. 21
Ces distinctions sont capitales pour ne pas attribuer à une langue des vertus de nature, ce qui situe le mythe du génie des langues. Mais tout autant pour ne pas réduire le langage à de la langue, et encore moins à de la communication. Tendance récente contre laquelle il importe de lutter.
A cause de l’appauvrissement de pensée, de moyens, que ce réductionnisme apporte, et que renforcent les progrès techniques de la communication. En masquant que ces progrès mêmes sont un facteur de régression et de barbarie.
La pensée du langage comme théorie d’ensemble est ce qui peut seul permettre de contrer les effets pervers de la pensée des langues comme nature – comme génie, par le rappel constant des liens entre spécificité et historicité. Historicité radicale.
Art. 22
Ainsi la phobie de l’anglais en français peut mieux apparaitre comme une méconnaissance du caractère historique des emprunts, et de leurs limites, lexicales et syntaxiques. La méconnaissance de ce caractère fait le rejet des emprunts et des contacts au nom d’un purisme qui implique à la fois une méconnaissance de l’histoire même des langues, un passéisme, donc un académisme, une notion du déclin (variable : pour Gobineau, le déclin du français commençait au XIVe siècle ; pour d’autres, au XIXe siècle ; pour d’autres, le français d’aujourd’hui est un «chef d’œuvre en péril» dont ils ne cessent d’annoncer la mort).
Art. 23
Autre chose que cette phobie puriste est la lâcheté éthique et politique qui fait que des spécialistes renoncent à s’exprimer dans leur propre langue, et contribuent par là à la massification communicationnaliste.
L’attribution à la langue seule des vertus liées à une histoire à la fois se trompe de génie et montre du même coup combien ont peu de génie, et de sens du langage, les pseudo-défenseurs du français.
Art. 24
Du point de vue d’une théorie d’ensemble, on peut au contraire remarquer deux choses.
L’une est que le plus grand danger pour une langue n’est pas l’hégémonie d’une autre, même et encore davantage si cette hégémonie est seulement économico-politique, le danger majeur (conséquence de la réduction du langage à la langue) est l’absence de création de valeurs (artistiques, éthiques, politiques) par ceux qui la parlent. Absence de création égale trahison.
Le grec classique et l’hébreu biblique sont l’exemple même que des langues dont l’une, l’hébreu, n’a jamais eu d’importance politique, et l’autre dont l’importance n’a pas survécu à l’empire d’Alexandre, n’ont eu et n’ont encore leur importance transhistorique que par les œuvres de pensée qui ont été produites dans ces langues. Et ce sont les œuvres, les inventions de pensée, qui ont fait ce que ces langues sont devenues, ce dont elles sont devenues porteuses. Car ce n’est pas les langues, en tant que langues, qui ont produit les œuvres. Et même quand l’état de langue est ancien, ou que la langue passe pour morte, comme le latin, la parole, elle, est vivante.
Ainsi le latin qu’on dit mort au XVIIe siècle, et langue seulement des érudits entre eux (et les thèses au XIXe siècle s’écrivaient encore en latin, celle de Jaurès, par exemple), on ne peut pas dire que c’est une langue morte (banalité apparente que reprend pourtant un ouvrage récent, Le latin ou l’empire d’un signe, XVI-XXe siècle, de Françoise Waquet, Albin Michel, 1998), si Francis Bacon, Hobbes, Descartes, Spinoza, Leibniz inventent de la pensée, inventent leur pensée, alors, en latin.
Mais l’araméen, qui avait à l’époque post-biblique une importance communicationnelle transnationale, n’existe plus que dans quelques villages. Quant aux grands empires d’alors, ils n’ont laissé que des vestiges archéologiques.
Art. 25
Il faut reconnaître une historicité du sentiment des rapports entre les langues. Ainsi il y a une paix des langues vernaculaires au moyen âge, en Europe, dans la transnationalité du latin. Puis une guerre des langues contre le latin, ensuite entre elles en Europe à partir du XVIe siècle. D’où est sortie l’universalité du français en Europe au XVIIIe siècle. D’où la lutte de la Révolution française contre les « patois » (mêlant indistinctement les dialectes du français et les autres langues – le breton, le basque) jusque dans la IIIe République. Quant à la francophonie actuelle, ou multiplicité des français dans le monde, elle n’est plus compatible avec Rivarol. Cela aussi demande à être pensé.
Art. 26
Il est certain que le sens de la pluralité interne (et aussi externe) – le sens au sens du sentiment d’une nécessité et d’une co-présence – est récent, et certainement lié à l’histoire des décolonisations, mais aussi il remonte aux rapports entre le romantisme des spécificités et les nationalismes qui en sont la politisation.
Art. 27
Cependant ce sens de la pluralité peut lui-même être soit régionaliste et nationaliste, refermé sur lui-même (et reproduisant à plus petite échelle la fermeture de la pensée de la langue), soit pluraliste, c’est-à-dire se réaliser comme la reconnaissance des pluralités internes, et de la pluralité de l’identité. Capable alors d’une théorie d’ensemble.
Art. 28
Du moment qu’on reconnait que la disparition d’une langue peut être due soit à la destruction d’une population, soit à un écrasement culturel, il est clair que la défense des langues n’est pas un problème de langue, mais nécessairement la reconnaissance de l’interaction entre la théorie du langage, la théorie des actes de la pensée, l’éthique et la politique.
Art. 29
Faute de quoi, ce qui règne étant l’hétérogénéité des catégories de la raison, l’éthique seule est impuissante, la politique seule est toute puissante, les choses de l’art ne sont pas comprises comme la meilleure défense des langues, et les langues étant réduites à des moyens de communication, seules se répandent et étouffent les autres les langues qui communiquent le pouvoir économico-politique.
Art. 30
Conclusion paradoxale – mais le travail de la pensée est de transformer les paradoxes en truismes du futur – ce qui ressort de cet enchainement des raisons est que la défense des langues n’est pas dans la pensée de la langue, mais dans le lien qui en fait encore l’utopie de la pensée du langage, le lien entre langage, art, éthique et politique comme théorie d’ensemble. C’est-à-dire un enseignement obligatoire du sens du langage.
Texte lu au Forom des Langues du Monde et publié dans le N° 66 (Juin 2006) de la Linha Imaginot (revue trimestrielle de la GRQM)
Le Forom des langues est organisé par le Carrefour culturel Arnaud Bernard : www.arnaud-bernard.net
© CARREFOUR CULTUREL ARNAUD-BERNARD
carrefourculturel@arnaud-bernard.net
– – –
– – –
PIÈCES COMPLÉMENTAIRES :
Galicien par Rexina Vega
Chamada á tradución
INTRODUCIÓN á lectura da proposta de Declaración de Henri MESCHONNIC sobre as obrigas cara ás linguas e a linguaxe e CHAMADA para a súa tradución a 1000 idiomas.
Esta proposta foi encargada a Henri MESCHONNIC polo Carrefour Culturel Arnaud-Bernard (Toulouse, Francia) que levaba varios anos traballando, para o Forom des Langes du monde, co obxectivo dun exame crítico de diversas declaracións ou propostas internacionais neste campo.
- MESCHONNIC pensou e escribiu esta proposta baseándose na súa reflexión persoal sobre as linguas e a linguaxe, así como na do seu descubrimento, no Forom des Langues du Monde, onde foi o principal intervinte de 1994 a 2008, do proxecto lanzado polo Carrefour dunha « Declaración Universal de Dereitos para as Linguas e as Culturas » (concibida como un complemento esencial da Declaración Universal dos Dereitos Humanos), un proxecto asumido por moitos membros de asociacións implicadas nos seus países de orixe e en Forom (máis de cento cincuenta idiomas estiveron representados alí dende os seus inicios) na defensa e exposición das súas linguas e culturas.
Foi no marco da nosa reflexión e da nosa acción en favor da cultura occitana no que inventamos o Foro das linguas do mundo en Toulouse hai 28 anos, e ,sempre neste marco, pensamos na necesidade desta Declaración, considerando que a cuestión occitana, en virtude da situación e historia da lingua / cultura occitana, requiría respostas máis amplas que as relativas aos dereitos políticos nacionais ou rexionais. Así mesmo consideramos preciso ter en conta o papel esencial da literatura e da creación cultural e artística en todas as súas formas, o que nos achegou ao Pen-Club de Langue d’Oc. Algo que, como podemos comprobar aquí, H. MESCHONNIC entendía, índo moito máis alá da nosa petición inicial.
A partir do 2006 comezamos a enviar este texto, co obxecto de que fose traducido, ás persoas que representaban asociacións de linguas-culturas no Foro das linguas.
Relanzamos a solicitude este ano. Darémosvos algunhas das traducións solicitadas. Outras irán chegando paseniño e, en canto as teñamos, reenviarémolas. O que damos e daremos non son, por suposto, documentos definitivos para nós, senón documentos de traballo, vectores de intercambio entre todos aqueles que estean interesados neste texto e que o queiran divulgar na forma que máis axeitado lle pareza. Vectores de traballo infinito, xa que, ademais do feito de que esta proposta de declaración é susceptible de nutrir as conversas durante moito tempo, tanto sobre o que di como sobre como di, os cambios nas situacións das linguas e das culturas poderán dar lugar á aparición de interpretacións de certas pasaxes que necesitarán ser traducidas de novo. Ademais, todas as propostas posibles de emendas ou melloras deste texto serán benvidas e someterémolas para a consideración de todos os nosos correspondentes. Este proceso será obxecto de debates públicos tanto en Forom como na nosa Universidade occitana en Laguépie (Francia).
Claude SICRE, presidente do Carrefour Culturel Arnaud-Bernard, ideador do Forom des Langues du Monde. Primavera de 2019.
– – –
– – –
Introdución de Henri Meschonnic
O preámbulo da « Declaración dos dereitos do home e do cidadán » de 1789 quería lembrar a « todos os membros do corpo social (…) os seus dereitos e deberes ». Mirando o mundo de hoxe, nada cambiou, excepto que, como dicía este preámbulo, « a ignorancia, o esquecemento ou o desprezo dos dereitos humanos » empeoraron moito. Pésimo estado xeral das sociedades.
De aí a urxencia de inventar unha relación entre a ética e a política, algo que aínda é unha utopía. O paradoxo da linguaxe é que é a través dela, e só a través dela, pola que pode pasar esta relación. Pero este é un lugar tremendamente descoñecido. Por linguaxe refírome á función de expresión do pensamento, unha lingua é un sistema social de signos. As implicacións non son as mesmas.
Defender a linguaxe? Pero se non está atacada. En realidade é algo peor : non se sabe sequera o que acontece aí. Pero como ? Con tanta educación e coñecemento. Precisamente, e isto é o que é paradoxal, todo este coñecemento non sabe que produce ignorancia, unha ignorancia específica que impide saber. Cuestión de perspectiva. Hai un punto cego no estado da lingua, e este punto é vital. Deste xeito, non é a linguaxe a que está ameazada, é cada un de nós.
Porque é coas palabras coas que actuamos coas que facemos dano, e a cuestión da defensa das linguas é só o aspecto ostensible dunha ignorancia, un esquecemento e un desprezo que non medimos, porque toda a nosa cultura humanista aínda non aprendeu a recoñecer o problema.
A linguaxe non é só o lugar e o material da comunicación, senón, primordialmente, o lugar e o material da constitución de cada ser humano na súa historia. Polo tanto, a linguaxe está indisolublemente ligada á ética e á política. Consiste nun material épico no sentido en que por ela se constitúen as aventuras da voz humana.
E en tanto materia ética que a linguaxe se converte en materia artística. Porque é a partir de aí onde inventamos, onde a arte, todas as artes, xogan un papel fundador. E non recoñecido. O problema da defensa das linguas vai, por tanto, infinitamente máis alá do xa proposto, e illado, coma se fose illable, é dicir, más alá da cuestión do dereito e a cuestión das linguas.
En vez de poñer de relevo de xeito simplista, porque semella evidente, a hexemonía económica e política dunha lingua sobre as outras, debería ser obvio que o principal problema, tanto máis vital por canto non se recoñece, para defender as linguas é a incomensurable ignorancia do pensamento da linguaxe, que non se ensina en ningures e que se encista no reducionismo e rexionalización que marca o tratamento da lingua na nosa cultura. En todas as culturas.
Neste sentido, é todo un proceso de civilización, e incluso unha especie de revolución cultural aque habería que pensar. Cómpre decatarse, pensar e practicar relacións entre lingua e cultura, entre lingua e literatura, entre lingua, arte, ética e política, que nin se pensan nin se practican. Tendo en conta as historias individuais e colectivas que están en xogo na linguaxe, pódese dicir que non hai nada máis profundo e vital para as sociedades e para a civilización que o significado da linguaxe.
Este sentido constitúe en si mesmo o preámbulo dunha declaración universal de dereitos lingüísticos. É dicir, dos deberes de ensinar idiomas, ensinar a relación entre lingua e sociedade, ensinar literatura, ensinar ética e ensinar políticas de filosofía, todas estas ensinanzas na súa interacción.
A xulgar polo estado actual das ciencias sociais no mundo, as ciencias da linguaxe e as disciplinas académicas na súa rexionalización, sen esquecer a educación primaria e secundaria, trátase aquí dunha proposta fantasiosa ? Ou non será a situación actual a que é un verdadeiro pesadelo ? Ademais, hai unha emerxencia. Na primavera de 2004 celebrarase en Barcelona un Foro Internacional de Linguas e Culturas. Será un encontro mundial da maior importancia e ten moitas posibilidades de renovar a Declaración Universal de Dereitos Lingüísticos resultante da Conferencia Mundial de Dereitos Lingüísticos celebrada en Barcelona en 1996. Non obstante, esta Declaración é exclusivamente legal. Só coñece as nocións de lingua e grupo lingüístico. Estas nocións actuais son lexítimas, pero completamente insuficientes, pola súa falta de calquera concepción xeral da lingua, sen a máis mínima mención ao seu ensino, que debería facerse obrigatorio en todas partes. De aí a gran pobreza da propia noción de lingua, reducida á comunicación.
O complemento indispensable deste legalismo debe ser, polo tanto, unha comprensión completa dos vínculos entre linguaxe, arte, ética e pensamento político. Sí isto podería mellorar a eficacia e o significado das demandas.
Semella xa que logo que o papel urxente e específico dos foros das linguas do mundo, que se estenderon en Francia desde o Foro das linguas de Toulouse dende 1992, debería ser cubrir esta deficiencia do pensamento e traer un reflexo do todo que podería caracterizar unha contribución francesa baseada na idea crucial de que non se poden defender as linguas sen un pensamento global da lingua e da sociedade.
Henri Meschonnic
Carrefour Culturel Arnaud-Bernard
– – –
– – –
PROPOSTA PARA UNHA DECLARACIÓN SOBRE AS OBRIGAS CARA ÁS LINGUAS E A LINGUAXE
Tradución ao GALEGO de Rexina Vega
Texto proposto no Foro das linguas de maio de 2006, Place du Capitole en Toulouse por Henri Meschonnic, Catedrático emérito de lingüística na Université Paris-8, poeta, tradutor da Biblia e ensaísta.
Art. 1
En primeiro lugar, cómpre recoñecer unha especificidade aos asuntos da linguaxe. Esta especificidade significa que non podemos simplemente trasladar a eses asuntos os modelos das declaracións existentes respecto dos dereitos dos seres humanos e os colectivos.
Pronunciarse sobre dereitos implica tamén pronunciarse sobre deberes. Ambas os dous presupoñen un pensamento sobre o que son e o que fan as linguas. Pero este pensamento semella máis activo cando se considera en termos de obrigas.
A especificidade dos asuntos da linguaxe supón en si mesma un pensamento específico. Para captar todos os elementos que implica este pensamento, é preciso postular que este pensamento debe ser unha crítica permanente da súa propia historia, baixo a pena de non pensar o seu propio obxecto e identificarse, en troques, con este ou aqueloutro lugar común sobre as linguas e a lingua.
O primeiro que hai que recoñecer é que pensar sobre as linguas presupón pensar sobre que é unha lingua, que é a lingua e en que consiste, historicamente e no seu estado actual, o pensamento da lingua.
Pensar na lingua pensando só a lingua ten como consecuencia o illamento da linguaxe das prácticas sociais da lingua en toda a súa diversidade. Esta é, sen dúbida, a peor situación posible se se quere descubrir que é e que fai unha lingua, e tamén se se quere defender.
Art. 2
Polo tanto, é preciso darse de conta de que para defender unha lingua e saber de antemán o que significa a propia noción de linguaxe, é precisa unha teoría global da lingua.
Neste sentido, cómpre pensar de xeito diferente ao modelo puramente institucional proposto pola « Declaración Universal de Dereitos Lingüísticos » de Barcelona de xuño de 1996, que só se ocupa das linguas, amosando así os límites do seu pensamento sobre a lingua.
Esta teoría global implica unha reflexión sobre os papeis, as actividades e as forzas da linguaxe en todas as prácticas sociais: unha teoría da relación entre linguaxe e discurso, entre a noción de discurso e unha teoría de suxeitos, entre unha teoría de suxeitos e a arte, a ética, a política, xa que todo isto está incluído na noción de suxeito.
Polo tanto, a lingua non é só un asunto de lingüistas nin de políticos. A historia da política lingüística non é só unha historia política. Inclúe elementos relacionados coa arte, a ética e a historia social. Xa que logo, pensar na política das linguas presupón esta teoría global, esta unión inseparable da linguaxe, a arte, a ética e a política para pensar a relación entre lingua e sociedade. Se non, quedamos ou volvemos caer nun pensamento só da linguaxe e só da política, o que leva inmediatamente a ignorar o papel da arte na sociedade, o papel da ética na política e, polo tanto, a ignorar a liberdade dos suxeitos.
Art. 3
En consecuencia, un pensamento da linguaxe e dos temas que van da man debe construír unha crítica da oposición entre identidade e alteridade, para pensar na interacción histórica constante entre identidade e alteridade.
Pensar na pluralidade das linguas e na interacción entre elas implica, polo tanto, pensar na identidade a través da alteridade.
Art. 4
Para pensar sobre a identidade a través da alteridade, é esencial pensar na acción das artes da linguaxe en particular e da arte en xeral, sobre as transformacións das formas de pensamento, sensibilidade e comprensión e, polo tanto, sobre o pensamento da linguaxe e das linguas.
Art. 5
É importante recoñecer un papel privilexiado para as prácticas e o pensamento da tradución, que á súa vez require repensar a tradución en termos de recoñecemento das artes do pensamento, non só como paso de lingua a lingua, senón tamén de discurso a discurso, e posiblemente de sistema discursivo a sistema discursivo. Se non, estaremos ante a ignorancia habitual, enmascarada pola boa conciencia de consumados truísmos, que non ve que as traducións son cabezas borradoras. Borradoras das culturas, borradores das particularidades, borradoras das diferenzas.
Isto á súa vez implica que unha teoría da tradución non pode vivir illada e ser supostamente autónoma do mesmo xeito que unha teoría da linguaxe non pode limitarse á única noción de linguaxe. Esta suposta autonomía non é máis que a súa situación tradicional na hermenéutica, é dicir, o signo. De aí a cabeza borradora.
Art. 6
Así, tamén hai que recoñecer que un dos inimigos das linguas, e quizais o principal inimigo das linguas non é a hexemonía cultural-económica-política de tal ou cal lingua, senón, sobre todo, o pensamento que reduce a lingua a lingua e que separa a lingua da arte, a cultura, a sociedade, a ética e a política para considerala só no seu illamento, independentemente do estudo técnico do seu funcionamento, que, como tal, ten a súa lexitimidade no seu propio obxecto, a condición de recoñecer os seus límites.
Art. 7
O recoñecemento da identidade a través da alteridade implica o recoñecemento da identidade como pluralidade interna e como historia, non como natureza.
Art. 8
Dende este punto de vista, é necesario ofrecer unha ensinanza que non existe (e proporcionala a todos os niveis, como nova forma de educación cívica), da teoría da linguaxe como recoñecemento da relación entre identidade e alteridade, entre singularidade e pluralidade interna, é dicir, como poética, ética e política de relacións interindividuais, interculturais e internacionais. Unha teoría onde a poética, a ética e a política deben ser inseparables. Se non, caeremos de novo no modelo tradicional e as súas deficiencias, que moita xente non ve, e das que é conveniente ser conscientes.
Art. 9
Este ensino da teoría da linguaxe como teoría global debe, polo tanto, traballar para identificar, baixo o modelo tradicional e dominante do signo (con toda a súa coherencia lingüística, antropolóxica, filosófica, teolóxica, social e política) o traballo do continuo como traballo do corpo na linguaxe, do suxeito sobre a linguaxe, das invencións do pensamento sobre as linguas e como interacción, inseparabilidade e historicidade radical da linguaxe, a arte, a ética e a política.
Esta experiencia de pensamento permitiríanos situar mellor os problemas relacionados coa alteridade e pluralidade, normalmente concibidos só como externos, e amosalos tanto internos como externos.
Art. 10
Fronte á coherencia reinante do signo e o pensamento único da lingua, sería necesario pensar, recoñecer, ensinar e cultivar unha contracultura, unha contracoherencia, a daquela solidariedade e daquela interacción entre as categorías da Razón que unha rama enteira da historia do pensamento segue considerándose heteroxénea e separada; boa proba diso atópase tanto na propia historia da constitución do que chamamos humanidades como nas disciplinas universitarias que xurdiron dela. Unha auténtica crítica á Razón Lingüística.
Así, o bilingüismo e o plurilingüismo poderían e deberían entenderse e fomentarse mellor, segundo cada situación cultural, situándoos nun pensamento da pluralidade interna, ética e política dos suxeitos. Algo que a mera xustaposición de linguas non nos permite pensar.
Art. 11
Porque se o recoñecemento da pluralidade de linguas só se fai na política do signo, en vez de na teoría global da linguaxe, inevitablemente permaneceremos atrapados na oposición entre identidade e alteridade e no esmagamento das minorías só pola forza do económico-político. Ese esmagamento favorece o terrorismo particularista.
Polo tanto, sería preferible falar de linguas-culturas antes que de linguas, para comprender e preservar os valores que nelas se inventaron e que levan consigo: valores antropolóxicos, artísticos, éticos e políticos.
Art. 12
A cuestión dos valores implica desentrañar o que enreda a noción de desigualdade das linguas e ao que é importante enfrontarse, en lugar de postular só en abstracto (o « demócrata abstracto » de Sartre) a igualdade das linguas entre si.
Art. 13
Non hai dúbida de que todas as linguas, incluídas as faladas por unha poboación pequena e moi localizada, así como todo o relacionado co que constitúe unha lingua, son iguais entre si, no sentido de que cada lingua cumpre plenamente as súas funcións lingüísticas. Unha lingua, para pensar, sentir, comunicarse e vivir nunha determinada sociedade.
Art. 14
Pero hai dous factores que empañan esta noción primordial da igualdade antropolóxica das linguas. E estes dous factores son de ordes radicalmente diferentes, que é importante non confundir e que non se adicionan.
Art. 15
Un deles é o poder económico-político dunha entidade nacional, ou teolóxico-política, que se impón como unha trans- lingua da comunicación pan-nacional ou internacional. Así, como poder teolóxico-político, o árabe en Exipto sufocou ou prohibiu ao longo dos séculos a lingua copta como lingua vernácula, reducíndoa a un uso puramente litúrxico. O económico-político está representado hoxe pola globalización do inglés para a comunicación.
Art. 16
Pero outro factor de supremacía cultural e expansionismo, ou de duración incluso máis alá da duración dos imperios, é a invención en tal ou cal lingua de valores artísticos, éticos e políticos. Nese caso son estes valores os que provocan a expansión e o prestixio destas linguas, máis alá de calquera noción de comunicación lingüística, local, rexional ou planetaria.
Art. 17
Son entón eses valores os que fan que estas linguas sexan as que son, son as obras as que son maternas e xa non as linguas. Este feito en si é igualmente innegable historicamente, pero non ten nada que ver co que é e fai lingüisticamente unha lingua e calquera lingua, nin co poder dos imperios económico-políticos. É importante deixar de atribuír ás linguas o que fan as obras de arte, incluso e precisamente se os seus valores constitúen unha contribución específica a tal ou cal lingua, ata o punto de identificarse con ela.
Art. 18
Estes valores pódense universalizar. Os valores políticos da Declaración de Dereitos Humanos de 1789 ou da loita pola verdade contra o mantemento da orde durante o asunto Dreyfus simbolizaron e universalizaron a lingua francesa, pero ao mesmo tempo non son produto do francés. Pódense dicir e refacer en calquera idioma e en calquera lugar.
Art. 19
O mesmo ocorre cos valores estéticos e éticos das obras literarias e de pensamento. O efecto disto é que algunhas linguas son máis famosas ca outras, portadoras deste valores e asemade impulsadas por eles.
Art. 20
Estes efectos da supremacía só se converten nunha oportunidade para unha idea da superioridade de certas linguas se se confunden a lingua e as invencións do pensamento ou as loitas de pensamento que construíron tal ou cal cultura. Estes valores non dependen das linguas como linguas. Pero a historia cultural que inevitablemente os asocia con elas non permite recoñecer que son as obras e as loitas, ás veces dun número moi reducido de individuos contra a súa propia colectividade, as que permiten atribuír á lingua o que se ten feito nela – e ás veces tamén, poeticamente, contra ela. Fronte ao rexeitamento dos contemporáneos.
Art. 21
Estas distincións son cruciais para non atribuír virtudes de natureza inmanente a unha lingua. Pero é igual de importante non reducir a linguaxe á lingua e menos aínda á comunicación. Esta é unha tendencia recente contra a que hai que loitar.
Polo empobrecemento do pensamento, dos medios, que implica este reducionismo e que se ve reforzado polos avances técnicos na comunicación. Ocultando o feito de que estes mesmos avances son un factor de regresión e de barbarie.
Pensar a linguaxe como unha teoría global é o único xeito de contrarrestar os efectos perversos de pensar as linguas como natureza, como xenio, recordándonos constantemente os vínculos entre especificidade e historicidade. A historicidade radical.
Art. 22
Así, a fobia cara ao inglés en francés pódese entender como descoñecemento do carácter histórico dos préstamos e dos seus límites léxicos e sintácticos. O descoñecemento deste carácter leva a rexeitar os préstamos e os contactos en nome dun purismo que implica ao mesmo tempo un descoñecemento da propia historia das linguas, un pasotismo e, polo tanto, un academicismo, unha noción de decadencia ( variable: para Gobineau, o declive do francés comezou no século XIV, para outros, no século XIX; para outros, o francés actual é unha « obra mestra en perigo » cuxa morte anuncian constantemente).
Art. 23
Ademais desta fobia purista, existe a covardía ética e política que fai que os especialistas renuncien a expresarse na súa propia lingua, contribuíndo así á masificación da comunicación.
A atribución exclusiva á lingua das virtudes ligadas á historia, equivócase de xenio e asemade amosa o pouco xenio e o escaso sentido do idioma que teñen os pseudodefensores do francés.
Art. 24
Desde o punto de vista dunha teoría global, pódense sinalar dúas cousas.
Unha delas é que o maior perigo para unha lingua non é a hexemonía doutra, máis aínda se esta hexemonía só é económico-política. O maior perigo (como consecuencia da redución da linguaxe á lingua) é a ausencia de creación de valores (artísticos, éticos, políticos) por parte de quen a fala. A falta de creación é igual a traizón.
O grego antigo e o hebreo bíblico son o exemplo de que as linguas, unha das cales, o hebreo, nunca tivo importancia política, e outra cuxa importancia non sobreviviu ao imperio de Alexandre, só tiveron e teñen a súa importancia transhistórica a través das obras de pensamento que se produciron nestas linguas. E son as obras, as invencións do pensamento, as que fixeron destas linguas o que chegaron a ser e aquilo do que foron portadoras. Porque non son as linguas, como linguas, as que produciron as obras. E mesmo cando o estado da lingua é antigo, ou cando a lingua pasa por morta, como o latín, a palabra está viva.
Así, non se pode afirmar que o latín, do que se dicía que estaba morto no século XVII, e que era un idioma só apto para eruditos (pensemos que as teses do século XIX aínda estaban escritas en latín, como, por exemplo, a de Jaurès), sexa unha lingua morta (unha aparente banalidade que, aínda recolle un traballo recente como Le Latin ou l’empire d’un signe, XVI-XXe siècle, de Françoise Waquet, Albin Michel, 1998). Se Francis Bacon , Hobbes, Descartes, Spinoza, Leibniz inventaron o pensamento, inventaron o seu pensamento en latín.
Pero o arameo, que tivo importancia comunicativa transnacional nos tempos post-bíblicos, agora só sobrevive nunha presadiña de pobos. En canto aos grandes imperios da época, só deixaron restos arqueolóxicos.
Art. 25
É preciso recoñecer unha historicidade no sentimento da relación entre as linguas. Así, hai unha paz das linguas vernáculas na Idade Media, en Europa, na transnacionalidade do latín. A continuación, seguiu unha guerra de linguas contra o latín, e logo entre elas, en Europa, a partir do século XVI. De aí a universalidade do francés na Europa do XVIII. De aí a loita da Revolución francesa contra o « patois » (unha mestura de dialectos do francés e doutras linguas – bretón, éuscaro) ata a III República. En canto á actual francofonía, ou multiplicidade do francés no mundo, xa non é compatible con Rivarol. Tamén hai que pensar nisto.
Art. 26
É certo que o sentido da pluralidade interna (e tamén externa), o sentido no sentido dunha necesidade e unha copresenza, é recente e certamente está ligado á historia das descolonizacións, pero tamén se remonta á relación entre o romanticismo das especificidades e os nacionalismos que son a súa politización.
Art. 27
Porén, este sentido da pluralidade pode ser en si mesmo rexionalista e nacionalista, pechado sobre si mesmo (e reproducindo a menor escala o peche do pensamento lingüístico) ou pluralista, é dicir, realizándose como o recoñecemento das pluralidades internas e da pluralidade de identidade. E ser pois quen dunha teoría global.
Art. 28
Unha vez que se recoñece que a desaparición dunha lingua pode deberse á destrución dunha poboación ou ao esmagamento cultural, queda claro que a defensa das linguas non é un problema lingüístico, senón necesariamente o recoñecemento da interacción entre a teoría da linguaxe, a teoría dos actos de pensamento, a ética e a política.
Art. 29
Se non, o que reina é a heteroxeneidade das categorías da razón. A ética é impotente por si mesma, a política tórnase todopoderosa, as cousas da arte non se entenden como a mellor defensa das linguas e as linguas quedan reducidas a medios de comunicación. Só se espallan, afogando as demais, aquelas linguas que comunican o poder económico-político.
Art. 30
Conclusión paradoxal -pero o traballo do pensamento é transformar os paradoxos en truísmos do futuro-, o que se desprende desta cadea de razóns é que a defensa das linguas non está no pensamento da lingua. Reside no vínculo que aínda fai a utopía do pensamento lingüístico, o vínculo entre lingua, arte, ética e política como teoría global. É dicir, un ensino obrigatorio do sentido da linguaxe.
Texto lido no Forom des Langues du Monde e publicado no número 66 de Linha Imaginot (revista trimestral do GRQM)
Albanais par Bruna HALULI
HYRJE në leximin e Propozimit të Henri MESCHONNIC për një Deklaratë mbi Detyrat ndaj Gjuhëve dhe Gjuhës dhe THIRRJE për përkthimin e saj në 1000 gjuhë (për të thënë shumë).
Ky propozim është porositur nga Henri MESCHONNIC nga Carrefour Culturall Arnaud-‐ Bernard (Toulouse, France) i cili kishte punuar për disa vite në Studimin e Gjuhëve te Botës, në shqyrtim kritik të deklaratave ose propozimeve të ndryshme organizatat ndërkombëtare në këtë fushë.
H. MESCHONNIC mendoi dhe e shkroi këtë propozim në bazë të reflektimit të tij personal mbi gjuhët dhe gjuhën, si dhe mbi atë të zbulimit të saj .
Ai ishte folësi kryesor nga 1994 në 2008, i projektit të nisur nga Carrefour të një « Deklarate Universale të të Drejtave për Gjuhët dhe Kulturat » (menduar si plotësimi thelbësor i Deklaratës Universale të të Drejtave të Njeriut), projekti rifilloi nga shumë anëtarë të shoqatave të përfshira, në vendet e tyre të origjinës dhe në Forom
(më shumë se njëqind e pesëdhjetë gjuhë janë përfaqësuar atje që nga fillimi i tij) në mbrojtje dhe ilustrimi i gjuhëve dhe kulturave të tyre.
Kjo është brenda kornizës së reflektimit dhe veprimit tonë në favor të kulturës Occitan që ne shpiku Forom des Langues du Monde në Toulouse 28 vjet më parë, dhe kjo është ende brenda kësaj kornize që kemi menduar domosdoshmërinë e kësaj Deklarate, duke marrë parasysh që kërkohet pyetja oksitane, për shkak të situatës dhe historisë së gjuhës / kulturës oksitane përgjigjet më të gjera se ato që kanë të bëjnë me të drejtat politike kombëtare ose rajonale, dhe
në veçanti duke marrë parasysh rolin thelbësor të letërsisë dhe krijimit kulturor dhe artistik në të gjitha format e tyre, gjë që na afroi pranë Pen-‐ Club de Langue d´Oc.
Ne shohim këtu që H. MESCHONNIC na kuptoi shumë mirë dhe shkoi shumë më larg se kërkesa jone .
Qysh në vitin 2006, ne e dhamë këtë tekst për t’ua përkthyer një numer njerëzish përfaqësues, në Forumin e Gjuhëve, të shoqatave të kulturës gjuhësore.
Ne e rindezëm këtë kërkesë këtë vit. Ne do t’ju japim disa përkthime
sipas kërkesës. Më shumë do të mbërrijnë pak nga pak, dhe ne do t’ju dërgojmë atyre.
Ato që ne do t’ju japim sigurisht që nuk janë, për ne,
dokumentet përfundimtare, por përkundrazi dokumentet e punës, vektorët e shkëmbimit ndërmjet të gjithë ata që janë të interesuar për këtë tekst dhe duan ta bëjnë të ditur në redaksinë që ata
do të konsiderojë më të mirën. Vektorët e punës së pafund, pasi, përveç faktit se kjo Propozim Deklarate do të jetë në gjendje të ushqejë bisedat për një kohë të gjatë, për ato që ai thotë dhe për këtë arsye si thotë ai, ndryshimet në gjuhë dhe situata të kulturës mund të vijnë më pas për të sjellë interpretime të tjera të pasazheve të caktuara, për t’u përkthyer përsëri. Për më tepër,
të gjitha propozimet e mundshme për ndryshime ose përmirësime të këtij teksti do të jenë mirëpritur, dhe ne do t’ia paraqesim të gjithë korrespondentëve tanë për shqyrtim. Dhe do te jene gjithashtu edhe
tema e debateve publike në Forom, si dhe në Universitetin tonë Oksitan në Laguépie (Francë) kështu, ne shpresojmë, që në shumë Forume ose Festivale të Gjuhëve me të cilat ne bashkepunojme.
Claude SICRE, President i Carrefour Culturel Arnaud -‐ Bernard,
projektuesi i Foromit të Gjuhëve të Botës. Pranvera 2019
– – –
– – –
Hyrje nga Henri Meschonnic
Preambula e « Deklaratës së të Drejtave të Njeriut dhe të Qytetarit » të vitit 1789 donte të kujtonte « të gjithë anëtarët e trupit shoqëror (…) vazhdimisht për të drejtat e tyre dhe detyrat e tyre « .
Duke parë botën sot, asgjë nuk ka ndryshuar përveç kësaj,
siç tha kjo preambulë, « injoranca, harresa ose përbuzja e të drejtave të njeriu « u përkeqësua shumë. Gjendja e përgjithshme e dobët e kompanive.
Prandaj urgjenca për të shpikur një marrëdhënie midis etikës dhe politikës e cila është akoma Utopia. Paradoksi i gjuhës është se ajo është përmes saj, vetëm përmes saj krijohet raporti. Por ky është vendi i injorancës maksimale. Dhe me gjuhë dua të them
funksioni i shprehjes së mendimit dhe një gjuhë është një sistem shoqëror i shenjave. Implikimet nuk janë të njëjta.
Mbroni gjuhën? Por ai nuk është nën sulm. eshtë më keq: nuk njihet
edhe pse ne e dimë. Por si? Me kaq shumë edukim dhe njohuri. Saktësisht, kjo është ajo që është paradoksale, e gjithë ajo njohuri nuk e di se prodhon injorancë, a injorancë specifike, dhe parandalon ta njohësh atë. Pyetja e perspektivës. Aty eshte nje pikë e verbër në statusin e gjuhës, dhe kjo pikë është jetike. Nuk eshte gjuha që kërcënohet është secili prej nesh.
Sepse është e para dhe gjithmonë me fjalë që ne veprojmë, që lëndojmë dhe çështja e mbrojtjes së gjuhëve është vetëm aspekti i dukshëm i injorancës, të harresës dhe përbuzjes që nuk i matim, që nuk i dimë, sepse jo e gjithë kultura jonë humaniste ka mësuar t’i njohë ato.
Kjo se gjuha nuk është vetëm vendi dhe materiali i komunikimit, ajo
është para kësaj, dhe për këtë, vendi dhe materiali i kushtetutës së secilit qenie njerëzore në historinë e tij. Gjuha është pra materiale e pandashme si etika dhe politika. Dhe çështje epike në kuptimin që
aventurat e zërit njerëzor.
Sepse është tek ai që ne të shpikim, ku arti, të gjitha artet, luajnë një rol themelues dhe te panjohur.
Prandaj, problemi i mbrojtjes së gjuhëve shkon përtej gjithckaje.
Në vend që të paraqitet në një mënyrë të thjeshtë, sepse duket se e vret sytë, hegjemonia ekonomike dhe politike e një gjuhe mbi të tjerat, duhet për të imponuar vetveten se problemi kryesor, aq më jetik ndërsa injorohet, për të mbrojtur gjuhët, është injoranca e pamatshme e mendimit të gjuhës, e cila nuk mësohet askund, dhe që përfshin zvogëlimin dhe rajonalizimin që shënojnë përpunimin e gjuhës në kulturën tonë dhe në të gjitha kulturat.
Në këtë kuptim, ai është një proces i tërë i civilizimit, madje edhe një lloj revolucioni kulturor që do të kishte për të menduar, për të realizuar, për të menduar dhe për të praktikuar marrëdhënie
midis gjuhës dhe kulturës, midis gjuhës dhe letërsisë, midis gjuhës, artit, etikës dhe politikës, të cilat as nuk mendohen dhe as nuk praktikohen. Duke pasur parasysh atë që është në rrezik në
gjuhë e tregimeve individuale dhe kolektive, mund të themi se nuk ka asgjë më shumë të thella dhe më jetike për shoqëritë dhe për civilizimin, sesa kuptimi i gjuhes.
Vetëm ky kuptim është preambula e një deklarate universale të të drejtave të njeriut. Kjo do të thotë, detyrat e mësimdhënies së gjuhës, të mësimdhënies , marrëdhëniet midis gjuhës dhe shoqërisë, mësimi i letërsive, mësimi i etikës dhe mësimi i filozofisë politike, të gjitha këto mësime në bashkëveprimin e tyre.
Duke gjykuar nga gjendja aktuale e shkencave shoqërore në botë, shkencat shoqërore e gjuhën dhe disiplinat universitare në rajonalizimin e tyre, pa harruar arsimin fillor dhe te mesëm, a është ky një program i ngjashëm me ëndrrat? Eshte megjithatë situata aktuale e cila është një ëndërr e keqe. Përveç kësaj, ekziston një emergjencë. Ajo do të jetë, në pranverë të vitit 2004, një Forum Ndërkombëtar të Gjuhëve dhe Kulturave në
Barcelona Do të jetë një takim botëror me rëndësinë më të madhe. Ajo ka çdo shans për rinovimin e Deklaratës Universale të të Drejtave Gjuhësore të lëshuara të Konferencës Botërore për të Drejtat Gjuhësore të mbajtur në Barcelonë në 1996.
Kjo Deklaratë është ekskluzivisht e ligjshme. Ajo di vetëm nocionet e
gjuhës dhe grupit gjuhësor. Këto nocione të përbashkëta janë legjitime, por mjaft te pamjaftueshme, nga mungesa e tyre e ndonjë konceptimi të përgjithshëm të gjuhës, por më pak përmendim mësimin e tij, i cili duhet të bëhet i detyrueshëm kudo. Nga ku
një varfëri e madhe e vetë nocionit të gjuhës, e reduktuar në komunikim. Si rezultat, plotësimi thelbësor i këtij legalizmi duhet të jetë I një qasje gjithëpërfshirëse. Lidhjet midis gjuhës, artit, etikës dhe mendimit politik. Nuk mundet të përforcojnë efektivitetin dhe kuptimin e pretendimeve.
Duket se roli urgjent dhe specifik i Forumeve Botërore të Gjuhëve
të cilat që nga ajo kohë janë përhapur në Francë nga Forumi i Gjuhës në Toulouse 1992, duhet të jetë për të mbushur këtë boshllëk të mendimit dhe për të sjellë një reflektim në përgjithësi që mund të karakterizojë një kontribut francez dhe i cili do të përbënte
në idenë e fortë se ne nuk i mbrojmë gjuhët pa një mendim të përgjithshëm të gjuhes dhe shoqërise.
Henri Meschonnic
Carrefour Culturel Arnaud–‐Bernard
– – –
– – –
Propozimi për një Deklaratë mbi Detyrat drejt Gjuhëve dhe Gjuhës
Teksti i propozuar në Forumin e Gjuhëve më 28 maj 2006, Place du Capitole në Toulouse, nga Henri Meschonnic, Profesor Emeritus i Gjuhësisë në Université Paris-8, poet, përkthyes i Biblës, eseist:
Art 1
Së pari, ekziston një specifikë që duhet njohur në gjërat e gjuhës. Kjo specifikë do të thotë që ne nuk e bëjmë thjesht sepse do të ishte në gjendje të transferonte këto pyetje kopjen e deklaratave të njohura për të drejtat e qenieve njerëzore dhe bashkësive.
Vendimi për të drejtat gjithashtu supozon vendosjen për detyrat. Njëri dhe tjetri presupozon një mendim se çfarë janë gjuhët dhe çfarë bëjnë gjuhët. Por ky mendim duket më shumë aktiv, shihet në drejtim të detyrave të shtëpisë.
Vetë specifikat e gjërave të gjuhës presupozojnë një mendim specifik. Për të mbajtur të gjitha elementet që ky mendim supozon se është e nevojshme të parashikohet se ky mendim duhet të jetë kritika e përhershme e historisë së vet, nën ndëshkimin e mos mendimit të objektit të saj, por të identifikimit sin je keqkuptim i tillë apo i atillë në lidhje me gjuhët dhe gjuhën.
Gjëja e parë për të njohur është se të menduarit për gjuhët nënkupton të mendosh se çfarë është një gjuhë, çfarë është gjuha dhe në çfarë konsiston historikisht dhe në gjendjen aktuale te nje
gjuhe. Të menduarit e gjuhës është e kufizuar në konceptimin jo vetëm të gjuhës, por dhe pasojave nëse është izolimi i gjuhës jashtë praktikave shoqërore në të gjithë larminë e tyre, e cila është sigurisht situata më e keqe e mundshme për të ditur se çfarë është dhe çfarë bën një gjuhë, dhe për ta mbrojtur atë.
Art 2
Prandaj është e nevojshme të imagjinohet se për të mbrojtur një gjuhë, duhet të njohim paraprakisht imitimetvpër atë që do të thotë vetë nocioni gjuhë, duhet të ekzistojë një teori e përgjithshme e gjuhës.
Në çfarë mënyre duhet të mendohet përveç se sipas modelit të pastër institucional të propozuar nga « Të Drejtat Gjuhësore Universale ”të Barcelonës, qershor 1996, i cili merret vetëm me gjuhë, dhe në këtë mënyrë tregon kufijtë e mendimit të tij për gjuhën.Një teori e tillë gjithëpërfshirëse përfshin një reflektim mbi rolet, aktivitetet dhe pikat e forta të gjuhës në të gjitha praktikat shoqërore – një teori e marrëdhënies midis gjuhës dhe ligjërimit, midis nocionit te ligjërimit dhe një teori e subjekteve, midis një teorie të subjekteve dhe artit, etikës, politikës, sepse është e gjitha kjo që nënkupton nocioni subjekt.
Gjuha pra nuk është punë vetëm e gjuhëtarëve, e as e politikanëve vetëm. Historia e politikës gjuhët nuk është vetëm një histori politike. Ai përfshin elemente që lidhen gjithashtu me artin, etiken, historine shoqërore. Prandaj, të menduarit për politikën gjuhësore presupozon këtë teori në përgjithësi, kjo veshje e pandashme nga gjuha, arti, etika dhe politika për të menduar marrëdhëniet midis gjuhës dhe shoqërisë. Përndryshe ne qëndrojmë ose biem përsëri në një mendim të gjuhës vetëm, dhe vetëm politika, e cila çon menjëherë në keqkuptimin e rolit të artit në shoqëri, roli i etikës në politikë, duke injoruar kështu lirinë e subjekteve.
Art 3
Për të mbajtur së bashku një mendim të gjuhës dhe lëndëve, duhet të punohet në një kritikë të kundërshtimit midis identitetit dhe tjetersimit, për të menduar në të kundërtën e ndërveprimit historik të vazhdueshëm midis identitetit dhe tjetërsise.
Të menduarit për shumësinë e gjuhëve dhe bashkëveprimin ndërmjet gjuhëve, pra presupozon të mendosh për identitetin perms tjetërsimit.
Art 4
Të mendosh për identitetin përmes tjetërsimit, është thelbësore të mendosh për veprimin e arteve gjuhësore veçanërisht, dhe artit në përgjithësi, mbi transformimet e mënyrave të të menduarit,
ndjeshmërise dhe të kuptuarit.
Art 5
Aty ku është e rëndësishme të njihet një rol i privilegjuar për praktikat dhe mendimin e përkthimit, i cili imponon nga ana tjetër për të rimenduar përkthimin e tij sipas një njohjeje të arteve të mendimit, dhe jo më shumë vetëm si një kalim nga gjuha në gjuhë, por nga ligjërimi në ligjërim, dhe ndoshta nga
sistemi i të folurit në sistemin e të folurit. Përndryshe, është injoranca e zakonshme, e maskuar nga ndërgjegjja e mirë e vërtetësive të kryera, dhe kush nuk e sheh që përkthimet janë fshirje. Fshirja e kulturave, fshirja e specifikave, fshirja e ndryshimeve.
Që nga ana tjetër supozon se një teori e përkthimit nuk mund të izolohet dhe gjoja autonome që teoria e gjuhës nuk mund të reduktohet në nocionin e vetëm të gjuhës. Kjo pretendohet
autonomia duke mos qenë asgjë tjetër përveç situatës së saj tradicionale në shenjën e hermeneutikës, kuptimit.
Art 6
Në të cilën është gjithashtu e nevojshme të njohim atë armik të gjuhëve, dhe ndoshta armikun e parë të gjuhës,qe nuk është hegjemoni kulturore-ekonomike-politike e një gjuhe të veçantë, por para së gjithash eshte mendimi që zvogëlon gjuhën në gjuhë dhe që ndan gjuhën nga arti, kultura, shoqëria, etika dhe politika ta konsiderojnë atë vetëm në izolimin e saj – pavarësisht nga studimi
teknika e operacioneve të saj, e cila, si e tillë, ka legjitimitetin e saj në vetë objektin e saj, kushti i njohjes së limiteve të saj
Art 7
Njohja e identitetit përmes tjetërsisë presupozon njohjen e identitetit si shumësi të brendshme dhe si histori, jo si natyrë.
Art 8
Duke u nisur nga kjo, ekziston një mësim që nuk ekziston (dhe për ta siguruar atë në të gjitha nivelet, si një formë e re e edukimit qytetar), teoria e gjuhës si njohje e marrëdhënies midis identitetit dhe tjetërsisë, midis veçantisë dhe shumësisë së brendshme, që do të thotë si një poetikë, një etikë dhe një politikë e marrëdhënieve ndër-individuale, ndërkulturore dhe ndërkombëtare. Ku poetike,
etika dhe politika duhet të jenë të pandashme, përndryshe ato do të bien përsëri në modelin tradicional.
Me pamjaftueshmërinë e saj, të cilën shumë nuk e shohin dhe që duhet të bëhet i vetëdijshëm.
Art 9
Ky mësimdhënie e teorisë së gjuhës si një teori e bashkësisë duhet të funksionojë nën modelin tradicional dhe dominant të shenjës (me gjithë koherencën e saj gjuhësore, antropologjike, filozofike, teologjike, shoqërore dhe politike, puna e vazhdueshme si punë
të trupit në gjuhë, të subjektit në gjuhë, të shpikjeve të mendimit në gjuhë dhe si ndërveprim, pandashmëri dhe historik i rrënjosur i gjuhës, artit, etikës dhe politikës.
Ky eksperiment i mendimit do të bënte të mundur vendosjen më të mirë të problemeve të lidhura me tjetërsinë dhe shumësinë,
konceptuar zakonisht si vetëm të jashtme, dhe për t’i treguar ato sa më të brendshme sesa të jashtme.
Art 10
Kundër koherencës mbretërore të shenjës dhe thjesht të mendimit të gjuhës, do të kishte arsye për të menduar,njohin, mësojnë dhe kultivojnë një kundër-kulturë, një kundër-koherencë, atë të këtij solidariteti dhe ndërveprimi midis kategorive të Arsyes që një histori e tërë e mendimit vazhdon të mbajë për të heterogjen dhe të veçantë, ndaj të cilave të dy vetë historia e kushtetutës së asaj
ne i quajmë shkencat humane dhe disiplinat tona akademike, të cilat dolën prej saj.
Ne mund dhe duhet të kuptojmë dhe promovojmë më mirë dygjuhësinë dhe plurilingualizmin, sipas secilës situatë kulturore, duke i vendosur ato në një mendim të pluralitetit të brendshëm, etikës dhe të politikës së subjekteve. Ajo që thjesht ballafaqimi i gjuhëve nuk na lejon të mendojmë.
Art 11
Sepse nëse njohja e shumësisë së gjuhëve bëhet vetëm në politikën e shenjës, në vend të kësaj për të zënë vend në teorinë e përgjithshme të gjuhës, ajo mund të mbetet vetëm në kundërshtim midis
identiteti dhe tjetërsimi, në shtypjen e pakicave nga forca e vetme e ekonomiko-politike. Prandaj do të ishte më mirë të flisnim për gjuhë-kultura sesa për gjuhë, në mënyrë që të konceptojmë dhe ruajmë më mire vlerat që janë shpikur në to dhe të cilat ata janë bartëse – vlera antropologjike, artistike, etike dhe politike.
Art 12
Çështja e vlerave përfshin zbardhjen e asaj që nocioni i pabarazisë gjuhësore turbullon. Dhe se ai është i rëndësishme për t’u përballur, në vend se të postulatosh vetëm në mënyrë abstrakte (« demokrat abstrakt » i Sartrit) barazia e gjuhëve ndërmjet tyre.
Art 13
Eshtë e padiskutueshme që të gjitha gjuhët, përfshirë ato që fliten nga një popullsi e varfër apo ato qe fliten nga popullsi të shumta dhe shumë të lokalizuara, si gjithçka që ka të bëjë me atë që e bën një gjuhë, janë të barabarta me njëra-tjetrën në kuptimin që çdo gjuhë përmbush plotësisht funksionet gjuhësore të një gjuhe, për të menduar, të ndjere, të komunikuar, të jetuar në një shoqëri të caktuar.
Art 14
Por dy faktorë vijnë në turbullt të këtij nocioni fillestar të barazisë antropologjike të Gjuhës. Dhe këta dy faktorë janë me renditje radikalisht të dallueshme, të cilat është e rëndësishme të mos ngatërrohen, dhe që nuk shtohen.
Art 15
Njëra është fuqia ekonomike-politike e një grupi kombëtar, ose teologjik-politik, dhe e cila imponohet si një trans-gjuhë e komunikimit mbarëkombëtar ose ndërkombëtar. Pra, si
një fuqi teologjike-politike, arabishtja në Egjipt ka mbytur ose ndaluar gjuhën gjatë shekujve kurse gjuha franceze e ka reduktuar atë në përdorim thjesht liturgjik. Ekonomopolitika përfaqësohet sot nga globalizimi i komunikimit anglisht.
Art 16
Por një faktor tjetër i epërsisë kulturore dhe ekspansionizmit, ose i kohëzgjatjes se perandorive, është shpikje në një gjuhë të veçantë artistike, etike dhe politikat. Në cilin rast janë këto vlera që e bëjnë zgjerimin dhe prestigjin e këtyre gjuhëve, përtej çdo nocion i komunikimit gjuhësor, lokal, rajonal ose planetar.
Art 17
Janë atëherë këto vlera ato që bëjnë ato që janë këto gjuhë. Ky fakt në vetvete është po aq i pakontestueshëm historikisht, por nuk ka asgjë te zakonshme as me atë që është dhe çfarë bën gjuhësisht një gjuhë dhe ndonjë gjuhë, as me fuqine e perandorive ekonomike dhe politike. Eshtë e rëndësishme të ndalohet atribuimi i gjuhëve në atë që bën punë, madje dhe saktësisht nëse vlerat e tyre përbëjnë një kontribut specifik për një të tillë apo të atillë gjuhë, deri në identifikimin me të.
Art 18
Vlera të tilla mund të universalizohen. Vlerat politike të Deklaratës së të Drejtave të L’Homme de 1789, ose lufta për të vërtetën kundër ruajtjes së rendit gjatë Çështjes Dreyfus simbolizuan dhe universalizuan gjuhën frënge, por në të njëjtën kohë ato nuk janë
bërë nga gjuha frënge, dhe mund të thuhet dhe ribëhet në çdo gjuhë dhe në çdo vend.
Art 19
Eshtë e njëjta gjë, përndryshe, me vlerat estetike dhe etike të veprave letrare dhe veprat e mendimit, të cilat kanë efekt që disa gjuhë janë më të famshme se të tjerat.
Art 20
Këto efekte të epërsisë nuk bëhen rasti për një ide të epërsisë së gjuhëve të caktuara.
Këto vlera nuk varen nga gjuhët si gjuhë,por historia kulturore e cila i lidh në mënyrë të pashmangshme me të nuk lejon në vetvete të pranojmë se keto janë punimet dhe përpjekjet, ndonjëherë të një numri shumë të vogël individësh kundër kolektivitetit të tyre,
që do të thotë se ne i atribuojmë gjuhës atë që është bërë në të dhe ndonjëherë gjithashtu poetikisht, kundër saj.
Në refuzimin e bashkëkohësve.
Art 21
Këto dallime janë thelbësore në mënyrë që të mos i atribuohen virtyteve natyrore një gjuhe, e cila vendos gjuhën si mit i gjeniut të gjuhëve. Por po aq sa të mos zvogëlohet gjuha në gjuhë, dhe përsëri
më pak ndaj komunikimit. Trendi i fundit që duhet adresuar.
Për shkak të varfërimit të mendimit, të mjeteve, që sjell ky zvogëlim dhe që përforcojnë progresin teknik në komunikim. Duke maskuar se vetë ky progres është një faktor i regresionit dhe barbarisë.
Mendimi i gjuhës si një teori e tërë është ajo që vetëm mund të bëjë të mundur kundërveprimin me efektet pervers i mendimit të gjuhëve si natyrë – si gjeni, nga përkujtimi i vazhdueshëm i lidhjeve
midis specifikës dhe historikut. Historikiteti radikal.
Art 22
Kështu që fobia e anglishtes në frëngjisht mund të duket më mirë si mungesë e njohurive të karakterit historik te huazimeve, dhe kufijtë e tyre leksikorë dhe sintaksorë. Injoranca e ketij karakteri refuzon huazimet dhe kontaktet në emër të një purizmi që nënkupton
injorancë e vetë historisë së gjuhëve, një prapambetje, pra një akademizëm, një nocion ne rënie (e ndryshueshme: për Gobineau, rënia e frëngjishtes filloi në shekullin e 14-të; për të tjerët, në
Shekulli XIX; për të tjerët, francezët e sotëm janë një « kryevepër në rrezik » të cilën ata nuk pushojnë kurrë për të njoftuar vdekjen).
Art 23
Diçka tjetër përveç kësaj fobie puriste është frikacia etike dhe politike që i bën specialistët te heqin dorë nga shprehja e tyre në gjuhën e tyre dhe në këtë mënyrë kontribuojnë në masivizim komunikues.
Atribuimi vetëm i gjuhës i virtyteve të lidhura me një histori në të njëjtën kohë është i gabuar në gjeni dhe tregon madje papritmas sa prej tyre kanë pak gjeni dhe kuptim të gjuhës, pseudo-mbrojtësit e frëngjishtes.
Art 24
Nga këndvështrimi i një teorie të përgjithshme, përkundrazi mund të vërehen dy gjëra.
Njëra është se rreziku më i madh për një gjuhë nuk është hegjemonia e një tjetre, madje dhe edhe më shumë nëse kjo hegjemoni është vetëm ekonomiko-politike, rreziku kryesor (pasojë e reduktimit të gjuhës në gjuhë) është mungesa e krijimit të vlerës (artistik, etik, politik) nga ata që e flasin atë. Mungesa e krijimit është e barabartë me tradhtinë.
Greqishtja klasike dhe Hebraishtja Biblike janë mishërimi i gjuhëve, njëra prej të cilave, hebraishtja, ka asnjëherë nuk kishte rëndësi politike, dhe tjetri, rëndësia e të cilit nuk i mbijetoi perandorisë së Aleksandrit, kanë pasur dhe kanë rëndësinë e tyre transhistorike vetëm përmes veprave të mendimit që ishin
prodhuar në këto gjuhë. Dhe janë veprat, shpikjet e mendimit, ato që bënë atë që këto gjuhët janë bërë, ajo që janë bërë bartëse të. Sepse nuk janë gjuhë, si që gjuhët, të cilat prodhuan veprat. Dhe edhe kur gjendja e gjuhës është e vjetër, ose gjuha kalon për të vdekur, si latinishtja, fjalimi është i gjallë.
Kështu latinishtja, e cila thuhet se ka vdekur në shekullin e 17-të, dhe gjuha vetëm e studiuesve mes tyre (dhe tezat në shekullin e 19-të ishin shkruar ende në latinisht, ai i Jaurès, për shembull), nuk mund ta themi atë është një gjuhë e vdekur (një banalitet i dukshëm i cili gjithsesi është marrë në një vepër të fundit, Latinet perandoria e një shenje, shekulli XVI-XX, nga Françoise Waquet, Albin Michel, 1998), nëse Francis Bacon, Hobbes, Dekarti, Spinoza, Leibniz shpikin mendimin, shpikin mendimin e tyre, më pas, në latinisht.
Por aramaishtja, e cila në kohën post-biblike kishte rëndësi komunikimi transnacional, ekziston vetëm në disa fshatra. Sa për perandoritë e mëdha të kohës, ato u larguan vetëm mbetje arkeologjike.
Art 25
Eshtë e nevojshme të njihet një historik i ndjenjës së marrëdhënieve midis gjuhëve. Kështu që ka një paqe të gjuhëve popullore në Mesjetë, në Evropë, në transnacionalitetin e latinishtes. Pastaj një luftë gjuhët kundër latinishtes, pastaj mes tyre në Evropë nga shekulli XVI. Nga ka ardhur universaliteti i frëngjishtes në Evropë në shekullin e 18-të. Prandaj lufta e Revolucionit Francez kundër « Patois » (duke përzier pa dallim dialektet e frëngjishtes dhe gjuhëve të tjera – Bretonisht, Baske) deri në Republikën e Tretë. Sa i përket Frankofonisë aktuale, ose shumësisë së francezëve në të gjithë botën, nuk është më në përputhje me Rivarol. Edhe kjo duhet të mendohet.
Arti 26
Eshtë e sigurt se ndjenja e pluralitetit të brendshëm (dhe gjithashtu të jashtëm) – kuptimi në kuptimin e ndjenjës së domosdoshmërise dhe bashkë-prania – është e kohëve të fundit, dhe sigurisht e lidhur me historinë e dekolonizimit, por gjithashtu ajo kthehet në marrëdhëniet midis romantizmit të specifikave dhe nacionalizmave që janë të saj deri ne politizim.
Art 27
Sidoqoftë, kjo ndjenjë e pluralitetit mund të jetë vetë rajonaliste dhe nacionaliste, e mbyllur në vetvete. (dhe duke riprodhuar në një shkallë më të vogël mbylljen e mendimit të gjuhës), ose pluraliste,
domethënë të realizojë vetveten si njohje e shumësive të brendshme dhe të shumësisë së identitetit.
Të aftë atëherë për një teori të përgjithshme.
Art 28
Për sa kohë që pranohet se zhdukja e një gjuhe mund të jetë për shkak të shkatërrimit është e qartë se mbrojtja e gjuhëve nuk është problem gjuhë, por domosdoshmërisht njohja e ndërveprimit midis teorisë së gjuhës, teoria e akteve të mendimit, etikës dhe politikës.
Art 29
Përndryshe, ajo që mbretëron është heterogjeniteti i kategorive të arsyes, vetëm se etika është e pafuqishme, vetëm politika është e plotfuqishme, gjërat e artit nuk kuptohen si mbrojtja më e mirë e gjuhëve, dhe gjuhët duke u reduktuar në mjete komunikimi,
vetëm gjuhët që komunikojnë fuqinë ekonomike-politike përhapen dhe mbytin të tjerët.
Arti 30
Përfundim paradoksal – por puna e mendimit është t’i kthejë paradokset në vërtetësi te e ardhmja – ajo që del nga ky zinxhir i arsyeve është se mbrojtja e gjuhëve nuk është në mendimi i gjuhës, por në lidhjen që ende e bën atë utopi të mendimit të gjuhës, lidhjen
midis gjuhës, artit, etikës dhe politikës si një teori e tërë. Kjo do të thotë një mësimdhënie kuptimi i detyrueshëm i gjuhës.
Teksti i lexuar në Forumin e Gjuhëve të Botës dhe botuar në N ° 64 të Linha Imaginot (përmbledhje
GRQM çdo tre muaj)
Forumi i gjuhës është organizuar nga kultura Carrefour Arnaud Bernard
www.arnaudbernard.net
© CARREFOUR CULTUREL ARNAUD-BERNARD – carrefourculturel@arnaud-bernard.net
PJESE SHTESE:
Për nacionalizimin e propozuar të gjuhëve dhe kulturave të Francës nga Forumi i Gjuhëve të Botës së Tuluzës
Të gjithë duhet të jenë të vetëdijshëm për rëndësinë historike të ndryshimit votuar nga Asambleja Kombëtare 22 majin e kaluar në nenin 1 të kushtetutës, duke deklaruar mbi këtë temë të Republikës Franceze, se: « Gjuhët rajonale i përkasin trashëgimisë së saj ». Përfshirë kështu këto gjuhë si në historinë e Francës ashtu edhe në historinë e gjuhës frënge, atë François I parë në 1539 në Villers-Cotterêts kishte deklaruar – ishte kundër latinishtes, në atë kohë – gjuha e vetme e Frances, gjuha zyrtare e dekreteve zyrtare.
Por realiteti historik dhe gjeografik i Francës ishte ai i një shumësie gjuhësh.
At Grégoire në 1790, për të përhapur ide revolucionare, revolucionin duke filluar nga Parisi, donte të eleminonte patoisin si strehë nga feudalizmi dhe mbretëria. Ende në fund të shekullit të nëntëmbëdhjetë Republika luftoi për të imponuar frëngjishten si gjuhë kombëtare. Sepse ishin tetë ose nëntë gjuhët popullore. Akoma në vitet 1914-1918, sipas rajoneve, pakkush e dinte gjuhën kombëtare. Bretonët kishin më shumë vdekje sesa mesatarja kombëtare në luftë, sepse pak kush e dinte Frëngjisht
Kjo kujtesë nuk vështron të kaluarën, po shikon të tashmen dhe të ardhmen, prandaj Doja ta bëja. Jo më kot, pariziene nga lindja, unë kam marrë pjesë për më shumë se dhjetë vite në Forum des Langues de Toulouse, krijuar nga Claude Sicre. Sepse kam mësuar gjëra atje,
gjatë këtyre debateve dhe takimeve. Nuk mund të harroj një mësues Breton i cili ende vuante nga Lufta e Chouan dhe që dëshironte që në nivelin më të lartë të shtetit atje një deklaratë qetësuese si Kiraku kishte bërë për Vichy dhe hebrenjtë. Historia e së kaluarës nuk ka kaluar, ka akoma disa, e kam parë me veshët e mi, të cilët kanë dhimbje per përvjetorin e Shën Bartolomeut.
Claude Sicre ka të drejtë të tërheqë vëmendjen e Ministrit të Kulturës (le të nxitojmë, gjatë se ekziston ende një Ministri e Kulturës në këtë vend) mbi rrezikun e një interpretimi rajonalist i këtij ndryshimi, i cili do të mbyllte, kundër Francës, secilin rajon në gjuhën e tij,
duke supozuar se gjuha e saj do të interesonte vetëm veten.
Dhe Claude Sicre lufton që, përkundrazi, të kuptojmë se të gjitha këto gjuhë të Francës janë kombëtare. Sepse historia e tyre, dhe historia e kulturës franceze, është një histori të shkëmbimeve, të bashkëveprimit. Sepse secila gjuhë është një gjuhë-kulturë. Nuk është vetem një instrument I komunikimit.
Njohja e vërtetë që të gjitha gjuhët e Francës « i përkasin trashëgimisë së saj » në fakt do të ishte, siç sugjeron Forumi i Langues de Toulouse, kudo në Francë transformon mësimin e kulturës franceze duke përfshirë iniciativa në këto gjuhë dhe kultura, Breton në Strasburg dhe Alsatian në Rennes, Occitan në Lille dhe Picard në Toulouse.
Pra me të vërtetë ne do të kishim akses në një histori reale dhe një të ardhme të vërtetë, duke njohur më mirë gjeografine tonë kulturore.
Me sa kam përjetuar, si një studiues vizitor pothuajse kudo në Francë, e kam kuptuar se një nga klishetë kulturore më të qëndrueshme, më të vjetra dhe më të dëmshme, është kundërshtimi midis Parisit dhe krahinës. Shumë ende besojnë në këtë marrëzi. Është një simptomë, në sytë e mi, e pikërisht asaj që Claude Sicre denoncon si centralizëm. Unë do të thoja të provincializmit parizian.
Mësimi i shumësisë së gjuhëve dhe kulturave në Francë do ta shërojë këtë problem. Pa harruar atë përfitimi do të ishte i dyfishtë: për jetën e këtyre gjuhëve (një temë e modës është të bërtasësh për vdekjen)
gjuhët, të paktën në këtë mënyrë do të punonim që ata të jetonin), dhe për kuptimin historik të solidaritetit.
Pa harruar, duke pasur parasysh historinë e imigracionit, në Francë, për shekuj me radhë, gjuhët nuk territorializohet.
Pra, siç thotë « propozimi për nacionalizimin e gjuhëve-kulturave të Francës », po, ka do të kishte, duke mësuar se uniteti është pluralitet i brendshëm, « më shumë demokraci dhe më shumë Republikë « .
E gjithë kjo tregon gjithashtu rëndësinë kryesore të arsimit në jetën politike, në etika e politikës.
Henri Meschonnic
Teksti i kërkuar nga Liberation – Madame de Valleys – nuk është botuar (maj 2001)
« Një forum për mendimin e gjuhës », Henri Meschonnic,
La Dépêche, 18 maj 2001
Unë nuk jam duke shkuar për të luajtur politikë. Unë nuk jam më politikan sesa teolog. Çfarë ndonjëherë është e njëjtë. Por ka një detyrë mendimi. Një detyrë për të ndërhyrë. Eshtë e vërtetë që, të paktën kjo është ajo që fjalori ka integruar me Zolën, ky është roli i intelektualëve. Edhe pse ky rol ekzistonte, edhe para fjalës, shumë më parë se Zola. Simbolikisht, mbase i pari që e përfaqëson atë,
është Sokrati. Kush e quante veten filolog, që nuk do të thoshte « filolog », por diskutues.
Shpikësi emblematik i kritikës. Të menduarit si kritik. Kjo është, duke menduar si ushtrimi i lirisë. Të dy: e njëjta gjë. Parandaluesi nga të menduarit në qarqe, nga gjumi gjatë bisedës, siç bëjmë kur ngatërrojmë të menduarit dhe policimin. Dhe gjërat e gjuhës janë një Observator i shkëlqyer për të parë botën tonë si atë të bukurisë së fjetur: të gjitha këto profesionistët e mendimit dhe ata që u besojnë atyre, të imobilizuar në ide fikse. Shprehja do të thotë fotografia që zgjat, dhe që i rregullon ato në pozën e ideve të marra. Kjo është e gjitha tjetër botërorja që vjen: pritja për pritjet, e cila plotëson horizontin e pritjeve.
Furrat e mendimit i dhurohen katërmbëdhjetë. Për shembull, kur ndajmë praktikën dhe teorinë.
Ose kur kundërshtojmë identitetin dhe tjetërsinë. Ose kur besoni se gjuhët janë gjuhë. Ose kur ne besojmë se një poezi, ose se bëjmë një poezi, kur flasim vetëm për shenjën – shtoj, tani, gjithmonë « kështu të jetë ». Kjo do të thotë kur bëjmë gjuhë, kjo gjë kaq mrekullisht e ngjall kufomën. Në formën e njërës palë. Të kuptimit, të tjetrit. Ashtu si shpirti nga njëra anë, trupi nga ana tjetër.
Po, ne nuk e dimë sa nuk dimë çfarë të themi kur flasim për gjuhë dhe gjuhë. Përkthimi, për shembull. Crazyshtë çmenduri sa kënaqësi kemi. Dhe kjo është për shëndetin: a nuk themi se ajo duhet të kujdeset për gjuhën e tij? Ky forum, për sa vite kam harruar tashmë, është një vend ku gjithçka
papritmas, në një kohë të caktuar të vitit, përrallore, trubadurët vijnë për të zgjuar këto poza në gjumë, ata gojë të butë që përtypin ide të vjetra, të vjetra, aq të vjetra sa duhet t’i vishni aq shumë nuk po mbajnë më, të gjallë. Po, kështu që është një shfaqje e bukur, një herë në vit, vendi Kapitol Vlen të shmanget. Përveç kësaj, me forcë, mendoj se kemi vërejtur. Në vendet e larta. Kete vit posaçërisht eshtë një surprizë. Unë vij këtu sepse për mua është çështje ritmi.
Ky është ritmi për të cilin po punoj. Të mendosh dhe të rimendosh gjithçka për gjuhën. Dhe gjuhët. Për
mësoni ritmin e të qeshurit që trondit mendimin. Sepse ekziston një komedi e mendimit. Për të zbuluar.
Eshtë pjesë e gëzimeve të mendimit. Mjafton të rinovojmë ajrin që thithim. Po mbytim këtu. Ky vit, do të jetë një deklaratë e madhe. Një deklaratë dashurie, natyrisht. Në gjuhë. Dhe gjuhët. Megjithëse Do të ketë për të njohur kush është kush, dhe çfarë është çfarë, dhe jo për t’i dhënë gjuhës – kush nuk thotë asgjë, ajo është ventriloquist – e cila vjen nga ata që shpikin vetë. Në të folur. Ti dhe unë. Por për të njohur pjesën tjetër, do të duhet të vish më 20 maj, Place du Capitole.
Adresa ndaj aventurierëve të sotëm
Që nga viti 1789, ekziston një Deklaratë Universale e të Drejtave të Njeriut (a) e cila luan një rol me rëndësi, në të gjithë botën, si një armë etike, intelektuale dhe ligjore në
luftimet kundër dhunës dhe padrejtësisë.
Në shekullin 21, do të ketë një Deklaratë Universale të të Drejtave të Gjuhëve dhe Kulturave.
Pse
– Për shkak se përhapjes, në të gjithë planetin, e betejave etnike (fisnore, rajonale, kombëtar) tregon se bashkësia ndërkombëtare duhet të pajisë veten me një legale për t’i përmbajtur ato, nëse jo për t’i zhdukur ato;
– Sepse këto beteja, të cilat helmojnë marrëdhëniet midis njerëzve në të gjithë botën, janë pasojë e mohimit, pak a shumë e dhunshme në varësi të rajonit, të identiteteve
kolektivë të përbërë nga gjuhë, dhe kultura në kuptimin e fortë (përfshirë fetë);
– Sepse cila është forca e Deklaratës së të Drejtave të Njeriut, domethënë që nuk e bën konsideron se individët e marrë në izolim nga përkatësitë e tyre të ndryshme (etnike,
gjuhësore, sociale, fetare) për t’i trajtuar ata në mënyrë të barabartë në aspektin e etikës dhe ligjit,
është gjithashtu ajo që e bën dobësinë e saj: nuk mund të veprojë sipas të drejtave kolektive;
– Sepse përtej problemeve ekonomike dhe politike, për të cilat të dy Vulgate marksiste dhe vulgate liberale, është e qartë se çështja e identiteteve e kalon çështjen
shekuj, stile jetese, përmbysje gjeopolitike, ndryshime ekonomike.
Dhe se as shtetësia botërore, as anti-globalizmi ekonomist, as botanizmi i tretë, të gjitha qëndrimet që rezultojnë nga bashkërendimi perëndimor (injorant i realitetit kulturor)
thellë në ato rajone të botës « ku ne ende luftojmë për ide fetare ose çështje të traditave lokale « ) të gjitha ideologjitë që burojnë nga universalizmi ynë abstrakt, do të jetë në gjendje të zgjidhë këto çështje. Aq sa i njohim vetë, edhe pse për a
shkallë tjetër (Irlanda, Vendi Bask, Korsika, Kosova, etj.) (b); Vetëm një Deklaratë Universale e të Drejtave ndaj Gjuhëve dhe Kulturave e cila:
– të organizojë një debat planetar ku të gjitha bashkësitë gjuhësore-kulturore të botës do të mblidhej, në mënyrë që të gjitha çështjet të shoshiteshin përmes secilës kulturë
(secila fe, secila traditë);
– prandaj, nuk do ta zvogëlonte pyetjen në problemin e rreptë të gjuhëve dhe, ç’është më e keqja, te gjuhët si mjete komunikimi, por do të konsideronin vetë problemin e gjuhës,
dhe të marrëdhënies së tij me mendimin, dhe për këtë arsye me mendimet e civilizimeve të ndryshme
(c);Vetëm një deklaratë e tillë mund të plotësojë Deklaratën e të Drejtave të Njeriut.
Do te vije.
Larg të gjitha ideologjive plot përgjigje të përpunuara tashmë, larg nga të gjitha utopizmat dhe të sistemeve të tyre të mbyllura, duke mbajtur larg nga të gjithë pseudo « zëdhënësit » e popujve (të cilët popujt flasin vetë!), në krahasim me misticizmin « alterglobalist » (duke thënë se « një botë tjetër është e mundur » ajo në mënyrë implicite pranon idenë se ekziston një NJ ONE botë tashmë, e cila mohon shumësinë shumë reale të sotme, dhe na ofron një botë tjetër a për nesër, kur ajo që njerëzit duan është njohja e të gjithë tyre botët tashmë ekzistuese), kjo aventurë kërkon që të shpiken vlerat universale brenda secilës kulturë, secila në konfrontim me të gjitha të tjerat.Një udhëtim i shkëlqyeshëm, i cili gjithmonë do të hulumtohet në thellësi, në imagjinatën njerëzore nën të
të gjitha format, ëndrrat, arritjet e saj. Ndërmarrja më e madhe intelektuale, etika dhe politika që mund të konceptohet. Aty ku çdo qenie njerëzore ka rolin e tij.
Forom des langues du Monde de Toulouse mai 2000
Claude Sicre
a) Frymëzuar fuqimisht nga Deklarata e Amerikës së Veriut të vitit 1776, të cilën ne priremi ta harrojmë në Francë.
b) Nuk është indiferent të vërejmë se, për sa i përket Francës, lëvizja jonë e ideve ishte një nga forcat shtytëse
regjistrimi i gjuhëve të pakicave (gjuhë të huaja pa status në vendin e tyre të origjinës: berber, jidish,
Dialekti rom, armen, arab) si « gjuhë të Francës » në projekt nënshkrimin e Kartës Evropian, të cilin ai ishte dhe është ende i vetmi për të promovuar, kundër ideologjive rajonaliste ose nacionaliste,
duhet të jetë ideja që gjuhët autoktone të Francës, të mos ndahen në asnjë mënyrë nga kulturat e tyre
NACIONALIZUAR (bazuar në konceptimin tonë që të gjithë francezët duhet të mësohen rreth troubadours
Pushtuesit – pa studimin e të cilëve nuk mund ta kuptojmë poezinë franceze – historinë e Korsikës – pa
studimi i së cilës nuk kuptohet asgjë për Napoleonin dhe organizimin e shtetit që nga fillimi i shekullit të 19 – deri në historia e Alsasit – pa studimin e së cilës nuk mund të kuptohen dy luftëra botërore – etj, etj.) për të
të ndërtojë një Francë rrënjësisht demokratike, republikane dhe rrënjësisht pluraliste.
Shënim pas tekstit: ishte Henri Meschonnic i cili, në Forom des Langues në 2001 më pas vitet
në vijim, nisi këtë ide të Deklaratës së Detyrave (dhe jo të Drejtave) dhe e cila udhëhoqi këtë kritikë përballë
Deklarata e të Drejtave Gjuhësore, që rezulton nga Konferenca Botërore për të Drejtat Gjuhësore të mbajtur në Barcelonë në 1996. Ishte pas Propozimit të Henri Meschonnicit 2006 kur ai prezantoi nocionin e Detyrimeve që ne shuma e renditur sipas mendimit të tij për këtë term.
Arabe par Said Benjelloun
مقدمة هنري میشونیك
تذكر مقدمة « إعلان حقوق الإنسان والمواطن » لعام 1789 أنّ « لجمیع أعضاء الهیئة الاجتماعیة (…) حقوقهم وواجباتهم » الدائمةالدائمة ». وإذا تأملنا العالم الیوم نلاحظ أن لا شيء تغیر ما عدا، وكما جاء في المقدمة، أن » جهل ونسیان أو ازدراء حقوق الإنسان » قد تفاقم. وهذا یبیّن تدهور المجتمعات بشكل عام
لذا من المستعجل وضع علاقة بین الأخلاق والسیاسة وإن كان ذلك مثالیا. لأن المفارقة تكمن في أن هذه العلاقة لا یمكن
أن توجد إلا عبر اللغة واللغة وحدها. ویبلغ الجهل هنا درجته القصوى. وباللغة ، أعني وظیفة التعبیر عن الفكر ، مع
العلم أنّ اللغة نظام اجتماعي للعلامات وما یترتب عن ذلك یختلف كل الاختلاف. الدفاع عن اللغة؟ لكنه لم یتعرض
للهجوم. بل أسوأ من ذلك : إنه جهله التام و دون أن نعي بذلك. ولكن كیف ؟ بسبب الكثیر من الدراسة والمعرفة. بالضبط
، هنا یكمن التناقض ، كل هذه المعرفة تجهل أنها تنتج الجهل ، جهلا محددا ، وتمنع من وعي ذلك. مسألة وجهة نظر.
هناك نقطة عمیاء في ما یخص وضعیة اللغة، نقطة حیویة ، ألا وهي أن لیس اللغة هي المهددة وإنما كل واحد منا.
لأننا نتصرف أولاً وقبل كل شيء بالكلمات، ونسيء بها، ولأن مسألة الدفاع عن اللغات لیست سوى الجانب الظاهر لجهل
ولنسیان ولازدراء لا نقیس حجمه ونتجاهله، لأن ثقافتنا الإنسانیة برمتها لم تتعلم أن تتعرف علیه.
واللغة لیست مجرد موضع ومادة التواصل، بل إنها أولا وقبل كل شيء، ومن أجله، الموضع والمادة اللتان تكوّنان كل
إنسان في تاریخه. فاللغة إذن وبشكل مرتبط مادة أخلاقیة ومادة سیاسیة ومادة ملحمیة بمعنى أنها موضع مغامرات
الصوت البشري.
ولأنها مادة أخلاقیة فاللغة مادة فنیة حیث نبتكر وحیث یلعب الفن وكل الفنون دورًا مؤسسًا وغیر معروف. وهذا ما یجعل
مشكلة الدفاع عن اللغات تتجاوز بكثیر ما یتم طرحه عادة وبشكل معزول، كما لو كانت قابلة للعزل، وهي مسألة القانون
، ومسألة اللغات.
وبدلاً من تقدیم الهیمنة الاقتصادیة والسیاسیة للغة على اللغات الأخرى، بشكل مبسّط ، لأنه یبدو بدیهیا، فإن المسألة
الرئیسیة التي یجب أن تفرض نفسها للدفاع عن اللغات هي الجهل الكبیر بفكر اللغة الذي لا یتم تدریسه بأي مكان بسبب
الاختزالیة والاقلیمیة التي تعامل بها اللغة في ثقافتنا وفي جمیع اللغات.
یعني ذلك أننا بصدد محاكمة حضارة بأكملها ، بل نوع من الثورة الثقافیة نحن في حاجة ماسة إلى التفكیر بها وتحقیقها
من أجل خلق وممارسة ما نفتقده الیوم من علاقات بین اللغة والثقافة وبین اللغة والأدب وبین اللغة والفن والأخلاق
والسیاسة. وبالنظر إلى ما هو على المحك في اللغة من تواریخ فردیة وجماعیة ، یمكننا القول بأنه لا یوجد هناك ما هو
أكثر عمقا وحیویة للمجتمعات والحضارة من معنى اللغة.
هذا المعنى وحده بمثابة مقدمة لإعلان عالمي لحقوق اللغة. بمعنى واجبات تدریس اللغة ، وتدریس العلاقة بین اللغة
والمجتمع ، وتعلیم الأدب ، وتعلیم الأخلاق وتعلیم الفلسفة السیاسیة ، وتفاعل كل هذه المواد.
وإذا نظرنا إلى الوضع الحالي للعلوم الاجتماعیة في العالم، وعلوم اللغة، والتخصصات الأكادیمیة في أقالیمها، ناهیك عن
التعلیم الابتدائي والثانوي، ألا یبدو لنا أنّ البرنامج الناتج عنها برنامج خرافي؟ إنّ الوضعیة الراهنة بمثابة حلم مزعج.
إضافة إلى أننا أمام حالة طارئة. إذ سینعقد في ربیع 2004 منتدى دولي للغات والثقافات في برشلونة. سیكون لقاء عالمیا
ذا أهمیة قصوى. ومن المحتمل أن یجدّد الإعلان العالمي للحقوق اللغویة المنبثق عن المؤتمر العالمي لحقوق اللغة المنعقد
. في برشلونة سنة 1996
إلا أن هذا الإعلان قانوني فقط وینحصر على مفاهیم اللغة والمجموعة اللغویة.وهي مفاهیم شائعة ورغم مشروعیتها فإنها
غیر كافیة بسبب افتقارها لأي مفهوم عام للغة و دون أدنى ذكر لتدریسها الذي یجب أن یصبح إلزامیا في كل مكان.
وذلك ما یبین ضعف منظور اللغة هذا الذي ینحصر في التواصل.
لذلك لا غنى عن تكمیل الجانب القانوني بفكر شامل للروابط بین اللغة والفن والأخلاق وفكر السیاسة. وهو ما سیعزز
كفاءة ومعنى المطالب.
، وحینها یظهر الدور العاجل والمحدّد لمنتدیات لغات العالم التي انتشرت في فرنسا منذ منتدى تولوز للغات عام 1992
لملء هذا الافتقار إلى التفكیر ، ولنهج تفكیر شامل یشكل مساهمة فرنسیة ، والتي ستبرز في فكرة قویة ألا وهي أن لا
دفاع عن اللغات دون التفكیر الشامل في اللغة والمجتمع.
هنري میشونیك
( ( ترجمه من الفرنسیة إلى العربیة سعید بن جلون بتاریخ ٨ ماي ٢٠١٩
مقترح إعلان بشأن الواجبات تجاه اللغات
البند الأول . یتمیز كل ما یتعلق باللغة بخصوصیة ألا وهي أنه لا یمكن الاكتفاء بإسقاط بیانات حقوق البشر والمجتمعات على قضایا
اللغة.
والقول بالحقوق یفرض القول بالواجبات لأن كلیهما یحدد ماهیة اللغات ومفعولها، إلا أن الملاحظ هو میل الكفة للواجبات أكثر.
وخصوصیة كل ما یتعلق باللغات یتطلب تفكیرا خاصا مفروض علیه أن یأخذ مسار النقد الدائم لتاریخه وإلاّ ابتعد عن موضوع
تفكیره وأخذ بآراء خاطئة حول اللغات.
وأول ما یجب الاعتراف به هو أنّ التفكیر باللغات یتطلب التفكیر في ماهیة أیّة لغة من اللغات وفي ماهیة اللغة كلغة وكیف تطور ت
من المنظور التاریخي وفي وضعها الحالي من منظور فكر اللغة. وإن اقتصر فكر اللغة على اللغة المحضة نتج عن ذلك عزل
اللغات عن الممارسات الاجتماعیة المتنوعة للغة، وهو لا محالة أسوء موقف یمكن تصوره لمعرفة ماهیة اللغات ومفعولها وللدفاع
عنها.
البند الثاني . لدا فالدفاع عن لغة ما وتحدید مفهوم اللغة یتطلب نظریة عامة للغة. یعني ذلك التفكیر بخلاف النموذج المؤسسي الذي
اقترحه « إعلان الحقوق اللغویة العالمي » لبرشلونة، في یونیو 1996 ،و الذي لا یهتم إلاّ باللغات ، وذلك ما یجعل مفهومه للّغات
قاصرا جدا.
ونظریة عامة للّغة تفرض التفكیر في الأدوار والأنشطة وقوى اللغة في جمیع الممارسات الاجتماعیة – نظریة العلاقة بین اللغة
والخطاب، بین مفهوم الخطاب ونظریة المواضیع، بین نظریة المواضیع والفن والأخلاق والسیاسة، كل ما یقتضیه مفهوم
الموضوع.
فاللغة لیست من اختصاص اللغویین أو الساسة وحدهم. لأن تاریخ سیاسة اللغات لیس مجرد تاریخ سیاسي. بل یشمل عناصر
مرتبطة أیضًا بالفن والأخلاق والتاریخ الاجتماعي. ولضبط العلاقة بین اللغة والمجتمع لا یمكن تصور سیاسة اللغات دون نظریة
عامة غیر منفصلة عن اللغة والفن والأخلاق والسیاسة. وإلا فإننا سنبقى أو نعود إلى فكرة اللغة وحدها ، والسیاسة وحدها ، مما
سیؤدي على الفور إلى عدم تقدیر دور الفن في المجتمع ، ودور الأخلاقیات في السیاسة ، وبالتالي تجاهل حریة المواضیع.
البند الثالث . إنّ الجمع بین التفكیر في اللغة والموضوعات یتطلّب انتقاد المعارضة بین الهویة والغیریة ، للتفكیر بالمقابل في التفاعل
التاریخي المستمر بین الهویة والغیریة. إن التفكیر في تعدد اللغات والتفاعل بینها یعني بالتالي التفكیر في الهویة من خلال الغیریة.
البند الرابع. ومن أجل التفكیر في الهویة عن طریق الغیریة ، من الضروري التفكیر في مفعول فنون اللغة بالخصوص ، والفن
بشكل عام ، في تحولات أنماط التفكیر ، والحساسیة والفهم ، وبالتالي في فكر اللغة واللغات.
البند الخامس .وإنه لمن الأهمیة بمكان الاعتراف بالدور المتمیز في ممارسة وفهم الترجمة ، الأمر الذي یتطلب بدوره إعادة التفكیر
في الترجمة وفقًا للاعتراف بفنون الفكر ، ولیس فقط كنقل من لغة إلى أخرى ولكن من خطاب إلى خطاب ، وربما من نظام كلام
إلى نظام كلام آخر. وخلاف ذلك هو التجاهل المعتاد، الذي یحجبه الضمیر الجید للبدیهیات المنجزة ، والذي لا یرى أن الترجمة هي
محو، محو للثقافات ومحو للخصائص ومحو للاختلافات.
ویترتب عن ذلك أن نظریة الترجمة لا یمكن عزلها واستقلالها عن نظریة اللغة، أو حصرها في مفهوم اللغة. وهذا الحكم الذاتي
المزعوم لیس سوى الوضع التقلیدي لعلم التأویل والمعنى والعلامة. وذلك ما وصفناه بالمحو.
البند السادس .من هنا یمكن إدراك أن عدو اللغات ، وربما العدو الأول للّغات ، لیس هو الهیمنة الثقافیة والاقتصادیة والسیاسیة
لهذه اللغة أو تلك ، وإنّما أولاً وقبل كل شيء الفكر الذي یختزل اللغة كقدرة للتعبیر إلى اللغة كأداة للتعبیر ، ویفصل هذه الأخیرة _
اللغة-الأداة _ عن الفن والثقافة والمجتمع والأخلاق والسیاسة. وذلك بغض النظر عن الدراسة الفنیة لسیرها الذي له شرعیته،
شریطة معرفة حدوده.
البند السابع .إنّ الاعتراف بالهویة عن طریق الغیریة یفترض الاعتراف بالهویة كتعدّدیة داخلیة وكتاریخ ولیس كطبیعة
البند الثامن . انطلاقا مما سبق، علینا أن نقترح تدریسا مبدعا (یشمل جمیع المستویات، ویكون بمثابة شكل جدید للتربیة المدنیة) ،
لنظریة اللغة یؤكد العلاقة بین الهویة والغیریة وبین الوحدة والتعددیة الداخلیة، یعني شاعریة وأخلاقیة وسیاسة للعلاقات بین
الأشخاص والثقافات والأمم. حیث تكون الشاعریة والأخلاقیة والسیاسة مرتبطة كل الارتباط وإلّا سقطنا في النموذج التقلیدي وما
یشوبه من نقص یجب تبیانه للغافلین وهم كثیرون.
البند التاسع . إن تدریس نظریة اللغة هذه كنظریة شاملة یتطلّب السهر على الاعتراف ، في ظل النموذج التقلیدي السائد للعلامة
(بكل تناسقها اللغوي والأنثروبولوجي والفلسفي واللاهوتي والاجتماعي والسیاسي) بالفعالیة الدائمة للجسم والفرد في اللغة ، وكذا
ابتكارات الفكر، وتفاعل الارتباط والتاریخیة الجذریة للغة والفن والأخلاق والسیاسة. إنّ تجربة الفكر هذه تمكّن من تحدید المشاكل
المرتبطة بالغیریة والتعددیة بشكل أدقّ وإبراز طابعها الداخلي والخارجي بینما لا یؤكّد في الغالب إلاّ على طابعها الخارجي.
البند العاشر . ومقابل التماسك السائد للعلامة وفكر اللغة وحدها ، یمكن إدراك ومعرفة وتعلیم وتنمیة ثقافة مضادة ، وتماسك مضاد ،
یشكلان التضامن والتفاعل بین فئات العقل التي ما زال تاریخ الفكر كله یعتبرها غیر متجانسة ومنفصلة، ویشهد على ذلك كل من
تاریخ تكوین ما نسمیه بالعلوم الإنسانیة ، وتخصصاتنا الأكادیمیة ، المنبثقة منه. إنه نقد حقیقي للإدراك اللغوي.
بإمكاننا، ومن واجبنا إذا أن نفهم أكثر ونشجّع ازدواجیات وتعدد اللغات، وفقًا لكل حالة ثقافیة، بوضعها في فكر التعددیة الداخلیة
والأخلاق وسیاسة الموضوعات. وذلك ما لا یسمح بإدراكه مجرد تجاور اللغات.
البند الحادي عشر . وإذا كان الاعتراف بتعدد اللغات لا یتمّ إلاّ في سیاسة العلامة بدل أن یتمّ في النظریة العامة للغة، فلا یمكنه أن
یبقى إلّا في المعارضة بین الهویة والغیریة وفي سحق الأقلیات بالقوة الاقتصادیة والسیاسیة وحدها. ذلك السحق الذي یعزز ارهاب
الإقلیمیات. لذلك ، سیكون من الأفضل التحدث عن اللغات-الثقافیة بدلاً من التحدث عن اللغات من أجل تصور أفضل والحفاظ على
القیم التي خلقتها وحملتها – القیم الأنثروبولوجیة والفنیة والأخلاقیة والسیاسیة.
البند الثاني عشر . إن مسألة القیم تقتضي إبراز ما یطمسه مفهوم عدم مساواة اللغات، وأنه من الضروري طرح مسألة مساواة
اللغات بدل افتراضها نظریا ( « الدیموقراطي التجریدي » عند سارتر)
البند الثالث عشر . لا جدال في أن جمیع اللغات، بما فیها اللغات التي یتحدث بها عدد قلیل من السكان والمحلیة جدّا، متساویة فیما
بینها بمعنى أن كل لغة تؤدي وظائفها اللغویة بالكامل، أي التفكیر والشعور والتواصل والعیش في مجتمع معین.
البند الرابع عشر . لكن هناك عاملان یطمسان هذه الفكرة الأساسیة عن المساواة الأنثروبولوجیة بین اللغات. وهذان العاملان
متمیزان جذریًا، لا یجب الخلط ولا الجمع بینهما.
البند الخامس عشر . أوّلهما القوة الاقتصادیة السیاسیة لمجموعة وطنیة ، أو لاهوتیة سیاسیة ، والتي تفرض نفسها كلغة للاتصال قد
تكون خاصة بالوطن أو دولیة. ذلك ما قامت به اللغة العربیة كقوة لاهوتیة سیاسیة بخنق بل منع اللغة القبطیة كلغة التداول وحصرها
في استخدام طقوسي محض. ویتمثل هذا الطابع الاقتصادي السیاسي الیوم في عولمة التواصل باللغة الانجلیزیة.
البند السادس عشر . لكن هناك عامل آخر في السیادة الثقافیة والتوسعیة، لمدة تجاوزت عهد الإمبراطوریات، ألا وهو ابتكار لغة أو
أخرى لقیم فنیة وأخلاقیة وسیاسیة. في هذه الحالة، شكلت هذه القیم امتدادا لهذه اللغة ومقامها ، بغض النظر عن أي مفهوم للتواصل
اللغوي، سواء كان محلیا أو إقلیمیا أو عالمیا.
البند السابع عشر . إن هذه القیم هي التي كونت ماهیة هذه اللغات، ولنتحدث عن الأعمال-الأم ولیس اللغات-الأم. وهذه حقیقة
تاریخیة لا جدال فیها، ولكن لا علاقة لها بما هو لغوي أو بقوة الإمبراطوریات الاقتصادیة والسیاسیة.ویجب الكف عن منح اللغات
ما یرجع للأعمال، حتى وإن كانت قیمهم تشكل مساهمة خاصة للغة ما، إلى درجة الخلط بینهما.
البند الثامن عشر . إن مثل هذه القیم یمكن تعمیمها. فالقیم السیاسیة لإعلان حقوق الإنسان لعام 1789 ، أو النضال من أجل الحقیقة
مقابل الحفاظ على الأمن خلال قضیة دریفوس ،ترمز إلى اللغة الفرنسیة وعولمتها، ولكن في الوقت نفسه لیست نتاج اللغة الفرنسیة
، ویمكن أن یُنطق بها أو تعاد صیاغتها بكل اللغات وفي أي مكان.
البند التاسع عشر . وینطبق الأمر نفسه، بشكل آخر، على القیم الجمالیة والأخلاقیة للأعمال الأدبیة والأعمال الفكریة. مما یجعل
بعض اللغات أكثر شهرة من غیرها ، تحمل هذه القیم وتحملها القیم ذاتها.
البند العشرون . ولا یتجسد مفعول تفوق بعض اللغات هذا إلا في الخلط بین اللغة وابتكارات الفكر أو صراعات الفكر التي خلقت
هذه الثقافة أو تلك. هذه القیم لا تعتمد على اللغة كلغة. لكن التاریخ الثقافي الذي یربط بینها حتما لا یسمح لنا في بعض الأحیان أن
ندرك أنّ الأعمال والكفاح، أحیانا لعدد قلیل جدا من الأفراد ضد مجتمعهم ، هي التي تجعلنا ننسب إلى اللغة ما تم في إطارها بل
وأحیانا أیضا، من الناحیة الشعریة، ضدها. في رفض المعاصرین لها.
البند الواحد و العشرون. إنّ هذه التمییزات ضروریة لعدم اسناد فضائل الطبیعة إلى اللغة ، وذلك ما یضع أسطورة عبقریة اللغات
مكانها. بقدر عدم حصر التعبیر على اللغة ، و أقل من ذلك على التواصل. إنها نزعة حدیثة یجب مقاومتها.
وهذا التقصیر یسبب إفقار الفكر والامكانیات لینمّي تقنیات التواصل، ویخفي أن هذا التقدم بالذات عامل من عوامل الانحدار
والهمجیة.
إن التفكیر في اللغة كنظریة شاملة هو الطریقة الوحیدة لمواجهة الآثار الضارة للفكر الذي یعتبر اللغة كطبیعة و عبقریة، من خلال
التذكیر الدائم بصلات الخصوصیة والتاریخیة. تاریخیة جذریة.
البند الثاني والعشرون. وهكذا یمكن أن یظهر بجلاء أن شعور اللغة الفرنسیة بالرهبة من اللغة الإنجلیزیة یرجع لسوء فهمها للطابع
التاریخي للاستعارات اللغویة وحدوده المعجمیة والنحویة. إن جهل هذا الطابع یجعل رفض الاستعارات واتصال اللغات باسم النقاء
والتطهیر یعني في آن واحد عدم الإلمام بتاریخ اللغات، وتبنّي موقف محافظ أو أكادیمي ،والإیمان بفكرة الانحطاط (بتاریخ متغیر:
وإلى القرن التاسع عشر بالنسبة لآخرین؛ في حین یعتقد Gobineau ترجع بدایة الانحطاط إلى القرن الرابع عشر بالنسبة ل
آخرون بأن اللغة الفرنسیة الیوم « تحفة في خطر » وما فتئوا ینذرون بموتها).
البند الثالث والعشرون. ومن ناحیة أخرى، یمكن اعتبار الشعور بالرهبة التطهیریة جبنا أخلاقیا وسیاسیا یجعل المتخصصین یتخلون
عن التحدث بلغتهم، وبالتالي یساهمون في نشر وجمهرة التواصلیة.إنّ منح اللغة فضائل مرتبطة بالتاریخ لهو خطأ وفقر فكري
ومعنوي للمدافعین المزعومین عن اللغة الفرنسیة.
البند الرابع والعشرون. على العكس من ذلك، یمكن للمرء، وانطلاقا من نظریة شاملة، أن یلاحظ شیئین. الأول هو أن أكبر خطر
یهدد لغة ما لیس هیمنة لغة أخرى، خصوصا إذا كانت هذه الهیمنة اقتصادیة وسیاسیة فقط، بل إن الخطر الأكبر (نتیجة قصر التعبیر
على اللغة ) هو انعدام خلق القیم (الفنیة والأخلاقیة والسیاسیة) من قبل أولئك الذین یتحدثون بها. وانعدام الخلق بمثابة خیانة. وخیر
مثال على ذلك اللغة الیونانیة الكلاسیكیة وعبریة التوراة، إذ أنّ هذه الأخیرة لم تحض أبدا بأهمیة سیاسیة وأهمیة الیونانیة لم تتجاوز
عهد الإسكندر، وما اكتسبته اللغتان من أهمیة عبر التاریخ یرجع للأعمال الفكریة التي تم إنتاجها بهذه اللغات. وهذه الأعمال هي
التي حددت مسار لغاتها. واللغة وإن كانت قدیمة أو اعتُبرت میتة، مثل اللاتینیة، تبقى كلماتها حیّة. فاللاتینیة التي قیل إنها ماتت في
القرن السابع عشر ولا یستعملها سوى العلماء فیما بینهم (وماذا عن أطروحات القرن التاسع عشر التي ظلت لغتها اللاتینیة مثل
أطروحة جان جوریس) لا یمكن أن تعتبرها لغة میتة (تفاهة بدیهیة، تناولها كتاب حدیث » اللاتینیة أو إمبراطوریة علامة بقلم
فرانسواز ڤاكي، ألبان میشال، ١٩٩٨ ) إذا كان فرانسیس بیكون وهوبس ودیكارت وسبینوزا ولایبنیتز قد ابتكروا الفكر وخلقوا
فكرهم باللغة اللاتینیة. أما الآرامیة التي عرفت في الفترة ما بعد الإنجیل قوة تواصلیة عالمیة لا وجود لها الیوم إلا في بضعة قرى.
ولم تترك الامبراطوریات العظمى لتلك الفترة إلا بقایا أثریة.
البند الخامس والعشرون. یجب الاعتراف بتاریخیة العلاقات بین اللغات. فقد عرفت أوروبا عبر حدودها اللاتینیة سلاما بین اللغات
العامیة في العصور الوسطى. تلتها حرب لغویة ضد اللاتینیة ، ستعم كل لغات أوروبا ابتداء من القرن السادس عشر. ونبعت عن
ذلك عالمیة اللغة الفرنسیة في أوروبا خلال القرن الثامن عشر، نتج عنها صراع الثورة الفرنسیة ضد « الباتوا » (وهو خلط عشوائي
للهجات الفرنسیة واللغات الأخرى – بریتون ، الباسك) استمر إلى قیام الجمهوریة الثالثة. أما بالنسبة للفرانكوفونیة الحالیة ، أو تعدد
الفرنسیة في العالم ، فلم یعد متوافقًا مع ریفارول. وهذا ما یدعو أیضا إلى التفكیر.
البند السادس والعشرون. من المؤكد أن الإحساس بالتعددیة الداخلیة (وكذلك الخارجیة) – بمعنى الشعور بالضرورة والتعایش – هو
حدیث، مرتبط بالتأكید بتاریخ نهایة الاستعمار ، ولكنه یعود أیضا إلى العلاقة بین الرومانسیة للخصوصیات والقومیات التي هي
سمتها السیاسیة.
البند السابع والعشرون. إلا أن هذا الإحساس بالتعددیة بحد ذاته یمكنه أن یكون إمّا إقلیمیًا وقومیًا ، ومغلقًا على نفسه (یعید إنتاج هذا
الانغلاق الفكري على نطاق أصغر)وإما تعددیا بمعنى أنه یحقق نفسه كاعتراف بالتعددیة الداخلیة وتعدد الهویة وبالتالي قادر على
تقدیم نظریة عامة
البند الثامن والعشرون. وحالما أدركنا أن اختفاء لغة ما یمكن أن یكون إما بسبب تدمیر السكان أو لسحق ثقافي ، یصبح واضحا أن
الدفاع عن اللغات لیس مشكلة لغویة، وإنما، وبالضرورة، الاعتراف بالتفاعل بین نظریة اللغة ونظریة أعمال الفكر والأخلاق
والسیاسة.
البند التاسع والعشرون. وفي غیاب ذلك، تبقى السیادة لهیمنة تصنیفات العقل أمام عجز الأخلاق وأمام قوة السیاسة لم یعد الفن یعتبر
كخیر مدافع عن اللغات التي أصبحت مجرد وسائل تواصل، تبقى اللغات وحدها هي التي تنقل القوة الاقتصادیة والسیاسیة التي
ستنتشر وتُخنق اللغات الأخرى.
البند الثلاثون. خلاصة متناقضة – ما كان عمل الفكر إلا لأن یحول المتناقضات إلى حقائق المستقبل- إنّ ما یستنتج من هذا التسلسل
للأسباب هو أن الدفاع عن اللغات لا یكمن في فكر اللغة ، ولكن في الرابط الذي لا یزال یوتوبیا فكر اللغة-التعبیر ، والصلة بین
اللغة-التعبیر والفن والأخلاق والسیاسة كنظریة شاملة. وهذا یعني تعلیم إلزامي لمعنى اللغة-التعبیر.
نص مقترح في منتدى اللغات في 28 مایو 2006 ، ساحة الكابیتول في تولوز ، بقلم هنري میشونیك ، أستاذ فخري في اللسانیات
بجامعة باریس 8، وهو شاعر ومترجم للكتاب المقدس وكاتب مقالات.
آخر مؤلفاته:
« Hugo la poésie contre le maintien de l’ordre » (Maisonneuve et Larose)
« Au commencement, traduction de la Genèse » (Desclée de Brouwer)
« Spinoza poème de la pensée » (Maisonneuve et Larose)
( ( ترجمه من الفرنسیة إلى العربیة سعید بن جلون بتاریخ ٨ ماي ٢٠١٩
Traduction anglais par Lani Aharoni basé sur la traduction par Chris Richards de l’association Toulouse-Grande Bretagne et par Angéla Gosmann
INTRODUCTION to the Proposition by Henri MESCHONNIC
for a Declaration about the obligations towards Languages and Language itself, and a CALL TO ACTION for its translation into a 1000 languages (to exaggerate a little).
This proposition was commissioned by Henri MESCHONNIC by the Carrefour Culturel Arnaud-Bernard (Toulouse, France), as someone who has worked for several years, for the Forom des Langues du Monde, on the critical examination of various international declarations or propositions in this field.
- H. MESCHONNIC conceived and wrote this proposition on the basis of his personal reflection on languages and the systems of language, as well as his discovery, at the Forom des Langues du Monde, at which he was the principal speaker from 1994 to 2008, of the project launched by the Carrefour for a “Universal Declaration of Rights for Languages and Cultures” (believed to be an indispensable complement to the Universal Declaration of the Rights of Man), a project which was taken up by numerous members of the involved associations , in their countries of origin and at the Forom (more than one hundred and fifty different languages have been represented there since it’s beginnings) for the defense and demonstration of their languages and cultures.
It was because of our reflection and action in favor of the occitan culture, that we imagined the Forom des Langues du Monde 30 years ago in Toulouse, and still is because of that that we have perceived the need for this Declaration, esteeming that, because of the situation and the history of the language/culture occitan, demanded wider responses than those concerning national or regional political rights, and notably a consideration of the essential role of literature and of artistic and cultural creation in all forms, which has brought us together with the Pen-Club de Langue d’Oc. It’s clear that H.MESCHONNIC has understood us very well, and has done much more than we asked him to.
Since 2006 we have given this text to a number of people who represent language-culture associations at the Forum des Langues to translate.
We have relaunched this request this year. At your request, we will send you the translations that exist. Little by little, other translations will arrive, and we will send them to you. Please note that these documents that we give and will give to you, are, for us, not seen as definitive, but rather documents ‘in process’, useful (to be used?) for exchanges between all those interested by this text, and who would like to spread it to others in the form they believe to be the best. This is an endless work in progress, because, apart from the fact that this Proposition for a Declaration can long feed discussions about its content and form, the changing situations of languages and cultures will subsequently bring about other interpretations of certain passages, which will then require new translation. In addition, all of the eventual proposals for amendments and enrichments of the text will be welcome, and we will submit them to all of our correspondents for consideration. They will also be debated publicly at the Forom, as well as at our Université Occitane de Laguépie (France), and, we hope, in the numerous Forums or Fêtes des Langues with which we collaborate.
Claude SICRE, Président du Carrefour Culturel Arnaud-Bernard, founder of the Forom des Langues du Monde. Spring 2019
Introduction by Henri Meschonnic
The preamble to the “Declaration of the Rights of Man and of the Citizen” of 1789 took great care to “unceasingly remind all members of society of their rights and duties”. When we look at the world today, we see that the only thing that has changed is that, in the words of the preamble, “the ignorance of, the oversight of and the contempt for the rights of man” have gotten much worse. There is a general state of disrepair of societies.
Which is where the urgency to create a link between ethics and politics comes from, a link which is, for the moment, just a dream. The paradox of language is that it is through language, and language alone, that this message can be passed on. However, this is completely ignored in society. By language, I mean that which allows us to express our thoughts, as opposed to language in the common usage of the word; a social system composed of symbols. The implications are not the same.
Defend language? But it’s not under attack. Worse, we are ignorant of it, and we don’t know it. But how can there be so much ignorance when there are so many studies and so much knowledge? It’s precisely for that reason that there is a paradox. This acquired knowledge is unaware that it produces ignorance, a particular kind of ignorance which stops us from knowledge. It’s a question of point of view. There’s a blind spot when it comes to the position of language in our society, and it’s a vital spot. Therefore, it’s not language that’s under threat, but each one of us.
Because it’s first and foremost always with words that we act and that we hurt. The question of the defense of languages is just the apparent aspect of an ignorance, oversight and contempt that we can’t determine and that we do not know, for our humanist culture did not teach us to recognize them.
Language is not only where and how communication takes place, but even before that, it is where and how each human being takes up place in their own story. Language is therefore indubitably ethical and political, as well as epic, in that it enables adventures from a human point of view. .
It’s in its ethical nature that language is artistic. Because we create in language, and it’s where art, all the arts, play a fundamental role. And one that’s little known. So the problem of the defense of languages spreads and overlaps infinitely with what is isolated and singled out, as if it was able to be isolated and singled out, namely the question of rights and the question of languages.
Instead of talking about the economic and political hegemony of one language over the others in a simplistic way, because it seems so obvious, we should rather recognise that the major problem, as vital as it is neglected, in the defense of languages, is the immeasurable ignorance of the idea of language, which is taught nowhere, and which turns into reductionism and regionalisation which characterizes the treatment of language in our culture. In all cultures.
In this sense, it’s a process of civilisation, and even a sort of cultural revolution that needs to be thought out and implemented and will be needed to conceive and practice the links between language and culture, language and literature, language and art, ethics and politics, which are neither thought nor practiced currently. Given what is at stake in the language of individual and collective histories, we may say that nothing is more profound, more vital for societies and for civilisation than the meaning of language.
This meaning alone is the preamble to a universal declaration of the rights of language. That is to say, the duties of the teaching of languages, the teaching of the links between language and society, the teaching of literature, of ethics, of political philosophy, and the interaction between all these teachings.
If we judge by the current state of the social sciences in the world, the linguistic sciences, and university regional disciplines, as well as primary school, middle school, and high school teachings, are we talking about a dream? It is, however, the current situation which is a nightmare . Moreover, there is a crisis. In the Spring of 2004, an International Forum of languages and cultures will take place in Barcelona. This will be an international meeting of the greatest importance. It is extremely likely that it will renew the Universal Declaration of Linguistic rights which was proclaimed by the World Conference of linguistic rights held in Barcelona in 1996. However, this Declaration is exclusively juridical, restricted to ideas of languages and linguists. These standard ideas are legitimate, but completely insufficient, because of their lack of any general idea of language and failure to mention the teaching of this general idea of language, which should be made compulsory everywhere. Hence, the inadequacy of the knowledge of this general idea of language, reducing it just to a method of communication.
The indispensable complement to this adherence to the law should therefore be a conception of the totality of the links between language, art, ethics and political thought. This will serve to reinforce the effectiveness and the sense of the demands for the Declaration.
So it seems that the urgent and specific role of the Forums des Langues du Monde (Forum of world languages), which are found throughout France, and which stem from the annual Forum des Langues du Monde (Forum of world languages) of Toulouse, started in 1992, should be to fill this conceptual gap of thought, and to bring a consideration of the relationship of literature, art, ethics, and politics to language to the table that will characterize a French contribution to the conversation, which will establish the powerful idea that we cannot defend languages without a conception of the identity of language and its connection to society.
Henri Meschonnic
Carrefour Culturel Arnaud-Bernard
Proposition for a Declaration of obligations towards languages and language itself
Texte proposed at the Forom des langues (Forum of languages) on May 28th, 2006 at the Place du Capitole in Toulouse, by Henri Meschonnic, experienced linguistics professor at the Université Paris-8, poet, translator of the bible, and essayist:
Art. 1
There are, before anything else, unique characteristics of language to be recognized. This uniqueness means that these issues cannot simply be copied from well-known declarations on human rights and communities.
Expressing an opinion about rights also means expressing an opinion about obligations. Both involve a reflection on what languages are and what they do, however this reflection seems more focused when considering obligations..
In itself, the uniqueness of language requires a specific practice in contemplation. In order to take into account all the elements that this practice requires, one must assume that it necessitates a perpetual critique of its own history, with the risk of not thinking about its result but identifying itself with some preconceived idea on languages and language.
The first thing to recognize is that thinking about languages implies thinking about what a language is, what significance it has, and what thinking about language means historically and currently.
Thinking about language is limited to conceiving only language, only of language, and consequently isolates language from the diversity of its social practices, which is probably the worst situation one can imagine when trying to determine what a language is and does, and to defend it.
Art. 2
So, to defend a language and to know in advance the limits of what the notion of language itself means, requires a global theory of language.
In this respect, we must think outside of the purely institutional framework proposed by the Barcelona « Universal declaration of linguistic rights » in June 1996, which refers only to languages and thus illustrates the limits of its thinking about language.
Such a global theory necessitates a reflection on the role, activities and strengths of language in all social practices – a theory of the relationship between language and discourse, between the notion of discourse and a theory of subjects, between a theory of subjects and art, ethics and politics, for the notion of subject implies all of these.
A language thus is not exclusively the concern of linguists, nor exclusively that of politicians. The history of language policy is not exclusively political history, but includes elements of the arts, ethics and social history. Thinking about language policy thus necessitates this global theory, this inseparable whole of language, arts, ethics and politics, so one can conceive of the relationship between language and society. Otherwise we remain or fall back into thinking about language alone, and politics alone, which immediately leads to ignoring the role of the arts in society, the role of ethics in politics, and thus the ignorance of the subjects’ liberty.
Art. 3
In order to think about language and subjects, we need to work on a critical approach of the opposition between identity and otherness, to think, instead, of the constant historical interaction between identity and otherness.
Thinking about the plurality of languages and the interaction between languages means therefore thinking about identity through otherness.
Art. 4
In order to think about identity through otherness, it is essential to think about the transformative impact that the art of language specifically, and art more generally, has on the ways of thinking, sensitivity and understanding, and thus on the thinking of languages and of language itself.
Art. 5
Thus it is important to recognize the major role that translation and the thinking associated with it plays, which in turn requires us to rethink translation in terms of the recognition of the art of thinking, and no longer only as a passage from language to language, but from discourse to discourse and eventually even from system of discourse to system of discourse. Otherwise it results in the usual ignorance, obscured by the good consciousness of well-rounded truisms which fails to recognize that translations are erasers. Erasers of culture, erasers of specificity, erasers of differences.
Which therefore implies that the theory of translation can no longer be isolated anymore supposedly autonomous anymore than the theory of language can be reduced to a single notion. This alleged autonomy is nothing more than the traditional position within hermeneutics; the meaning and the symbol. Hence, the erasing.
Art. 6
In this respect, we must also recognize that an enemy of languages, and perhaps even the biggest enemy of languages, is not the cultural-economic-political hegemony of a certain language, but above all the thinking that reduces language itself to each individual language, and that separates language from art, culture, society, ethics and politics and only sees it in its isolation – independently from the technical study of how it functions, whose legitimacy lies in its own object, provided that the limits are recognized.
Art. 7
The recognition of identity through otherness presupposes the recognition of identity as internal plurality and history, not as nature.
Art. 8
From this point of view, one needs to suggest an education plan that does not yet exist (and to apply it to all levels, as a new form of civic education), teaching the theory of language as a recognition of the relationship between identity and otherness, between uniqueness and internal plurality, in other words, as poetics, ethics and politics of the relationships between individuals, culture and countries. Poetics, ethics and politics must be inseparable, or we risk reverting back into the traditional model. With its inadequacy, which many do not see and which we must take into account.
Art. 9
This education plan of the theory of language as a global theory must therefore work to recognize, under the traditional and dominant model of the symbol (with all its linguistic, anthropological, philosophical, theological, social, and political coherence), the ongoing work as the work of the body within language, of the subject on language, of the inventions of thought on languages, inseparability and radical historicity of language, art, ethics and politics.
This thought experiment would enable us to better situate the problems associated with otherness and plurality, and to demonstrate that they are both internal and external, as they are commonly conceived as solely external.
Art. 10
As an opposition to the ruling coherence of the symbol and the sole thought of languages, we need to think, recognize, teach and cultivate a counter-culture, a counter-coherence, of solidarity and interaction between the different categories of Reason that a whole history of thought continues to hold as heterogeneous and separate, as shown by both the very history of the constitution of what we call humanities and our resulting academic disciplines. A genuine criticism of linguistic Reason.
We could, and should, then, better understand and favor bilingualism and plurilingualism, according to each cultural situation, by situating them in our thinking of subjects’ internal plurality, ethics and politics, which only the juxtaposition of languages does not allow us to think.
Art. 11
For if the recognition of the plurality of languages can only be achieved through the politics of the symbol, instead of through the global theory of language, this plurality can only remain in the opposition between identity and otherness, in the crushing of minorities by the sheer force of economic-political considerations. A crushing that fosters particularist terrorisms.
It would therefore be better to speak about language-cultures rather than languages, in order to better conceive and preserve the values that are invented inside these language-cultures and which they embody – anthropological, artistic, ethical and political values.
Art. 12
This question of values entails untangling what is blurred by the notion of language inequality. And a necessary confrontation, rather than postulating in a purely abstract manner (Sartre’s « abstract democrat ») about the equality of languages among themselves.
Art. 13
It is inarguable that all languages, including those spoken by a small, highly localized population, just like everything else that makes up a language, are equal in the sense that every language fulfills the linguistic duties of a language in their entirety, allowing its speakers to think, feel, communicate, and live in a given society.
Art. 14
However, two factors blur this primordial notion of the anthropological equality of languages. And these two factors are radically distinct in nature, one must not confuse them, nor combine them.
Art. 15
The first one is the economic-political power of a national entity, or theological-political, which imposes itself as a trans-language of pan-national or international communication. Thus, acting as theological-political power, like Egyptian Arabic has, over the centuries, stifled or prohibited the Copt language as a lingua franca, reducing it to purely liturgical use. Today, this economical-political power is exemplified by the globalization of the English language as the global language of communication.
Art. 16
But another factor of cultural supremacy and expansionism, that lasts longer than even empires, is the invention of artistic, ethical and political values in a given language. In which case, these values are what causes the expansion and prestige of those languages, beyond all notions of local, regional or global linguistic communication.
Art. 17
These values are what makes languages what they are; the native works, not the language itself. This fact in itself is just as indisputable historically, but has nothing to do with what a language is linguistically, what makes language itself or any specific language, nor with the power of economic-political empires. We must stop attributing what is done by works of art to languages, even if and precisely if the values of the works constitute a specific contribution to their language, to the point of being identified with it.
Art. 18
Such values can become universal. The political values of the 1789 Declaration of Human Rights, or the fight for the truth against the maintenance of order during the Dreyfus Affair, have both symbolized and globalized the French language, but at the same time are not a result of the French language, and can be said and redone in any language and and in any place.
Art. 19
The same can be said of the aesthetic and ethical values of literary works and works of thinking, which cause certain languages to be more well-known than others, both carriers and bearers of these values.
Art. 20
These effects of supremacy lead to the thoughts that certain languages are superior only in and through the confusion between the language and the inventions of thought or the struggles of thought that have made up a given culture. These values do not depend on languages as languages. But the cultural history that inevitably ties these values and languages together does not allow us to recognize that it is the works and struggles, sometimes of a very small number of individuals against their own community, that leads us to attribute to the language what has been created within it and sometimes, poetically too, against it. In the rejection of contemporaries.
Art. 21
These distinctions are vital to not attribute nature’s virtues to a language, which is what allows the myth of the genius of language to arise. And just as much to not reduce language itself to a single language, and even less to communication. A recent trend against which we must fight.
Because of the impoverishment of thought, of means, that this reductionism brings, and that strengthens the technical progress of communication. While concealing that this very progress is a factor of regression and barbarism.
Only thinking about language through a global theory can counter the perverse effects of thinking about language as nature – as genius, by constantly reminding us of the links between specificity and historicity. Radical historicity.
Art. 22
Consequently, the phobia of English in the French language can be seen as an ignorance of the historical character of borrowing, and of their lexical and syntactic limits. Ignorance of this character causes the rejection of borrowings and contacts in the name of a purism which simultaneously implies a lack of knowledge of the very history of languages, a pastism, thus an academicism, a notion of decline (variable: Gobineau considers the decline of the French language started in the 14th century; others consider it started in the 19th century; for yet others, today French is a « an endangered masterpiece » whose death they incessantly announce).
Art. 23
In addition to this puristic phobia is the ethical and political cowardice that leads specialists to refrain from expressing themselves in their own language, thus contributing to communicationalist massification.
Attributing a history’s virtues to solely one language simultaneously shows mistakes itself for genius and at the same time shows how many people lack intelligence and sense of language; the pseudo-advocates of French.
Art. 24
On the contrary, from the point of view of the global theory, one can notice two things.
First, the biggest danger for a language is not the hegemony of another language, even and especially if this hegemony is merely economic-political, the main danger (consequence of reducing the system of language itself to a singular language) is the lack of (artistic, ethical, political) values created by those who speak it. Lack of creation equals betrayal.
Ancient Greek and biblical Hebrew are the perfect illustration that the transhistorical importance of languages of which one – Hebrew – never has had any political importance and the other whose importance did not survive Alexander’s empire, lied and still lies in the works of thought that were produced in these languages. And it is these works, these inventions of thought, that made these languages what they have become and what they have become bearers of. For it is not the languages, as languages only, that produced those works. And even when the state of the language is old, or the language considered dead, as is Latin, the speech is alive.
Thus Latin, which is said to have died in the 17th century, and which only scholars used amongst themselves (and in the 19th century, dissertations still were written in Latin, such as Jaurès’), one cannot say it is a dead language (a seeming banality nevertheless claimed by a recent work “Le latin ou l’impire d’un signe”, XVI-XXe siècle, by Françoise Waquet, Albin Michel, 1998), given that Francis Bacon, Hobbes, Descartes, Spinoza, Leibniz invented their thinking, in Latin.
Aramaic, however, whose communication importance was transnational in the post-biblical period, today exists only in a few villages. As for the past’s great empires, they merely left archeological relics.
Art. 25
One must recognize some historicity in the relationships between languages. Thus, there is an accord between vernacular languages from the middle ages, in the transnationality of Latin. Then, starting in the 16th century came a war of languages against Latin, and then between each other in Europe. The result of which being the universality of the French language in Europe in the 18th century, as well as the French Revolution’s fight against the patois (indistinctively mixing up French dialects and other languages – Breton, Basque) until the Third Republic. As for today’s French speaking world, or the multiple French languages around the world, it is no longer compatible with Rivarol. One also must think about that.
Art. 26
It is certain that the sense of internal (and also external) plurality – the sense meaning a feeling of necessity and of a co-presence – is recent, and certainly linked to the history of decolonization, but also goes back to the relationship between the romanticism of specificities and the nationalisms that are its politicization.
Art. 27
However, this sense of plurality can either be regionalistic and nationalistic, cut off from the outside world (and reproducing, at a lower scale, the closedness of the thinking of language), or pluralistic i.e. the recognition of the internal pluralities and of the plurality of identity. Capable therefore of a global theory.
Art. 28
Once one recognizes that the death of a language can be due either to the destruction of a population, or to cultural crushing, it is clear that defending languages is not an issue of language, but the obligatory recognition of the interaction between the theory of language, the theory of acts of thinking, ethics and politics.
Art. 29
In the absence of which, because the heterogeneity of the categories of reason is ruling, mere ethics is helpless, politics alone is almighty, issues of art are not understood as being the best defense of languages, and only languages being reduced to means of communication spread and suffocate the other languages that communicate the politico-economic power.
Art. 30
Paradoxical conclusion – but the job of thought is to transform paradoxes into future truisms – the result of this string of reasoning is that the defense of languages does not lie in the thinking of a language, but in the link that still makes it the utopia of the thinking of the system of language, the link between language, art, ethics and politics as a global theory. In other words, the mandatory teaching of the sense of language.
Text read at the Forom des langues du Monde and published in the N° 66 (June 2006) of the Linha Imaginot (quarterly journal of the GRQM).
The Forom des langues is organized by the Carrefour culturel Arnaud Bernard : www.arnaud-bernard.net
© CARREFOUR CULTUREL ARNAUD-BERNARD
carrefourculturel@arnaud-bernard.net
Japonais par Shungo MORITA
紹介と呼びかけ
アンリ・メショニックの『提議』読解──「言語及び言語活動に対する義務に関する宣言のための提議」を読むために
また、本提議を(少なく見積もっても)1000の言語に翻訳するために
本提案は、アルノー・ベルナール文化討論会(フランス・トゥールーズ)が、世界言語フォーラム(Forom des Langues du Monde)で長きに渡り様々な国際的宣言や提議の批判的検討を行ってきたアンリ・メショニック氏に作成を依頼したものである。
- 1994年から2008年まで当フォーラムの主要な発言者であったメショニック氏は、当文化討論会が作成し、関連組織の多くの参加者たちが、母国や当フォーラム(150ヶ国語以上の話者が討論会初期から参加している)で言語や文化の擁護と顕揚を行う中で用いてきた「言語と文化のための権利の普遍的提議」(世界人権宣言に欠くことのできない補完物として考えられたもの)の要請に応えて、諸言語と言語活動に関する個人的な思索とその発見の思索を基盤としながら本提議を思考し、作成した。
私たちが28年前にトゥールーズで「世界言語フォーラム」を設立したのは、オック語文化を支持するための考察・行動の一環からでした。そして、その中で、私達はこの宣言の必要性を考えました。というのも、オック語をめぐる問題は、言語や文化の歴史と状況から見たときに、国や地方の政治的な権利をめぐるものより、幅広い回答が求められていたように思えたからです。そして、この問題は、特にあらゆる形の芸術的・文化的創造や文学の本質的な役割を考慮に入れる必要がありました。そのため、私たちはラングドック・ペンクラブとも近いところで活動するようになりました。こうした経緯は、メショニック氏が私たちのことをよく理解し、また私たちが求めている以上の働きをしてくれたことを教えてくれます。
2006年から、私たちはこの文章の翻訳を「世界言語フォーラム」の文化協会の代表者たちに依頼をしてきました。今年から再びこの依頼を始めていきたいと思います。ご希望があり次第、翻訳をいたします。既にいくつかの言語では翻訳がされており、近々皆さまにご提供いたします。もちろん、これらの翻訳は、今後の翻訳においても、どれも決定版とはならず、常に更新されていく文書となります。私たちが提供するのは、この文書に関心を持ち、よりよい修正案を伝えたいと思った人々の間で交流を生み出す〈媒介〉です。この〈媒介〉に終わりはありません。というのも、「宣言の提案」が語っていることは何なのか、そしてつまりはどのように語っているのかといった議論を長い間育ませていく必要があるだけではなく、言語や文化の変化により、別の解釈が生じたことから、再翻訳が必要になることもあるからです。もし、この文章を修正・追加したり、より充実させるための提案があれば、歓迎いたします。その提案をすべての関係者に連絡をし、協議いたします。当フォーラムだけではなく、フランス・ラゲピ(Laguépie)のオック大学や、私たちが協力している他の多くのフォーラムや言語フェスティバルでの公開討論の対象となります。
クロード・シークル(アルノー・ベルナール文化討論会代表、2019年春の「世界言語フォーラム」立案者)
– – –
– – –
アンリ・メショニックによる序文
1789年の「人間と市民の権利の宣言」の前文は「社会のすべての構成員に[…]、たえず彼らの権利と彼らの義務」を思い起こさせるためのものだった。今日の世界は、前文にあるような「人権への無知や、忘却、軽視」は、よりひどくなっていること以外何も変化がない。社会の健康状態は良くないままである。
ゆえに倫理と政治の関係を打ち立てることが急務であり、それはまだユートピア〔まだどこにもないもの〕の域を出ていない。この関係を構築することができるのは、言語活動、ただ言語活動によってだけであるのだが、それは逆説的に響く。ここは非常に大きな誤解が生じやすいところである。言語活動(ランガージュ)というのは、思考を表現する機能を意味しているのであって、もう一方の言語(ラング)は、社会的な記号体系である。両者がもたらす効果は同じものではない。
言語活動を守る? だがそれは誰からも攻撃されていないではないか。いや、それよりもたちが悪い。言語活動は知らず知らずのうちに無視されているのだ。だがどのような形で? どれほど勉強して、知識をつけたとしても? まさにそれこそが逆説なのだ。こうした知識はみな、それが無知、特定の無知を生み出していることを知らず、またその無知を知ることを妨げているのである。物の見方が問題になっていく。言語活動の状態には、見落とされる点が必ずあり、それこそが重要なのである。危機にあるのは、言語活動ではなく、私たち一人ひとりなのだ。
なぜ私たちなのか。私たちが行動したり、害を与えたりするとき、いつも始まりは言葉を用いているからである。この言葉を認識することを我々の人間主義的な文化は学んで来なかった。それゆえに、諸言語の保護をめぐる問題というのは、測り得ない、知り得ない無知や忘却、軽視が明らかにされる側面にほかならない。
言語活動というのは、コミュニケーションの場所・領野であると同時に、それ以前のものでもある。それは、自らの歴史における人間一人ひとりが構成してきたものの場所であり領野なのである。ゆえに言語活動は、倫理的・政治的な領野である。そして人間の声をめぐる冒険を構成するという意味で叙事詩的な領野であるとも言える。
それは倫理的な領野であると同時に、芸術的な領野でもある。なぜなら、私たちがなにかを作り出すのは、言語活動においてであり、そこでは芸術、あらゆる芸術が創造的な役割を果たしているからである。だが、このことすらも知られてはいない。このようにして、諸言語の保護をめぐる問題には、強調されたものを遥かに超えるものがある。だがそれは孤立しており、言語の問題や、法律の問題といった限定によって、分離できるものと思われてしまっている。
ある言語が他の言語に対して、経済的・政治的に覇権を握っていることが一目瞭然であるからといって単純化し、強調するのではなく、諸言語を保護する上で、知られていないがゆえにいっそう重要となる大きな問題を提示しなければならない。それは、言語活動の思考に関する際りない無知である。こうしたことは、どこでだって教えられてはいないし、還元主義や地方主義的な細分化の中で広がりを見せている。言語活動の扱いを特徴づけるこれらの思想は私たちの文化に根付いている。いや、あらゆる文化において根付いている。
このような意味で、考え、実現されるべきなのは、文明の全過程、一種の文化的な革命である。それは、これまで考えられず、実践もされてこなかった言語と文化、言語と文学、言語活動、芸術、倫理、政治の関係を考え、実践することで可能となる。個人的・集団的な歴史の言語活動の中で賭けられているものを考慮すれば、社会にとって、そして文明にとって、もっとも根源的で、重要なものは、ただ言語活動の意味(le sens du langage)のみである〔訳註:言語活動の意味:フンボルトのSprachsinnに由来し、メショニックが自らのリズムの理論に取り入れた概念。言語活動における話し言葉の運動(リズム)が示す方向へと向かう際にこの表現が用いられる。それは単純な言葉の意味(le sens des mots)とは区別された意味であり、それは辞書にあるような語義から逸脱し、連続的で、動きのある、生き生きとした方向へと向かっていくものである〕。
この言語活動の意味とは、それだけで言語の権利に関する普遍的な宣言の前文となる。言い換えれば、それは言語教育、言語と社会の関係の教育、文学と教育、倫理教育、政治哲学の教育、すべてがお互いに作用しあう教育の義務を示している。
初等・中等教育は言わずもがな、今日の世界における社会科学、言語科学、地方分権のように細分化されていく大学の学問領域を考慮しても、夢のような計画ではないだろうか? だが、今のところその夢は悪夢に終わっている。しかも急を要する事態でもある。2004年の春には、バロセロナで「言語と文化の国際的会議」が開催される。これは最も重要な国際的会議となるだろう。1996年にバルセロナで開催された「言語権に関する国際会議」では、「世界言語権宣言」が採択されたが、これを更新できる可能性が十分にある。この宣言は、もっぱら法的なものであり、言語や言語集団の概念しか扱っていない。こうした一般的な概念自体に問題があるわけではないが、まったくもって不十分である。なぜなら、言語活動に関する全般的な理解を欠いており、いかなる場面でも義務付けられなければならないその教育についても、一切触れていないからである。その結果、すべてがコミュニケーションに還元されてしまった非常に乏しい言語概念しか残らなくなってしまった。
こうした言語権の法を重視する立場を補うものとして、言語・芸術・倫理・政治思想の関係を総合的に考えることが不可欠となる。これは、権利要求の効果や意味を強化するものとなるだろう。
よって、こうした思想の欠落を埋め、フランスの貢献を特徴づけるような総合的な考察を提供し、言語活動と社会に関する総合的な思想なくしては諸言語を守ることはできないという確固たる理念を構成していくことが、1992年のトゥールーズ言語フォーラム以降、フランスで広まった世界言語フォーラムが担うべき緊急かつ具体的な役割である。
アンリ・メショニック
アルノー・ベルナール文化討論会
– – –
– – –
言語及び言語活動に対する義務に関する宣言のための提議
1. まず何よりも、言語活動〔ランガージュ、一人の人間が語る言葉遣い〕に関する様々な事態から認識できる特殊性というものがある。こうした特性があるために、この言語活動に関する様々な問題を、単純に、人類や社会集団の権利に関わる広く知られた宣言の類と同列に扱うことはできなくなるだろう。
権利を表明することは、同時に義務も表明することを前提としなければならない。そして、権利と義務双方が前提としているのは、各地域の言語〔ラング、社会的に話される言語〕が作り出すものや言語それ自体に関わる思想である。だが、こうした思想はむしろ「権利」よりも「義務」と言うことで、より活発に議論できるようになるだろう。
言語活動の事象が持つ特性は、思想の特性そのものを前提としている。この思想が前提とするあらゆる要素を扱うためには、以下のことを想定しておく必要がある。それは、この思想自らが、固有の歴史性を持った上で、絶え間ない批判的考察を行っていかなければならないということである。そうしなければ、批判すべき対象は思考すらされず、この思想も、言語一般や自国語に関する様々な社会通念と同種のものとなってしまう。
ここで認識すべき第一の事柄は、言語を考えるということが、言語とは何か、自分たちの言語とは何か、また自分たちの言語の思想とは、歴史的にどういったもので、現状どうなっているのかという問題を考える土台となっているということである。
言語を考えるというのは正しい。だが、それは自国の言語や自国の一地域の言語のみを理解することに限定されている。そのため、言語は、あらゆる多様性の中にある言語活動の社会的な実践の外部に置かれ、孤立してしまう。これは、ある言語の存在や、その言語が作り出すものを知ったり、さらにはその言語を保護したりする人々にとって、思いつく限り最悪の状況である。
2. したがって、次のことを想定する必要がある。それは、一つの言語を保護し、言語概念そのものが意味しうるものの限界を事前に知っておくためには、言語活動の全体的な理論が不可欠であるということである。
そこで1996年6月のバルセロナで採択された「世界言語権宣言」の純制度的なモデルに基づいたものとは別のものを考案しなくてはならない。なぜなら、この宣言は言語全般のみを対象としており、それゆえにその言語活動の思想の限界を提示してしまっているからである。
求められている全体理論には、社会活動全体において言語活動が担う役割、その現実性、そして力をめぐる考えが含まれている。これは、すなわち、言語と言説の関係に関する理論、あるいは言説〔ディスクール:いま-ここにいる〈私〉によるその度ごとの発話行為〕の概念と様々な主体をめぐる理論との関係についての理論、その諸主体の理論と芸術や倫理、政治の関係をめぐる理論である。これらにはすべて無意識的な主体の概念が含まれている。
言語というのは、したがって言語学者や政治学者たちだけが取り組む問題ではない。様々な言語に関する政治の歴史は、政治史に限定されないのである。それは、芸術、倫理、社会の歴史に関わる部分を有している。様々な言語の政治を考えることは、この全体理論、つまりは言語活動と芸術と倫理と政治を切り離さずに維持することを前提としているのである。それは、言語活動と社会の関係を考えるためである。そうしなければ、ただ一国の言語や一国の政治に関する思想に留まり、抜け出せなくなり、ただちにそれは、社会における芸術の役割、政治における倫理の役割を見誤ることになる。それはすなわち、人々の主体的な自由を見誤るということである。
3. こうしたことから、言語活動の思想と複数の主体の思想を一挙に把握することは、自己同一性と他者性の間にある対立の積極的な批判となっていく必要がある。それは、自己同一性と他者性の間にある対照的な歴史的な相互作用を考えるためである。
様々な言語の複数性ならびに言語間の相互作用を考えるというのは、他者性を介して同一性を思考することを前提としている。
4. 他者性を介した同一性の思考に不可欠なのは、何よりも言語活動による芸術一般、広く言えば、芸術的な行為が、思考や感性、理解力のあり方を変える力について考えることである。
5. そこでは、翻訳行為の実践や思想を重視する役割を認識することが不可欠である。それは、翻訳行為というものを、思考がなす芸術の認識としてみなすよう再考を促す。翻訳とは、言語から言語への横断だけではなく、言説から言説への横断、そして、言説の体系から言説の体系への横断である。このことを無視すれば、翻訳の芸術性は、模範的な自明性という名の良識によって隠されたまま、翻訳が抹消者としてか見なされないような慣習的な無理解が続くだけである。文化の抹消者、特殊性の抹消者、差異の抹消者として。
考えるべきは、翻訳行為の理論が、もはや俗に言う自律性などという孤立したものではなく、言語活動理論も言語概念のみに還元されるものではないということである。
いわゆる自律性などというものは、解釈学、意味、記号における伝統的な状況に他ならないからである。これこそが真の抹消者である。
6. これにより、同様に認識すべき事態がある。様々な言語の敵、一番の大敵というのが、どこそこの言語の文化-経済-政治的な支配などではなく、まず何よりも、言語活動を言語に還元してしまう思想である。この思想は、言語と芸術や文化、社会、倫理、政治を区別し、これらを言語を孤立化させた状態でしか検討しようとしないのである──言語は、自らの限界を設定することで、言語が対象とするものに自らの正当性を見出そうとするのだが、こうした作用についての専門的な研究は、意にも介そうとしない。
7. 自己は、他者を通じて認識される前、自分の中にある多様な姿を通して認識される。それは生まれつきあるものではなく、時間をかけて形成されてきたものである。
8. この点から出発して、ある新しい教育を作り出す必要がある(それは、あらゆる階級にとっての新しい市民教育のあり方を見据えたものである)。それは、言語活動の理論の教育であり、同一性と他者性の関係、単一性と内的複数性の関係の認識を目指すものである。つまりは、個人間、文化間、国家間の関係の詩学、倫理学、政治学という三つの関係を学ぶことである。
なお、この詩学、倫理学、政治学の三つは決して分けて考えることができない。さもなくば、伝統的なモデルに回帰することになるだろう。こうした伝統的モデルの不十分な点については、ほとんど理解されていないが、自覚すべきことである。
9. したがって、こうした全体理論としての言語活動の理論の教育は、記号の伝統的かつ支配的なモデル(言語学の、人類学の、哲学の、神学の、社会の、政治の首尾一貫性)の下で、次のことの認識に励まなければならない。すなわち、言語活動内にある身体性、言語の表面にあらわれる主体、様々な言語に関する思想の発明としての継続的な運動、そして、言語活動、芸術、倫理そして政治の相互作用や不可分性、ラディカルな歴史性としての継続的な運動である。
この思考の経験によって、一般にただ外的なものとして見なされている他者性や多様性に結びつく諸問題を正確に位置づけられるようになるだろう。それによりこれらの問題が外的であると同時に、内的であるということが示される。
10. 記号や言語を孤立させて思考することで得られる支配的な首尾一貫性に対抗し、反=文化、反=首尾一貫性を思考し、認識し、教育し、育んでいくべきだろう。それは、人文科学と呼ばれているものが形成されてきた歴史そのものと、そこから派生してきた大学の学科が示しているものを、ひとつの思想史全体が、異質で分離したものとしてみなし続けている理性のカテゴリー間にある相互作用と連帯を思考し、認識し、教育し、育んでいくことである。これこそまさに言語学的理性批判である。
このため、それぞれの文化状況に応じて、数ある主体の多様性、倫理、政治の思想の中で、二言語併用、多言語併用を位置づけることで、これらをよりよく理解し、優遇することができるだろうし、しなければならないだろう。思考の弊害となるのは、数ある言語を単独で並置させることである。
11. というのも、様々な言語の多様性の認識が、言語活動の全体理論ではなく、記号の政治学の中だけで作られるとしたら、その認識は同一性と他者性の対立を維持し続け、政治経済の唯一の権力によるマイノリティの弾圧を維持し続けることしかできなくなるからである。それは地方主義者のテロリズムを推し進めることによるマイノリティの弾圧である。
したがって、言語よりも言語-文化について語る方が好ましいだろう。そうすることで、言語-文化が作り出した価値を考案し、守れるようになる。この言語-文化が持つ価値には、人類学的、芸術的、倫理的、政治的な価値がある。
12. このように価値を問うことで、言語の不平等性という概念を混乱させているものを解消することができるようになる。この諸言語間の言語の不平等性をもっぱら抽象(サルトルの「抽象的民主主義」)の中で提示するのではなく、それに立ち向かうことが肝要である。
13. ごく少数であれ、小さな地域で話される言語も含めて、ありとあらゆる言語同士が、言語を作り出すものと関係するすべてと同様、平等である。ただしそれは、言語全体が、既存の社会で考え、感じ、言葉を交わし、生きていくためにも、言語の様々な言語学的機能を漏れなく満たせている限りにおいてである。
14. だが、次の二つの要素が、言語の人類学的平等の本源的な概念を壊そうとしている。
なお、これらの両要素は、根本的に異なる秩序に属しており、重なるものでもないため、混同するべきではない。
15. 一つ目の要素は、全体国家の政治-経済的あるいは神学-政治的権力である。それは、汎-国家主義的あるいは国際主義的コミュニケーションの超越-言語を必要としている。たとえば、エジプトにおけるアラビア語は、神学-政治的権力として何世紀もの間、各地域で話されるコプト語を、礼拝時専用の言語とすることで、禁止し、話せないようにしてきた。政治-経済は今日、コミュニケーション言語としての英語のグローバル化によって体現されている。
16. だがもう一方の文化的支配という海外拡張政策的要素、帝国主義的支配以降も続く要素は、芸術的、倫理的そして政治的価値を持つ何らかの言語の発明でもある。こうした言語を拡張し権威づけを行う価値が、この要素にはある。それは、言語や地域、地方や世界規模でのコミュニケーションといったあらゆる概念を超えたところにある。
17. したがって、これらは言語というものを作り出す価値であり、そこで話される言葉はもはや母国語というよりは母作品と呼ぶべきものである。こうした事実は、歴史から見ても明白なものであはあるものの、以下の二つつのこととは一切関係がない。一つは、あるひとつの言語や、あらゆる言語が言語学的にどういったもので、どういったものを作り出すのかということであり、もう一つは、政治-経済的帝国の権力である。たとえ、こうした価値が、あれこれの言語と同一視されてしまうほどに寄与をもたらすものであろうと、むしろそれゆえに、言語がそこからでてきた成果物の責任者であるとみなさないことが重要である。
18. こうした価値は、普遍化することができる。1789年の人権宣言の政治的価値あるいはドレフュス事件の時の現状維持に対抗した真理のための闘いは、フランス語を象徴化し、普遍化した。だが同時に、それらはフランス語に限定された出来事ではなく、あらゆる言語、あらゆる場所の中で用いられ、繰り返されうるだろう。
19. 文学作品や思考の成果の美学的、倫理的価値についても同じことが言える。
その結果、ある言語が、こうした価値によって発展を支えるものとなり、好まれることで、別の言語よりも有名になるということが起きる。
20. こうした文化的支配がもたらす帰結はいくつかの言語の特権性という発想を生み出す要因となっていく。それは、思考の発明ないしは何らかの文化を作り出す思考の闘いを、言語と混同することによって、混同した状態にいることによってしか生じない。こうした価値は、本当の意味での言語には、依存していない。それなのに、文化の歴史は、必然的にこうした価値を言語に与えてしまうため、この価値が、作品であり闘争であるということを認識できないようにしてしまう。ここで言う闘争とは、あるときは、ごく少数の個人たちと、言語が歴史の中で作られたと主張する特定の集団との闘いであるし、またあるときには、詩的な意味で、歴史そのものと闘うことでもある。歴史そのものとの闘うこと、それは同時代人と足並みを揃えないことである。
21. こうした区別が重要なのは、ある言語を生来的に美しいとみなさず、それが「言語の精髄」(génie des langues)という神話であると見定めるためである。しかし、だからといって、言語活動を言語に還元するのをやめて、コミュニケーションに還元してしまうのはさらによくないことである。これは、闘っていかなければならない近年の傾向である。なぜなら、思考や手段が、こうした還元主義者や、コミュニケーション技術の進化によって弱体化しているからである。こうした進歩こそが、後退と野蛮をもたらす要素であることは隠されている。
唯一、全体理論としての言語活動の思考が、自然─精髄─としての言語の思考の倒錯的効果に対抗することができる。言語活動の思考は、特殊性と歴史性の結びつきを絶えず喚起するからである。歴史性とは、根元から恣意的な歴史性のことである。
22. たとえば、フランス語における英語嫌いは、借用語や、借用語の語彙や文法の境界線の歴史的な性質というものの無理解の最たるものだろう。こうした性質への理解の無さは、借用語や言語の接触を否定する純粋主義である。純粋主義は、言語の歴史そのものに対し無理解であると同時に、常に過去の伝統に囚われており、それゆえに型にはまった形式主義者で、退潮的な発想を持っている(この退潮はいろいろな場面で現れる。たとえば、ゴビノーはフランス語の衰退は14世紀から始まったと言うが、ある人は19世紀だと言うし、またある人は今日のフランス語は「絶滅危惧」だと言い、その死を予告している)。
23. この純粋主義的な嫌悪とは別に、専門家たちが自分たちの言語で気持ちを表明せずに、コミュニケーションが大事、という主張を凡庸なものにしてしまう倫理的・政治的な卑怯さというものもある。
歴史と結びついた美徳を言語だけに割り当てるのは、精髄を取り違えることであると同時に、似非フランス語擁護者がどれほどまでに精髄や言語感覚を持っていないかということを暴露する。
24. こうした純粋主義とは反対に、全体理論の観点から二つの点を指摘することができる。
一つは、言語にとっての最大の危険が別の言語による支配ではないということである。たとえ、こうした支配権がもっぱら政治-経済的な危険をより一層強く持っていたとしても、本当に危険なのは、(言語活動を言語に還元した結果)、その言語を人々が語ることを通じて、(芸術的、倫理的、政治的な)価値創造が行われなくなってしまうということである。創造がないというのは、言語に対する背信的行為である。
古典ギリシア語と聖書ヘブライ語はそれを示す格好の例だろう。ヘブライ語は、政治的重要性をこれまで一度も持ったことはないし、古典ギリシア語もアレキサンダー大王の時代までは続かなかった。しかし、それぞれの言語の中で作られた思考の産物には、歴史を横断する普遍性があったし、それは今日まで続いている。
作品、すなわち人間の思考の発明こそが、こうした言語をあるべき状態にし、文化的に栄える言語にしたものである。というのも、作品を作り出したのは、言語そのものではないからである。また、たとえ言語が古い状態であったり、ラテン語のように死語となったとしても、話し言葉自体は生き生きとしているのである。
ラテン語は、17世紀に死んだとされ、知識人の間(19世紀の学位論文は、ジャン・ジョレスのようにいまだラテン語で書かれていた)だけで用いられる言語となったと言われているが、それを「死語」と呼ぶことはできない(こうした言葉は、近年出版されたフランソワーズ・ワケ『ラテン語あるいは記号の帝国(16世紀から20世紀まで)』が用いているような、わかりやすい紋切り型でしかない)。なぜなら、フランシス・ベーコンやホッブズ、デカルト、スピノザ、ライプニッツらは、ラテン語で考え、自らの思考を発明したのだから。
ところが、アラム語の場合は、聖書が出来た後の時代に国家を越えて重要なコミュニケーション言語とされたにも関わらず、今では数える程度の地域でしか話されていない。当時の大帝国でさえ、考古学上の遺跡しか残していない。
25. 言語間の関係の感情の歴史性を認識しなければならない。たとえば、中世ヨーロッパでは、ラテン語の国家を越えたネットワークの中で現地語が繁栄していた。次にその現地語たちが、ラテン語に対して戦争を起こした。その後、現地語同士で戦争を行ったのが、16世紀以降のヨーロッパである。18世紀になるとヨーロッパではフランス語が普遍性を獲得するようになった。その結果、「地方語」(それは、ブルトン語やバスク語といった他言語とフランス語の方言も区別することなく同じものとして扱っている)を制するフランス革命の闘争は、第三共和制まで続くことになる。今日のフランス語圏、あるいは世界のフランス語の多様性に目を向ければ、それらはもはやリヴァロルが言っていた〈明晰ならざるものフランス語にあらず〉とは相容れないものとなっている。こうしたことも考えなければならない問題である。
26. 内的な(であると同時に外的な)複数性の感覚というのは──ここで言う感覚とは、ある不可避的に現れてくる感覚や、他のものと同時に出現してくる感覚のことを指している──、ここ最近出てきたものであることは間違いなく、たしかに脱植民地化の歴史と結びついている。だが一方で、特殊性のロマン主義とその政治化された形態であるナショナリズムとの関係にも起源を有している。
27. しかしながら、この多元性の感覚というのは、多元性そのものに閉じこもることで、地域主義者やナショナリストにもなりうる(そして、とても小規模ではあるが言語の思考の閉鎖性を再生産してしまう)。それは多元主義者とて例外ではない。というのも、彼らは自らの内なる多元性や自己同一性の多元性を認めているからである。だからこそ多様性を包摂する全体理論が求められるのである。
28. ある言語の消滅が人口の破壊や文化の抑圧に起因する可能性が認識できている以上、各国語の保護は言語の問題ではなく、言語理論、思考行為の理論、倫理学、そして政治学の相互作用の認識にこそある。
29. さもないと、理性のカテゴリーの異質性を保ちながら支配を行うことになる。その場合、倫理単独なら無力だし、政治単独なら権力の暴走を許すことになる。芸術が持つ力が、各国の言語を擁護する最良のものであると理解されることもない。言語は、コミュニケーションの道具としてしかみなされなくなり、言語単独による認識は、言語の拡張を許し、その結果、政治-経済の権力を広げようとする他国の言語を話せないようにしてしまう。
30. 結論は逆説的なものになる──ただし、思考の働きというのは、逆説を未来には自明の理に変化させることである。理性の結びつきを通して見えてくるのは、言語保護というのが、言語の思考ではなく、言語活動の思考のまだない場所(ユートピア)を作り出す関係の中にあるということである。これこそが、言語活動、芸術、倫理、政治が結びついた全体理論である。それはすなわち、言語感覚の義務教育である。
Traduçao Enilce Albergaria (enilcejf@gmail.com)
Sobre a Proposta de Declaração dos Deveres em relação às Línguas e à Linguagem
CHAMADA PARA TRADUÇÃO EM MIL LÍNGUAS ( para dizer muito )
Esta proposta foi encomendada a Henri MESCHONNIC pelo Carrefour Culturel Arnaud-Bernard (Toulouse, France) que se dedicava, já há alguns anos, no âmbito do Fórum das Línguas do Mundo, ao exame crítico de diversas declarações ou propostas internacionais nesse campo.
- MESCHONNIC pensou e redigiu esta proposta a partir de sua reflexão pessoal sobre as línguas e a linguagem, e, igualmente, a partir do momento em que tomou conhecimento no Fórum das Línguas do Mundo, onde foi o principal conferencista de 1994 a 2008, do projeto lançado pelo Carrefour de uma Declaração universal dos direitos concernentes às línguas e às culturas (Declaração esta pensada como complemento indispensável à Declaração Universal dos Direitos Humanos), projeto este retomado por numerosos membros de associações implicadas em seus países de origem e no Fórum (mais de cento e cinquenta línguas estiveram ali representadas desde a sua criação) na defesa e ilustração de suas línguas e culturas.
Foi no âmbito de nossa reflexão e ação em prol da cultura occitana que criamos em Toulouse o Fórum das línguas do Mundo, há vinte e oito anos atrás; e é ainda dentro desse contexto que refletimos sobre a necessidade dessa Declaração, considerando que a questão occitana, devido à situação e à história da língua/cultura occitana, exigia respostas mais amplas que as concernentes aos direitos políticos, nacionais ou regionais, e, sobretudo, que ela deveria contemplar a valorização do papel essencial da literatura e da criação cultural e artística sob todas as suas formas, o que nos aproximou do Pen-Club de Língua d´Oc. Nós constatamos então, que H. MESCHONNIC nos compreendeu muito bem e foi ainda mais longe daquilo que era a nossa solicitação.
Em 2006, solicitamos a tradução do texto de H. MESCHONNIC a certo número de representantes de associações de línguas-culturas presentes no Fórum das línguas. Poderemos enviar algumas traduções que já recebemos a partir da solicitação de vocês. Aos poucos outras traduções nos serão enviadas e poderemos encaminhá-las. O texto e suas traduções não constituem para nós documentos definitivos. Pelo contrário: são instrumentos de trabalho, vetores de trocas entre todos aqueles que tiverem interesse por este texto e quiserem divulgá-lo na versão que mais lhe convier. Portanto, este texto e suas traduções são vetores de um trabalho infinito, considerando-se que além do fato de que esta Proposta de Declaração poderá alimentar por muito tempo discussões sobre o que o texto diz e, por conseguinte, como ele diz, as mudanças da condição de existência das línguas e culturas poderão fazer emergir outras interpretações de certas passagens, que terão, portanto, que serem retraduzidas. Além disso, todas as eventuais propostas de emendas ou que venham a enriquecer este texto serão bem vindas, e nós as submeteremos ao exame de todos os nossos correspondentes. E elas serão objeto de debates públicos no Fórum, como também na nossa Universidade Occitana de Laguépie (França) e igualmente, assim esperamos, nos numerosos Fóruns ou Festas das Línguas com as quais colaboramos.
C.S, primavera de 2019
– – –
– – –
“O sentido da linguagem na defesa das línguas”, HENRI MESCHONNIC
(Leitura no Fórum das Línguas do Mundo de 25 de maio de 2003)
Traduçao Enilce Albergaria (enilcejf@gmail.com)
O preâmbulo da Declaração dos direitos humanos e do cidadão de 1789 considerava como fundamental relembrar sem cessar “a todos os membros do corpo social (…) seus direitos e deveres”. Quando voltamos o nosso olhar para o mundo atual, vemos que nada mudou, senão que, como dizia esse preâmbulo, “a ignorância, o esquecimento ou o desprezo pelos direitos humanos agravaram-se, e muito”. Péssimas condições gerais das sociedades. Daí a urgência de se inventar uma relação entre a ética e a política, relação que é ainda uma utopia. O paradoxo da linguagem é que é através dela, e unicamente através dela, que essa relação pode se dar. Ora, a linguagem é alvo de um desconhecimento total. E minha concepção da linguagem é que ela exerce a função de expressão do pensamento, enquanto que uma língua é um sistema social de signos. As implicações não são as mesmas. Defender a linguagem? Mas ela não está sob ataque. Entretanto é pior: ela é vítima de desconhecimento sem que disso tenhamos consciência. Mas como? Com tantos estudos e saber acumulados. É justamente isso que é paradoxal. Todo esse saber não sabe que ele produz ignorância, uma ignorância específica; e ele mesmo impede que dela tomemos conhecimento. Questão de ponto de vista. Existe um ponto cego no estatuto da linguagem, e esse ponto é vital. E assim, não é a linguagem que está ameaçada, mas cada um de nós.
Porque é primeiramente e sempre com as palavras que agimos, que machucamos; e a questão da defesa das línguas não é mais que o aspecto ostensivo de uma ignorância, de um esquecimento e de um desprezo, dos quais não temos a dimensão e que não conhecemos, porque toda a nossa cultura humanista não aprendeu a reconhecê-los. É que a linguagem não é apenas o lugar e a matéria da comunicação, ela existe antes disso, e por isso mesmo ela é o lugar e a matéria da constituição de cada ser humano na sua história. A linguagem é, portanto, indissociavelmente, matéria ética e matéria política. E matéria épica no sentido em que nela se constituem as aventuras da voz humana. É enquanto matéria ética que a linguagem é matéria artística. Porque é nela que nós inventamos, é nela que a arte, todas as artes têm um papel fundador e, ao mesmo tempo, desconhecido. O problema da defesa das línguas ultrapassa, portanto, infinitamente, aquilo a que se dá ênfase, e se isola, como se fosse possível isolá-lo, ou seja, a questão do direito, e a questão das línguas. Ao invés de se dar ênfase de maneira simplista, porque parece saltar aos olhos, à hegemonia econômica e política de uma língua sobre as demais, deveria se impor como evidência que o problema maior para se defender as línguas, ainda mais vital porque permanece desconhecido, é a incomensurável ignorância sobre o pensamento da linguagem que não é ensinado em lugar nenhum, e que se dispersa no reducionismo e na regionalização que marcam o tratamento da linguagem na nossa cultura e em todas as culturas. Nesse sentido, é todo um processo de civilização, e mesmo uma espécie de revolução cultural na qual teríamos que pensar, e que teríamos que realizar, para pensar e praticar relações entre língua e cultura, entre língua e literatura, entre linguagem, arte, ética e política, relações que não são nem pensadas nem praticadas. Considerando-se o que está em jogo na linguagem em termos de histórias individuais e coletivas, podemos dizer que não há nada de mais profundo e de mais vital para as sociedades, e para a civilização, que o sentido da linguagem. Este sentido constitui sozinho o preâmbulo de uma declaração universal dos direitos da linguagem. Ou seja, dos deveres do ensino das línguas, do ensino das relações entre linguagem e sociedade, do ensino das literaturas, do ensino da ética e do ensino da filosofia política, todos esses ensinamentos em interação.
Tendo em vista o estado atual das ciências sociais no mundo, das ciências da linguagem, e das disciplinas universitárias e sua regionalização, sem esquecer os ensinos primário e secundário, o que propomos aqui seria um programa onírico? É a atual situação que se constitui como um sonho ruim. Além disso, há uma urgência. Na primavera de 2004 será realizado em Barcelona um Fórum Internacional das línguas e das culturas. Trata-se de um encontro internacional da maior importância. A Declaração universal dos direitos linguísticos, fruto da Conferência mundial dos direitos linguísticos, realizada em Barcelona em 1996, tem todas as chances de ser reconduzida nesse encontro. Ora, esta Declaração é exclusivamente jurídica. Ela considera apenas as noções de linguagem e de grupo linguístico. Essas noções, usadas correntemente, são legítimas, mas completamente insuficientes, devido à total carência de qualquer concepção da linguagem, à ausência de uma menção ao ensino da linguagem, que deveríamos tornar obrigatório em todo e qualquer lugar. A consequência é uma imensa pobreza em relação à noção mesma de língua, reduzida à comunicação.
O complemento indispensável a esse legalismo deve, portanto, ser um pensamento que contemple o conjunto dos vínculos entre a linguagem, a arte, a ética e o pensamento da política. Isso reforçaria a eficiência e o sentido das reivindicações. Parece então, que o papel urgente e específico dos Fóruns das línguas do mundo, que pipocaram por toda a França desde 1992 a partir do Fórum das línguas de Toulouse, deveria ser o de preencher essa carência do pensamento, e propor uma reflexão conjunta que poderia caracterizar uma contribuição francesa que expressaria a ideia potente de que não se defende as línguas sem um pensamento conjunto da linguagem e da sociedade.
– – –
– – –
Traduçao : Léticia Miranda (letyteix@gmail.com)
Propostas para uma Declaração sobre os Deveres relativos às Línguas e à Linguagem
Henri MESCHONNIC, Fórum de Línguas do Mundo, cidade de Toulouse – França
Art. 1
Primeiro, deve-se reconhecer as questões relacionadas à linguaguem. Em razão dessa especificidade, não se pode simplesmente trasladar sobre essas questões a cópia das conhecidas declarações de direitos dos seres humanos e das coletividades.
Pronunciar-se sobre os direitos pressupõe também pronunciar-se sobre os deveres. Tanto um quanto outro pressupõem pensar o que são e o que fazem as línguas. Mas esse pensamento parece mais ativo se concebido em termos de deveres.
A especificidade das coisas da linguagem pressupõe, ela mesma, um pensamento específico. Para abarcar todos os elementos que este pensamento pressupõe, é necessário estabelecer o postulado de que este pensamento deve exercer uma crítica permanente de sua própria história, sob pena de não pensar o seu objeto, mas de identificar-se com alguma ideia preconcebida sobre as línguas e a língua.
A primeira coisa a ser reconhecida é que pensar as línguas pressupõe pensar o que é uma língua, o que é a língua e em que consiste, tanto historicamente quanto no presente, o pensamento sobre a língua.
Pensar a língua, normalmente, se limita a conceber somente a língua, e somente o sistema da língua, e a consequência é o isolamento da língua fora das práticas sociais da linguagem em toda a sua diversidade, o que, certamente, é a pior situação que se pode conceber para saber o que é e o que faz uma língua, bem como para defendê-la.
Art. 2
Impõe-se, portanto, adotar a ideia de que, para defender uma língua e saber de antemão os limites daquilo que significa a própria noção de língua, faz-se necessária uma teoria que contemple o conjunto da linguagem.
Para isso, é necessario pensar fora dos moldes do puro modelo institucional proposto pela “Declaração universal dos direitos linguísticos” de Barcelona, de junho de 1996, a qual trata apenas das línguas e demonstra dessa forma os limites do seu pensamento sobre a linguagem.
Uma tal teoria, que contemple o conjunto da linguagem, implica uma reflexão sobre os papéis, as atividades e as forças da linguagem em todas as práticas sociais – uma teoria de relações entre a língua e o discurso, entre a noção de discurso e uma teoria dos sujeitos, entre uma teoria dos sujeitos e a arte, a ética, a política, porque a noção de sujeito implica tudo isso.
Assim, a língua não é o oficio exclusivo dos linguistas, nem o ofício exclusivo dos políticos. A história da política das línguas não é apenas uma história politica. Ela inclui elementos relacionados também à arte, à etica, à história social. Pensar a política das línguas pressupõe, consequentemente, a existência dessa teoria abrangente, essa inseparabilidade entre a linguagem, a arte, a ética e a política para se pensar as relações entre a linguagem e a sociedade. Caso contrário, permanecemos ou recaímos em um pensamento que inclui apenas a língua e apenas a política, pensamento que, imediatamente, nos leva a desconhecer o papel da arte na sociedade, o papel da ética na política, a desconhecer portanto, a liberdade dos sujeitos.
Art. 3
Um pensamento conjunto sobre a linguagem e os sujeitos deve elaborar uma crítica contra a oposição que se faz entre identidade e alteridade, visando, ao contrário, pensar a constante interação histórica entre identidade e alteridade.
Pensar a pluralidade das línguas e a interação entre as línguas pressupõe, assim, pensar a identidade por meio da alteridade.
Art. 4
Para pensar a identidade por meio da alteridade, é indispensável pensar, particularmente, a ação das artes da linguaguem, bem como da arte de maneira mais geral, sobre as transformações dos modos de pensamento, de sensibilidade e de compreensão, portanto, sobre o pensamento da linguagem e das línguas.
Art. 5
A partir daí é importante reconhecer um papel privilegiado às práticas da tradução e ao pensamento do ato de traduzir, o que impõe por sua vez repensar o ato de traduzir em função de um reconhecimento das artes do pensamento e não mais como apenas uma passagem de uma língua para outra, mas de discurso para discurso e, eventualmente, de sistema de discurso para sistema de discurso. Caso contrário, será a ignorância habitual, mascarada pela boa consciência de truísmos cumpridos e que não vê que as traduções apagam. Elas apagam culturas, apagam especificidades, apagam diferenças.
Isso supõe por sua vez, que uma teoria do ato de traduzir não pode mais estar isolada e ser pretensamente autonôma, assim como a teoria da linguagem não é redutível exclusivamente à noção de língua. Essa pretensa autonomia não sendo outra coisa que a sua situação tradicional dentro da hermenêutica, o sentido, o sígno. E por isso, dizemos que a tradução apaga.
Art. 6
E nisso, cabe aqui reconhecer também que um inimigo das línguas, e talvez seja o primeiro inimigo delas, não é a hegemonia cultural-econômica-política desta ou daquela língua, mas acima de tudo, o pensamento que reduz a linguagem à linguagem e que separa a língua da arte, da cultura, da sociedade, da ética e da política, para considerá-la tão somente dentro de seu isolamento – independentemente do estudo técnico de seus funcionamentos, que como tal, tira sua legitimidade de seu próprio objeto, desde que reconheça seus limites.
Art. 7
O reconhecimento da identidade pela alteridade pressupõe o reconhecimento da identidade como pluralidade interna e como história, não como fenômeno natural.
Art. 8
A partir daí, há de se propor um tipo de ensino que não existe ainda (prevendo-o em todos os níveis, como uma nova forma de educação cívica) da teoria da linguagem como reconhecimento das relações entre identidade e alteridade, entre unicidade e pluralidade interna, quer dizer, como uma poética, uma ética e uma política das relações interindividuais, interculturais e internacionais. Nesta teoria da linguagem, poética, ética e política devem ser inseparáveis, sob pena de se recair no modelo tradicional, com sua insuficiência que muitos não vêem, e da qual têm que tomar consciência.
Art. 9
Este ensino da teoria da linguagem como teoria abrangente do conjunto da linguagem deve portanto, trabalhar para reconhecer, sob o modelo tradicional e dominante do sígno (com toda sua coerência linguística, antropológica, filosófica, teológica, social e política), o trabalho contínuo, ininterrupto, como trabalho do corpo dentro da linguagem, do sujeito sobre a língua, das invenções do pensamento sobre as línguas, e como interação, inseparabilidade e historicidade radical da linguagem, da arte, da ética e da política.
Essa experiência do pensamento permitiria melhor situar os problemas ligados à alteridade e à pluralidade, comumente concebidos como sendo unicamente externos, e demonstrar que eles são tanto internos quanto externos.
Art. 10
Contra a coerência imperante do sígno e contra o pensamento único da língua, ter-se-ia que pensar, reconhecer, ensinar e cultivar uma contra-cultura, uma contra-coerência, aquela da solidariedade e interação entre as categorias da Razão que toda uma história do pensamento segue mantendo como heterogêneas e separadas, como testemunham tanto a própria história da constituição do que chamamos as ciências humanas, quanto nossas disciplinas universitárias, que são resultado daquelas. Uma verdadeira crítica da Razão linguística.
Poderíamos e deveríamos, portanto, melhor compreender e favorecer os bilinguismos e plurilinguismos, de acordo com cada situação cultural, integrando-os a um pensamento da pluralidade interna, da ética e da política dos sujeitos. Algo que a mera justaposição de línguas não permite pensar.
Art. 11
Porque se o reconhecimento da pluralidade de línguas se faz apenas dentro da política do sígno, em vez de se fazer dentro da teoria abrangente do conjunto da linguagem, ele, indubitavelmente, tão somente pela força do econômico-político, reitera a oposição entre identidade e alteridade, e, igualmente, o esmagamento das minorias. E este esmagamento favorece os terrorismos particularistas.
Seria melhor, portanto, falar de línguas-culturas do que de línguas para melhor conceber e preservar os valores que nelas foram inventados e dos quais elas são portadoras – valores antropológicos, artísticos, éticos e políticos.
Art. 12
A questão dos valores implica esclarecer o que turva a noção de desigualdade das línguas. E é preciso enfrentar essa noção, em vez de enunciar abstratamente a igualdade entre as línguas (o “democrata abstrato” de Sartre).
Art. 13
É incontestável que todas as línguas, incluindo aquelas faladas por uma população pouco numerosa e muito localizada – como tudo que corresponde àquilo que constitui uma língua -, são iguais entre si no sentido em que toda língua preenche integralmente as funções linguísticas de uma língua, para pensar, sentir, comunicar, viver em uma dada sociedade.
Art. 14
Contudo dois fatores obscurecem essa noção primordial de igualdade antropológica das línguas. E esses dois fatores são de ordens radicalmente distintas, e importa, portanto, não confundi-las nem somá-las uma à outra.
Art. 15
Um desses fatores é a potência econômica e política de um conjunto nacional, ou teológico-político, e que se impõe como uma translíngua de comunicação pan-nacional ou internacional. Assim, como potência teológico-política, ao longo de séculos, o árabe no Egito asfixiou ou proibiu a língua copta como língua franca, reduzindo-a a um uso puramente litúrgico. O econômico-político é representado hoje pela mundialização do inglês de comunicação.
Art. 16
Mas outro fator de supremacia cultural e de expansionismo, ou de duração superior à dos próprios impérios, é a invenção em uma dada língua de valores artísticos, éticos e políticos. Nesse caso, são esses valores que fazem a expansão e o prestígio dessas línguas, para além de qualquer noção de comunicação linguística, local, regional ou planetária.
Art. 17
São então esses valores que fazem o que são essas línguas, e são as obras que são maternas e não as línguas. Este fato em si é também incontestável historicamente, mas ele não tem nada em comum com o que é uma língua e nem com o que faz linguisticamente uma língua ou qualquer língua, nem tampouco com a potência dos impérios econômico-políticos. Deve-se cessar de atribuir às línguas o que é o feito das obras, mesmo e justamente se seus valores constituem um aporte específico a determinada língua, ao ponto de serem identificados com ela.
Art. 18
Tais valores podem se universalizar. Os valores políticos da Declaração dos Direitos do Homem de 1789, ou a luta pela verdade contra a manutenção da ordem durante o caso Dreyfus tanto simbolizaram quanto universalizaram a língua francesa, mas, ao mesmo tempo, estes valores não são o feito da língua francesa e podem ser ditos e refeitos em qualquer outra língua e em qualquer lugar.
Art. 19 O mesmo se aplica, de forma diferente, aos valores estéticos e éticos das obras literárias e das obras de reflexão que têm por efeito o fato de algumas línguas serem mais célebres que outras, simultaneamente portando valores e sendo portadas por eles.
Art. 20
Esses efeitos de supremacia geram uma ideia de superioridade de certas línguas unicamente por causa da confusão que se faz, e graças a ela, entre a língua e as invenções do pensamento ou os combates do pensamento que geraram uma determinada cultura. Esses valores não dependem das línguas enquanto línguas. Contudo, a história cultural, enquanto única perspectiva, ao associar esses valores a essas línguas, inevitavelemnte, não possibilita reconhecer que são as obras e as lutas, por vezes de um número bem pequeno de indivíduos contra a sua própria coletividade, que fazem com que atribuamos à língua o que é feito nela e por vezes também, poeticamente, contra ela. Ao rechaço dos contemporâneos.
Art. 21
Essas distinções são essenciais para não se atribuir a uma língua virtudes naturais, o que forma o mito da genialidade das línguas. Mas também para não se reduzir a linguagem à língua, menos ainda à comunicação, tendência recente contra a qual se deve lutar.
Isto por causa do empobrecimento de pensamento, de recursos, que este reducionismo traz e que os avanços técnicos da comunicação reforçam, mascarando assim, que esses progressos são eles mesmos um fator de regressão e de barbárie.
Somente o pensamento da linguagem como teoria abrangente do conjunto da linguagem pode fazer frente aos efeitos perversos do pensamento das línguas como possuindo uma natureza – como genialidade, pela evocação constante dos vínculos entre especificidade e historicidade. Historicidade radical.
Art. 22
Dessa maneira, a fobia da presença do inglês na língua francesa pode se tornar mais perceptível como sendo o resultado de um desconhecimento do aspecto histórico das tomadas de empréstimo entre as línguas, e dos limites desses empréstimos, lexicais e sintáticos. O desconhecimento desse aspecto provoca a rejeição dos empréstimos e dos contatos em nome de um purismo que implica ao mesmo tempo um desconhecimento da própria história das línguas, um apego ao passado, logo, um academicismo, uma noção do declínio (variável: para Gobineau, o declínio do francês começou no século XIV; para outros, no século XIX; para outros, o francês hoje é uma “obra-prima em perigo”, cuja morte não cessam de anunciar).
Art. 23
Além dessa fobia purista há a covardia ética e política que faz com que especialistas renunciem a expressar-se em sua própria língua, contribuindo assim com a massificação comunicacional.
Atribuir as virtudes vinculadas a uma história apenas à língua significa simultaneamente se equivocar de genialidade ao mesmo tempo em que revela quão pouca genialidade e sentido da linguagem têm os pseudo-defensores do francês.
Art. 24
Ao contrário, do ponto de vista de uma teoria abrangente do conjunto da linguagem, pode-se destacar duas coisas.
A primeira é que o maior perigo para uma língua não é a hegemonia de outra, inclusive e ainda mais se esta hegemonia é tão somente econômico-política, o perigo maior (consequência da redução da linguagem à língua) é a ausência de criação de valores (artísticos, éticos, políticos) por aqueles que a falam. Ausência de criação igual a traição.
O grego clássico e o hebreu bíblico são o próprio exemplo de que certas línguas tiveram e tem ainda sua importância transhistórica devido unicamente às obras de pensamento produzidas nessas línguas, haja vista que o hebreu nunca teve importância política e que a importância do grego não sobreviveu ao império de Alexandre.
E são as obras, criações do pensamento, que forjaram o que estas línguas se tornaram, ou seja, aquilo que elas veiculam. Porque não são as línguas, enquanto línguas, que produziram as obras. E até mesmo quando o estado da língua é antigo, ou que a língua é considerada morta, como o latim,a palavra, ela, é viva.
Assim, o latim, tido como morto no século XVII, e língua somente de eruditos entre si (e as teses do século XIX ainda eram escritas em latim, como a de Jaurès, por exemplo), não se pode dizer que ele seja uma língua morta (uma aparente banalidade retomada, entretanto, por uma obra recente Le latin ou l’empire d’un signe, XVI-XXe siècle, de Françoise Waquet, Albin Michel, 1998), se Francis Bacon, Hobbes, Descartes, Spinoza, Leibniz produziram pensamento, produziram seus pensamentos em latim.
Mas o aramaico, que tinha na época pós-bíblica uma importância comunicacional transnacional, hoje subsiste apenas em alguns vilarejos. Quanto aos grandes impérios de então, eles nos deixaram apenas vestígios arqueológicos.
Art. 25
É necessário reconhecer uma historicidade do sentimento das relações entre as línguas. Deste modo, há na Europa uma paz das línguas vernaculares na idade média em razão da transnacionalidade do latim. Em seguida há uma guerra das línguas contra o latim, e depois entre elas, a partir do século XVI. Daí surgiu a universalidade do francês na Europa no século XVIII, e a luta da Revolução francesa contra os “patois” (misturando indistintamente os dialetos do francês com outras línguas – o bretão, o basco) até a 3a República. Quanto à francofonia atual, ou à multiplicidade de línguas francesas no mundo, ela não é mais compatível com as citações de Rivarol. Isso também precisa ser pensado.
Art. 26
É certo que o sentido da pluralidade interna (e também externa) – o sentido enquanto sentimento de uma necessidade e de uma copresença – é recente e certamente está vinculado à história das descolonizações, mas também remonta às relações entre o romantismo das especificidades e os nacionalismos que são a politização dessas relações.
Art. 27
Entretanto, esse sentido da pluralidade pode ele mesmo ser regionalista e nacionalista, fechado sobre si mesmo (e reproduzindo em pequena escala o fechamento do pensamento da língua), ou pluralista, isto é, se realizar como reconhecimento das pluralidades internas, e da pluralidade da identidade, sendo então capaz de uma teoria abrangente do conjunto.
Art. 28
A partir do momento em que reconhecemos que o desaparecimento de uma língua pode se dar devido à destruição de uma população, ou por um esmagamento cultural, claro está que a defesa das línguas não é um problema de língua, mas necessariamente o reconhecimento da interação entre a teoria da linguagem, a teoria dos atos do pensamento, a ética e a política.
Art. 29
Caso contrário, em prevalecendo a heterogeneidade das categorias da razão, a ética sozinha é impotente, a política sozinha é onipotente, as coisas da arte não são compreendidas como a melhor defesa das línguas, e estas, estando reduzidas a meios de comunicação, apenas as línguas que transmitem o poder econômico-político se difundem e asfixiam as demais.
Art. 30
Conclusão paradoxal – mas o trabalho do pensamento é transformar os paradoxos em truísmos do futuro – o que emerge dessa concatenação de arrazoados é que a defesa das línguas não está no pensamento da língua, mas no vínculo que ainda tece a utopia do pensamento da linguagem entre linguagem, arte, ética e política como teoria abrangente do conjunto. Ou seja, um ensino obrigatório do sentido da linguagem.
– – –
– – –
PARTES COMPLEMENTARES:
– Endereço para os aventureiros de hoje
– “Um fórum para o pensamento da linguagem”, Henri Meschonnic, La Dépêche du Midi, 18 de maio de 2001
– Sobre a proposta de nacionalização das línguas e culturas da França pelo Forom des Langues du Monde de Toulouse
Traduction en hébreu par David Aharoni
מבוא להצעה של אנרי מסקוניק
לקבלת הצהרה על ההתחייבויות כלפי שפות ושפה עצמה, וקריאה לפעולה לתרגום שלה ל -1000 שפות (כדי להגזים מעט).
מבוא להצעה של אנרי מסקוניק
לקבלת הצהרה על ההתחייבויות כלפי שפות ושפה עצמה, וקריאה לפעולה לתרגום שלה ל -1000 שפות (כדי להגזים מעט).
הצעה זו הוזמנה מ (הוזמנה על ידי?) אנרי מסקוניק על ידי קרפור תרבות ארנאוד-ברנרד (טולוז, צרפת), כמי שעבד במשך כמה שנים, עבור פורום דה לנגס דו מונד, בבחינה ביקורתית של הצהרות בינלאומיות שונות או הצעות בתחום זה.
ה. מסקוניץ ‘הגה וכתב את ההצעה הזו על בסיס השתקפותו האישית על שפות ומערכות השפה, כמו גם את תגליתו, בפורום דה לנגס דו מונד, בו היה הדובר הראשי משנת 1994 עד 2008, של הפרויקט שהושק על ידי הקרפור על « הצהרת זכויות אוניברסאלית לשפות ותרבויות » (האמין כי הוא השלמה חיובית להצהרה האוניברסלית של זכויות האדם), פרויקט שנערך על ידי רבים מחברי העמותות המעורבים, במדינות מוצאם ובמפורום (יותר ממאה וחמישים שפות שונות היו מיוצגות שם מאז תחילתו) להגנה ולהפגנה של שפותיהם ותרבויותיהם.
זה היה בגלל ההשתקפות והפעולה שלנו לטובת התרבות האוקסיטנית, דמיינו את פורום des langues du monde לפני 30 שנה בטולוז, ועדיין בגלל זה שתפסנו את הצורך בהצהרה זו, הערכה את זה, בגלל של המצב וההיסטוריה של השפה/התרבות אוקרטאן, דרשו תגובות רחבות יותר מאלו הנוגעות לזכויות פוליטיות לאומיות או אזוריות, ובמיוחד שיקול של התפקיד המהותי של הספרות והיצירה האמנותית והתרבותית בכל הצורות, מה שהפגיש אותנו יחד עם מועדון העט דה לנגו ד’אוק. ברור ש- H.Meschonnic הבין אותנו היטב, ועשה הרבה יותר ממה שביקשנו ממנו.
מאז 2006 נתנו טקסט זה למספר אנשים המייצגים עמותות תרבות שפות בפורום Des Langues לתרגם.
השקנו מחדש את הבקשה הזו השנה. לבקשתך, אנו נשלח לך את התרגומים שקיימים. לאט לאט יגיעו תרגומים אחרים, ואנחנו נשלח אותם אליך. שימו לב כי המסמכים הללו שאנו נותנים וייתנו לכם, עבורנו אינם רואים כמוחלטים, אלא מסמכים ‘בתהליך’, שימושי (לשימוש?) לחילופי דברים בין כל המעוניינים בטקסט זה, לבין מי היה רוצה להפיץ אותו לאחרים בצורה שהם מאמינים שהם הטובים ביותר. זוהי עבודה אינסופית שמתבצעת, מכיוון שמלבד העובדה שההצעה הזו להצהרה יכולה להזין מזמן דיונים על תוכנה וצורתו, הסיטואציות המשתנות של שפות ותרבויות יביאו לאחר מכן לפרשנויות אחרות של קטעים מסוימים, אשר אז יעלו דורשים תרגום חדש. בנוסף, כל ההצעות בסופו של דבר לתיקונים והעשרות הטקסט יתקבלו בברכה, ואנחנו נגיש אותן לכל הכתבים שלנו לשיקול. הם גם יתווכחו בפומבי בפורום, כמו גם באוניברסיטת Occitane de Laguépie שלנו (צרפת), ואנחנו מקווים, בפורומים או בפאטים רבים דס לנגס איתם אנו משתפים פעולה.
קלוד סיקר, Président du Carrefour Culturel Arnaud-Bernard, מייסד ה- Forom des Langues du Monde. אביב 2019
מבוא מאת אנרי מסקוניק
ההקדמה ל »הכרזת זכויות האדם והאזרח « משנת 1789 הקפידה מאוד » להזכיר ללא הפסקה את כל חברי החברה של זכויותיהם וחובותיהם « . כשאנחנו מסתכלים על העולם כיום, אנו רואים שהדבר היחיד שהשתנה הוא שבמילות ההקדמה, « הבורות על, הפיקוח והבוז בזכויות האדם » החמירו הרבה יותר. יש מצב כללי של התפרקות מחברות.
משם נובע הדחיפות ליצור קשר בין אתיקה לפוליטיקה, קישור שהוא כרגע רק חלום. הפרדוקס של השפה הוא שמדובר בשפה, ושפה בלבד, ניתן להעביר הודעה זו. עם זאת, הדבר מתעלם לחלוטין בחברה. בשפה, אני מתכוון לזה שמאפשר לנו לבטא את מחשבותינו, לעומת השפה בשימוש המשותף במילה; מערכת חברתית המורכבת מסמלים. ההשלכות אינן זהות.
להגן על שפה? אבל זה לא מתקפה. גרוע מכך, אנו בורים בזה, ואנחנו לא יודעים זאת. אבל איך יכולות להיות כל כך הרבה בורות כשיש כל כך הרבה מחקרים וכל כך הרבה ידע? בדיוק מסיבה זו יש פרדוקס. ידע נרכש זה אינו מודע לכך שהוא מייצר בורות, סוג מסוים של בורות שמונע מאיתנו ידע. זו שאלה של נקודת מבט. יש נקודה עיוורת כשמדובר בעמדת השפה בחברה שלנו, וזה מקום חיוני. לכן, זו לא שפה שנמצאת תחת איום, אלא כל אחד מאיתנו.
כי זה בראש ובראשונה תמיד עם מילים
כובע שאנחנו פועלים ושאנחנו פוגעים. שאלת ההגנה על השפות היא רק ההיבט לכאורה של בורות, פיקוח ובוז שאיננו יכולים לקבוע ושאנחנו לא יודעים, שכן התרבות ההומניסטית שלנו לא לימדה אותנו להכיר בהם.
השפה היא לא רק היכן וכיצד מתרחשת תקשורת, אלא עוד לפני כן, זה היכן ואיך כל בן אנוש תופס מקום בסיפור שלהם. לפיכך השפה היא אתית ופוליטית בלתי אפשרית, כמו גם אפי, בכך שהיא מאפשרת הרפתקאות מנקודת מבט אנושית. ו
זה באופיה האתי שהשפה היא אמנותית. מכיוון שאנו יוצרים בשפה, וכאן אמנות, כל האמנויות, ממלאים תפקיד מהותי. ואחד שקצת ידוע. אז בעיית ההגנה על שפות מתפשטת וחופפת לאין שיעור עם מה שמבודד ומייצג, כאילו ניתן היה לבודד ולייחד אותה, כלומר שאלת הזכויות ושאלת השפות.
במקום לדבר על ההגמוניה הכלכלית והפוליטית של שפה אחת על האחרים בצורה פשטנית, מכיוון שזה נראה כל כך ברור, עלינו להכיר בכך שהבעיה העיקרית, חיונית ככל שהיא מוזנחת, להגנת השפות, היא בורות לא ניתנת להערכה של רעיון השפה, אשר נלמדת בשום מקום, והופכת לרדוקציוניזם ואזורי המאפיין את הטיפול בשפה בתרבות שלנו. בכל התרבויות.
במובן זה, זהו תהליך של ציוויליזציה, ואפילו סוג של מהפכה תרבותית שצריך לחשוב וליישם אותו ויהיה צורך בהתייחסות ולתרגל את הקשרים בין שפה לתרבות, שפה וספרות, שפה ואמנות, אתיקה ו פוליטיקה, שאינה חושבת ולא נהגת כרגע. בהתחשב במה שעומד על כף המאזניים בשפה של היסטוריות אינדיבידואליות וקולקטיביות, אנו עשויים לומר ששום דבר אינו עמוק יותר, חיוני יותר לחברות ולציוויליזציה מאשר משמעות השפה.
משמעות זו בלבד היא ההקדמה להצהרה אוניברסלית על זכויות השפה. כלומר, חובות הוראת השפות, הוראת הקשרים בין שפה לחברה, הוראת הספרות, האתיקה, הפילוסופיה הפוליטית והאינטראקציה בין כל תורות אלה.
אם נשפוט לפי המצב הנוכחי של מדעי החברה בעולם, מדעי הלשון והתחומים האזוריים באוניברסיטה, כמו גם על בית הספר היסודי, חטיבת הביניים ותורת התיכון, האם אנחנו מדברים על חלום? עם זאת, זהו המצב הנוכחי שהוא סיוט. יתר על כן, יש משבר. באביב 2004 יתקיים בפורום בינלאומי של שפות ותרבויות בברצלונה. זו תהיה פגישה בינלאומית בעלת החשיבות הגדולה ביותר. סביר מאוד להניח שהיא תשחד את ההצהרה האוניברסלית של זכויות לשוניות שהוכרזה על ידי הוועידה העולמית של זכויות לשוניות שהתקיימה בברצלונה בשנת 1996. עם זאת, הצהרה זו היא משפטית בלעדית, מוגבלת לרעיונות של שפות ובלשנים. רעיונות סטנדרטיים אלה הם לגיטימיים, אך אינם מספיקים לחלוטין, בגלל היעדר כל רעיון כללי של שפה וכישלון להזכיר את ההוראה של הרעיון הכללי הזה של שפה, אותו צריך להיות חובה בכל מקום. מכאן, חוסר היכולת של ידיעת הרעיון הכללי הזה של שפה, ומפחית אותה רק לשיטת תקשורת.
השלמה הכרחית לדבקות זו בחוק צריכה אפוא להיות תפיסה של מכלול הקשר בין שפה, אמנות, אתיקה ומחשבה פוליטית. זה ישמש לחיזוק היעילות ותחושת הדרישות להצהרה.
אז נראה כי התפקיד הדחוף והספציפי של הפורומים Des Langues du Monde (פורום שפות העולם), שנמצאים ברחבי צרפת, ואשר נובעים מהפורום השנתי Des Langues du Monde (פורום שפות העולם) של Toulouse, התחיל בשנת 1992, אמור להיות למלא את פער המחשבה הרעיוני הזה, ולהביא לשקול את הקשר של ספרות, אמנות, אתיקה ופוליטיקה לשפה לשולחן שיאפיין תרומה צרפתית לשיחה, שתבסס את החזקה רעיון שאנחנו לא יכולים להגן על שפות ללא תפיסה של זהות השפה והקשר שלה לחברה.
אנרי מסקוניק
Carrefour Culturel Arnaud-Bernard
הצעה להצהרת חובות כלפי שפות ושפה עצמה
Texte שהוצע בפורום דה לנגס (פורום השפות) ב- 28 במאי 2006 במקום קפיטול פלייס דו טולוז, מאת אנרי מסקוניק, פרופסור בלשנות מנוסה באוניברסיטת פריז -8, משורר, מתרגם לתנ »ך, ומאמר:
סעיף 1
ראשית ראוי להכיר ביחודיות השיקולים הקשורים בשפה, יחודיות המונעת שימוש חוזר בהכרזות קיימות של זכויות האדם או של קבוצות שונות.
דעות על זכויות ניתנות להבעה גם כהתחייבויות. בשני המקרים נדרש לשקול מהי שפה ומהו שימושה. אולם, התיחסות להתחייבויות קוראת ישירות לפעולה.
הדיון בשפה גם הוא יחודי. רכיב חשוב באופן הדיון עצמו צריך להכיל ביקורת מתמדת על תולדות הדיון. אחרת קימת סכנה שבמקום דיון אמיתי יוצגו דעות מוקדמות אלה או אחרות בנוגע ללשון או לשפות
ראשית נדרש להכיר שדיון בשפה מחייב דיון מהי שפה, מהי מהותה, מהי ההסטוריה של הדיון בשפה ומהם הדעות המקובלות כיום.
הדיון בשפה מוגבל לתחום השפות והלשון וכתוצאה מכך הוא מנותק ממגוון הנורמות החברתיות. זהו בודאי המצב המצב הגרוע ביותר שניתן להיות בו כשרוצים להבין שפה ולהגן עליה.
סעיף 2
לכן יש להבין שכדי להגן להגן על שפה וכדי להגדיר את הגבולות של מושג השפה אנו זקוקים לתיאוריה כוללת של שפה.
על מה יש לחשוב מלבד על פי המודל המוסדי הטהור שהוצע ע״י ״ההצהרה האוניברסלית של הזכויות הלשוניות״ של ברצלונה יוני 1996, בנוגע רק לשפות, ובכך מראה את גבולות ההתייחסות שלו לשפה.
תיאוריה כוללת כזו, כוללת התייחסות לתפקידים, הפעילויות והכוחות של השפה בכל השימושים החברתיים שלה – תיאוריה של היחסים בין שפה לשיח, בין מושג השיח לתחומים כמו אמנות, אתיקה, פוליטיקה כי זה כל מה שמשתמע מהמושג נושא.
סעיף 3
דיון בשפה ובנושאים הקשורים לשפה חייבת להתיחס בביקורת לניגודים בין זהות לשונות.
דיון על ריבוי השפות וההשפעה ההדדית של שפות מחייבות שימוש באמצעיים אחרים.
סעיף 4
כדי להתיחס לזהות באמצעות השונות, חיוני לחשוב על פעולתן של אומנויות השפה בפרט, ושל האומנות באופן כללי יותר, על התמורות באופן החשיבה, המשמעות וההבנה כלומר על שפת המחשבה.
סעיף 5
חשוב להכיר בתפקיד המיוחד של שירותי התרגום, ולכן על הגדרה מחודשת של תרגום על בסיס שפת המחשבה ולא רק כמעבר משפה אחת לשפה אחרת אלה משיח לשיח, ואולי אפילו ממערכת שיח אחת למערכת שיח אחרת. ללא זאת משמרים את חוסר ההבנה הקימת בהסוואה של רצון טוב המתעלמת מכך שתרגום הוא מחיקה. מחיקה של תרבויות, משמעויות, הבדלים.
דבר זה מחייב בתורו למסקנה שתחום התרגום אינו יכול להישאר מנותק ועצמאי יותר משניתן לצמצם את משמעות השפה לתורת הבלשנות בלבד. מכאן נובעת המחיקה.
סעיף 6
באותו אופן יש מקום להכיר בכך שאויב השפות, ואולי האויב מספר אחת של שפות אינו בהכרח ההגמוניה התרבותית-כלכלית-פוליטית של שפה זו או אחרת כי אם אופן מחשבה המצמצם את מושג השפה, והמפריד בין שפה לאומנות, תרבות, חברה, אתיקה ופוליטיקה, והמתייחס לשפה באופן נפרד מהמחקר הטכני של פעולות השפה אשר לכשעצמו מקבל הצדקה לקיומו מהמושא שלו, בתנאי שמכירים בגבולות היכולת שלו.
סעיף 7
ההכרה בזהות באמצעות השוני מניחה את משמעות הזהות כריבוי טבעי וכהיסטוריה ולא כטבע.
סעיף 8
מכאן נובע שעלינו להציע תחום לימוד שאינו קיים (ולספק אותו בכל הרמות, כצורה חדשה של חינוך אזרחי) של תורת השפה כהכרה ביחסים בין זהות לשוני, בין ייחודיות לריבוי. ריבוי במובן של שירה, אתיקה ופוליטיקה של יחסים בין-אישיים, בין-תרבותיים ובינלאומיים. מכיוון שהפואטיקה, האתיקה והפוליטיקה חייבות להיות בלתי נפרדות, אנו מסתכנים בחזרה למודל המסורתי עם חוסר ההתאמה שלו, ממנו מתעלמים רבים על אף שאנו חייבים להיות מודעים אליו.
סעיף 9
ההוראה של תורת השפה כתיאוריה כוללת חייבת איפה לפעול להכרה , תחת המודל המסורתי והדומיננטי של הסימן (עם כל הבהירות הלשונית, האנתרופולוגית, הפילוסופית, התאולוגית, החברתית והפוליטית שלו) בשימושו המתמשך כמושא ונושא בשפה, של רעיונות על השפה וכאינטראקציה וחיבור היסטורי בין שפה, אמנות, אתיקה ופוליטיקה.
ניסוי מחשבתי זה יאפשר למקם טוב יותר את הבעיות הקשורות לאיחוד וריבוי, הנחשבות בדרך כלל כלא שייכות ולהציגן כפנימיות או חיצוניות.
סעיף 10
כנגד ההסכמה השלטת של הסימן ושל המחשבה המצומצמת על השפה, יהיה צורך לפתח, להגדיר וללמד תרבות אלטרנטיבית, הסכמה אלטרנטיבית, כזו הנובעת מסולידריות ושיתוף פעולה בין תחומי התבונה שלאורך ההיסטוריה כולה נחשבו עצמאיים ונפרדים, דבר המעיד על ההיסטוריה של מה שמכונה מדעי הרוח כמו גם על דיסציפלינות האוניברסיטאיות שלנו הנובעות ממנה. נדרשת ביקורת אמיתית של התבונה הלשונית.
רק אז נוכל ונידרש להבין ולקדם טוב יותר דו-לשוניות ורב-לשוניות, בהתאמה לכל מצב תרבותי, על ידי מיקומם במרחב המחשבה הכללי שכולל כמובן תחומים כמו אתיקה ופוליטיקה. שימוש בהגדרה המצומצמת של שפה אינו מאפשר אופן מחשבה כזה.
סעיף 11
מכיון שאם ההכרה בריבוי השפות נעשית רק בהקשר של הסימן במקום בהתייחסות לתורה כללית של השפה, היא חייבת להישאר בתחום שבין זהות לשונה, בריסוק של מיעוטים על ידי הכוח היחודי של הכלכלה הפוליטית. ריסוק מועדף על ידי טרור מסוים.
לכן עדיף לדבר על תרבויות שפה מאשר על שפות, להגות ולשמר טוב יותר את הרעיונות שפותחו בהן ושבהן הן עושות שימוש – רעיונות אנתרופולוגיים, אומנותיים, אתיים ופוליטיים.
סעיף 12
שאלת הערכים כרוכה בפיתוח מה שאינו ברור במושג אי-שוויון בשפה. ושחשוב להתעמת עם יחסי השפות בינן לבין עצמן, במקום להניח שוויון באופן מופשט בלבד (ה »דמוקרטי המופשט » של סארטר).
סעיף 13
אין עוררין על כך שכל השפות, כולל אלו המדוברות על ידי אוכלוסייה קטנה ומאוד מקומית, כמו כל מה שקשור למה שעושה שפה, שוות זו לזו במובן זה שכל שפה ממלאת במלואה את תפקידה של שפה, לחשוב , להרגיש, לתקשר, לחיות בחברה נתונה.
סעיף 14
אבל שני גורמים מפריעים לקבלת הרעיון הקדמוני הזה של השוויון האנתרופולוגי של שפות. ושני הגורמים הללו הם מסוג שונה באופן קיצוני, שאסור לערבב, ושאינם ניתנים להוספה האחד לשני.
סעיף 15
הראשון הוא הכוח הכלכלי-פוליטי של גוף לאומי, או תיאולוגי-פוליטי, שכופה את עצמו כשפה חוצת גבולות של תקשורת כלל-לאומית או בינלאומית. לדוגמה, כמעצמה תיאולוגית-פוליטית, הערבית במצרים חנקה או אסרה במשך מאות שנים את השפה הקופטית כשפת יום-יום, והפחיתה אותה לשימוש ליטורגי גרידא. פוליטיקה-כלכלית מיוצגת היום על ידי הגלובליזציה של התקשורת האנגלית.
סעיף 16
גורם נוסף של עליונות תרבותית והתפשטות, אפילו מעבר לתקופת האימפריאליזם , הם מושגים בשפה זו או אחרת של ערכים אמנותיים, אתיים ופוליטיים. במקרה זה, המושגים הללו הם שיוצרים את ההתרחבות והיוקרה של השפות הללו, מעבר לכל מושג של תקשורת לשונית, מקומית, אזורית או גלובלית.
סעיף 17
המושגים האלה נחשבים חלק בילתי נפרד מהשפות הללו, אבל היצירות עצמן הן המקור של המושג ולא השפות. על עובדה זו כשלעצמה אין עוררין מבחינה היסטורית, אין למושג שום דבר במשותף לא עם מהי השפה וכל מה ששפה עושה מבחינה לשונית, ולא עם כוחן של אימפריות כלכליות-פוליטיות. חשוב להפסיק לייחס לשפות את היצירות באותן שפות, ובפרט אם ערכיהן נחשבים תרומה ספציפית לשפה זו או אחרת, עד כדי זהות בין השתיים.
סעיף 18
מושגים כאלה יכולים להפוך לאוניברסליים. הערכים הפוליטיים של הצהרת זכויות האדם משנת 1789, או של המאבק על האמת במהלך פרשת דרייפוס סימלו באופן אוניברסלי את השפה הצרפתית, אך יחד עם זאת הם אינם התוצאה של השפה הצרפתית, וניתן ליצג אותם ולחזור עליהם בכל שפה ובכל מקום.
סעיף 19
דבר דומה קורה לערכים האסתטיים והאתיים של יצירות ספרות ויצירות מחשבה. מה שגורם לכך ששפות מסוימות מפורסמות יותר מאחרות, הן נושאות והן מונעות על ידי ערכים אלו.
סעיף 20
השפעה כזו רק הופכת להזדמנות לרעיונות על עליונותן של שפות מסוימות בגלל הקשר בין השפה לבין יצירות המחשבה או מאבקי המחשבה שיצרו תרבות זו או אחרת. ערכים אלו אינם תלויים בשפות כשפות. אבל ההיסטוריה התרבותית הקושרת בינהם מונעת מאיתנו להכיר בכך שיצירות ומאבקים, לפעמים של מספר קטן מאוד של יחידים נגד הקהילה שלהם, המיוחסים לשפה את מה שנעשה בה. ולפעמים גם, פואטית, נגדה. ובדחיית בני זמנה.
סעיף 21
להבחנות אלו יש חשיבות מכרעת כדי לא לייחס סגולות טבעיות לשפה, מה שגורם ליצירת מיתוס הגאונות של השפה. אבל באותה מידה כדי לא לצמצם את השפה לשפה, ועוד פחות לתקשורת. מגמה אחרונה שאנו חייבים להילחם נגדה.
בגלל התרוששות המחשבה, האמצעים, שהצמצום הזה מביא, ואשר מתחזק על ידי התקדמות טכנית בתקשורת. באופן שמסתיר את העובדה שעצם ההתקדמות הזו היא הגורם של רגרסיה וברבריות.
חשיבה על שפה כתיאוריה כוללת לבדה יכולה לעזור להתמודד עם ההשפעות הפרוורטיות של חשיבה על שפות כטבע – כגאונות, דרך התזכורת המתמדת של הקשר בין ארועים ספציפיים לתוצאה היסטורית. תוצאה רדיקלית.
סעיף 22
לפיכך הפחד מאנגלית בתרבות הצרפתית ניתן להבנה טובה יותר כחוסר הבנה של האופי ההיסטורי של הלוואות בין שפות, ושל הגבולות המילוניים והתחביריים שלהן. הבורות בנושא זה מובילה לדחיית הלוואות ומגע בשם שמירה על טוהר השפה, שמרמזת בו-זמנית על אי הבנה של עצם ההיסטוריה של השפות, נחשלות, ולכן אקדמיות, מושג של דעיכה (משתנה: עבור גובינו, דעיכתה של הצרפתית החלה במאה ה-14 עבור אחרים, במאה ה-19, הצרפתית כיום היא « יצירת מופת בסכנה » שעל מותה הם מכריזים כל הזמן)
סעיף 23
משהו אחר מלבד הפוביה הטהרנית הזו הוא הפחדנות האתית והפוליטית שגורמת למומחים לסרב להתבטא בשפתם, ובכך תורמת להגברת התקשורת.
הייחוס לשפה עצמה של סגולות הקשורות להיסטוריה שוגה גם בצד של המקור של הגאונות ובו בזמן מראה כמה מעט גאונות וחוש שפה יש לטוענים להיות מגיני הצרפתית.
סעיף 24
מנקודת מבט של תיאוריה כוללת, אנו יכולים להיפך להבחין בשני דברים.
האחת היא שהסכנה הגדולה ביותר לשפה אינה ההגמוניה של שפה אחרת, ובפרט אם ההגמוניה הזו היא כלכלית-פוליטית בלבד, הסכנה הגדולה (התוצאה של צמצום השפה לשפה) היא היעדר יצירת ערכים. (אמנותי, אתי, פוליטי) על ידי מי שמדבר את השפה. היעדר יצירה שווה בגידה.
היוונית הקלאסית והעברית המקראית הן דוגמאות לשפות שבהן לאחת, העברית, מעולם לא הייתה חשיבות פוליטית, והשנייה שחשיבותה לא שרדה את האימפריה של אלכסנדר, אולם חשיבותה הייתה ועודנה מעל ההיסטוריה, באמצעות יצירות המחשבה שהופקו בשנים בהן היתה קיימת יצירה בשפות הללו. והיצירות, המצאות המחשבה הן שהפכו את השפות הללו למה שהן, לנשאיות. כי לא השפות הן שייצרו את היצירות. וגם כאשר השפה עתיקה או שהשפה נחשבת מתה, כמו הלטינית, המילה חיה.
לפיכך הלטינית, שאומרים שהיא מתה במאה ה-17, והייתה לשונם רק של חוקרים בינם לבין עצמם (ותזות במאה ה-19 עדיין נכתבו בלטינית, זו של ז’ורס, למשל), איננו יכולים לומר שהיא שפה מתה (בנאליות לכאורה שנלקחת בכל זאת על ידי יצירה עדכנית, לטינית או אימפריה של הסימן, המאה ה-16-20, מאת פרנסואז וואקט, אלבין מישל, 1998), אם פרנסיס בייקון, הובס, דקארט, שפינוזה, לייבניץ יצרו, תעדו את המחשבה שלהם, אם כן, בלטינית.
אבל הארמית, שהייתה לה חשיבות תקשורתית חוצה לאומים בעידן הפוסט-מקראי, קיימת כעת רק בכפרים בודדים. באשר לאימפריות הגדולות של אותה תקופה, הן השאירו רק שרידים ארכיאולוגיים.
סעיף 25
עלינו להכיר בהיסטוריות של מערכות היחסים בין שפות. כך יש שלום של השפות העממיות בימי הביניים, באירופה, בטרנס-לאומיות של הלטינית. ואז מלחמת השפות נגד הלטינית, ואז ביניהן באירופה מהמאה ה-16. מכאן נובעת האוניברסליות של הצרפתית באירופה במאה ה-18. מכאן המאבק של המהפכה הצרפתית נגד ה »פאטואים » (עירוב ללא הבחנה של ניבים של צרפתית ושפות אחרות – ברטון, באסקית) עד הרפובליקה השלישית. באשר לפרנקופוני הנוכחי, או לריבוי הצרפתים בעולם, זה כבר לא תואם לריברול. גם על זה צריך לחשוב.
סעיף 26
ודאי שתחושת הריבוי הפנימי (וגם החיצוני) – המשג במובן של תחושת ההכרח והנוכחות המשותפת – היא עדכנית, ובהחלט קשורה לתולדות הדה-קולוניזציות, אבל גם היא חוזרת אחורה. היחסים בין הרומנטיקה של היחודיות לבין הלאומיות שהן הפוליטיזציה שלהן.
סעיף 27
עם זאת, תחושת ריבוי זו יכולה בפני עצמה להיות אזורית ולאומנית, סגורה בתוך עצמה (ומקימת בקנה מידה קטן יותר את סגירות המחשבה על השפה), או פלורליסטית, כלומר, מממשת הכרה בריבויים פנימיים, וריבוי הזהויות. מתאימה אם כן לתיאוריה כוללת.
סעיף 28
מהרגע שאנו מכירים בכך שהיעלמות שפה יכולה לנבוע מהרס של אוכלוסייה, או מריסוק תרבותי, ברור שההגנה על שפות אינה בעיה שפה, אלא בהכרח הכרה באינטראקציה בין תורת השפה, תורת היצירה, אתיקה ופוליטיקה.
סעיף 29
אחרת, מה ששולט הוא הריבוי של קטגוריות התבונה, האתיקה לבדה היא חסרת אונים, הפוליטיקה לבדה היא מאוד חזקה, יצירות אמנות אינם מובנים כהגנה הטובה ביותר על שפות, והשימוש בשפה מצתמצם לשימוש באמצעי תקשורת, רק השפות המשדרות כוח כלכלי-פוליטי מתפשטות וחונקות את האחרות.
סעיף 30
מסקנה פרדוקסלית – אבל באמצעות המחשבה אפשר להפוך פרדוקסים למציאות של העתיד – מה שעולה מרצף השיקולים הזה הוא שההגנה על שפות היא לא במחשבה על שפה, אלא בקישור שעדיין מקיים את האוטופיה של מחשבת השפה, הקשר בין שפה, אמנות, אתיקה ופוליטיקה כתיאוריה כוללת. כלומר הוראת חובה של משמעות השפה.
טקסט נקרא ב-Forom des Langues du Monde ופורסם במס’ 66 (יוני 2006) של Linha Imaginot (מגזין רבעוני של GRQM)
פורום השפה מאורגן על ידי צומת התרבות של ארנו ברנרד: www.arnaud-bernard.net
Traduzione a cura di: Carlotta Ariano e Francesca Montanaro
Introduzione alla lettura della Proposta
di Henri Meschonnic
per una Dichiarazione sui doveri verso le lingue e il linguaggio e appello alla sua traduzione in 1000 lingue (se non di più)
Questo testo è stato commissionato a Henri Meschonnic dal Carrefour Culturel Arnaud-Bernard (Tolosa, Francia), che lavorava da diversi anni, per il Forom des Langues du Monde, all’analisi critica delle diverse dichiarazioni o proposte internazionali connesse a questi temi.
- Meschonnic ha pensato e redatto questa proposta sulla base della sua riflessione personale sulle lingue e il linguaggio, e altresì sulla scoperta, durante il Forom des Langues du Monde di cui è stato il principale relatore dal 1994 al 2008, del progetto lanciato dal Carrefour di una “Dichiarazione universale dei diritti per le lingue e le culture” (pensata come un’integrazione indispensabile della Dichiarazione universale dei diritti dell’uomo), progetto ripreso dai numerosi membri delle associazioni che si interessano, nel loro paese d’origine e al Forom (più di 150 lingue sono state rappresentate dal suo inizio), alla difesa e illustrazione delle loro lingue e delle loro culture.
È nell’ambito della nostra riflessione e del nostro attivismo a favore della cultura occitana che abbiamo inventato il Forom des Langues du Monde a Tolosa, 28 anni fa, ed è sempre in questo contesto che abbiamo reputato necessaria questa Dichiarazione, ritenendo che la questione occitana, in virtù della situazione e della storia della lingua/cultura occitana, esiga delle risposte più ampie rispetto a quelle che concernono i diritti politici nazionali o regionali. In particolare, si deve prendere in considerazione il ruolo essenziale della letteratura e della creazione culturale e artistica sotto ogni forma; ciò ci ha avvicinato al Pen-Club de Langue d’Oc. Possiamo qui vedere che H. Meschonnic ci ha compreso finendo per andare ben oltre la nostra richiesta.
Dal 2006, al Forom des Langues, abbiamo dato da tradurre questo testo ad alcuni rappresentanti delle associazioni di lingue-culture.
Abbiamo rinnovato questa richiesta quest’anno. Vi daremo qualche traduzione su richiesta. Altre arriveranno man mano, e noi ve le invieremo. Quelle che vi diamo e quelle vi daremo, certamente, non rappresentano, per noi, dei documenti definitivi. Si tratta al contrario di documenti in itinere, forieri di scambi tra coloro che si interesseranno a questo testo e vorranno farlo conoscere nella redazione che riterranno migliore. Forieri di un lavoro infinito, poiché, oltre al fatto che questa proposta per una Dichiarazione potrà nutrire per molto tempo conversazioni su ciò che dice e su come lo dice, in futuro i cambiamenti delle situazioni delle lingue e delle culture potranno far apparire altre interpretazioni su alcuni passaggi, e quindi condurre a una ritraduzione. Inoltre, tutte le eventuali proposte di emendamento o di arricchimento di questo testo saranno benvenute e saranno sottoposte all’esame di tutti i nostri corrispondenti. Ne faremo oggetto di dibattito pubblico al Forom e alla nostra Université Occitane de Laguépie (Francia) così come, speriamo, durante i numerosi Forums o Fêtes des Langues nelle quali collaboreremo.
Claude Sicre, presidente del Carrefour Culturel Arnaud-Bernard,
ideatore del Forom des Langues du Monde. Primavera 2019.
Introduzione di Henri Meschonnic
La premessa alla “Dichiarazione dei diritti dell’Uomo e del Cittadino” del 1789 ricordava “a tutti i membri del corpo sociale (…) incessantemente i loro diritti e i loro doveri”. Osservando il mondo oggi non è cambiato nulla, se non il fatto che – come diceva questa premessa – “l’ignoranza, l’oblio o il disprezzo dei diritti dell’uomo” si sono di molto aggravati, in un generale cattivo stato delle società.
Da qui viene l’urgenza di creare un rapporto tra etica e politica che è ancora un’utopia. Il paradosso del linguaggio è che è attraverso di esso, e solo attraverso di esso, che può passare questo rapporto. Ora, questo è il luogo della massima ignoranza. Per linguaggio intendo la funzione di espressione del pensiero, e per lingua un sistema sociale di segni. Le implicazioni non sono le stesse.
Difendere il linguaggio? Ma non viene attaccato! Peggio: viene ignorato senza che nessuno se ne renda conto. Ma come? Con così tanti studi e conoscenze! Per l’appunto, è proprio questo che è paradossale, la presenza di tutto questo sapere che non sa di produrre ignoranza, una specifica ignoranza, e che per di più impedisce di riconoscerla. Questione di punti di vista. C’è un punto cieco nello statuto del linguaggio, e questo punto è vitale. Perché non è il linguaggio a essere minacciato, ognuno di noi lo è.
Perché anzitutto è sempre con le parole che si agisce, che si fa male, e la questione della difesa delle lingue non è che la manifestazione visibile di una ignoranza, di un oblio e di un disprezzo che non si riescono a misurare né a conoscere, perché tutta la nostra cultura umanistica non ha imparato a riconoscerli.
Il linguaggio non è solamente il luogo e l’ambito della comunicazione: è, prima di questo, e per questo, il luogo e l’ambito della costituzione di ciascun essere umano nella sua storia. Il linguaggio è quindi questione indissolubilmente etica e politica. E questione epica nel senso che è qui che si costituiscono le avventure della voce umana. È in quanto materia etica che è materia artistica, perché è all’interno di esso che noi inventiamo e che l’arte, tutte le arti, giocano un ruolo fondatore. E misconosciuto. Il problema della difesa delle lingue eccede la questione del diritto e delle lingue, che viene messa in primo piano e, come se fosse possibile farlo, isolata.
Invece di mettere in primo piano in maniera semplicistica la questione così ovvia dell’egemonia economica e politica di una lingua sulle altre, è necessario riconoscere che il problema più grande nella difesa delle lingue, tanto vitale quanto misconosciuto, è l’incommensurabile ignoranza della teoria sul linguaggio. Quest’ultima non viene insegnata da nessuna parte e si estende attraverso il riduzionismo e la regionalizzazione che caratterizzano il modo in cui viene trattato il linguaggio nella nostra cultura. In tutte le culture.
In questo senso, sarà necessario pensare e realizzare un processo di civilizzazione, e insieme una sorta di rivoluzione culturale che abbia come fine quello di pensare e coltivare relazioni tra lingua e cultura, tra lingua e letteratura, tra linguaggio, arte, etica e politica. Questo perché ad oggi esse non vengono né pensate né messe in pratica. Considerato il peso del linguaggio nelle storie individuali e collettive, si può dire che non ci sia nulla di più profondo e di più vitale per le società, e per la civiltà, che il senso del linguaggio.
Esso da solo rappresenta la premessa di una dichiarazione universale dei diritti del linguaggio, ovvero dei doveri dell’insegnamento delle lingue, dell’insegnamento dei rapporti tra lingua e società, dell’insegnamento delle letterature, dell’insegnamento dell’etica e dell’insegnamento della filosofia politica, tutti presi in esame nella loro interazione.
Giudicando lo stato attuale delle scienze sociali nel mondo, delle scienze del linguaggio, e delle discipline universitarie nella loro regionalizzazione – senza dimenticare l’insegnamento della scuola primaria e secondaria – si tratta forse di un programma onirico? È piuttosto la situazione attuale a essere un incubo. In più, c’è un’urgenza: nella primavera 2004 si terrà un Forum internazionale delle lingue e delle culture a Barcellona. Sarà un incontro mondiale di grandissima importanza. Ci sono tutte le possibilità per ampliare la Dichiarazione universale dei diritti linguistici prodotta nel contesto della Conferenza mondiale dei diritti linguistici tenuta a Barcellona nel 1996. Altrimenti, questa dichiarazione continuerà a prendere in considerazione solo l’ambito giuridico. Essa infatti contempla esclusivamente il concetto di lingua e di gruppo linguistico. Queste nozioni correnti sono legittime, ma assolutamente insufficienti poiché sottendono la mancanza di qualsiasi concezione generale del linguaggio, per non menzionare il suo insegnamento, che dovrebbe essere reso obbligatorio ovunque. Ne consegue una grande povertà nella nozione stessa di lingua, ridotta a comunicazione.
Il complemento indispensabile a questo legalismo deve dunque essere una teoria di insieme sui legami tra linguaggio, arte, etica e pensiero politico. Questo consentirà di rafforzare l’efficacia e il senso delle rivendicazioni.
Sembra quindi che il ruolo urgente e specifico dei Forums des langues du monde che si sono svolti in Francia a partire dal Forum des langues di Tolosa dal 1992 debba essere quello di colmare questa carenza teorica: il contributo francese potrebbe essere quello di portare una teoria di insieme che abbia come base l’idea forte che non si possano difendere le lingue senza una visione d’insieme del linguaggio e della società.
Henri Meschonnic
Carrefour Culturel Arnaud-Bernard
—
—
Proposta per una Dichiarazione dei Doveri nei confronti delle Lingue e del Linguaggio
Testo proposto al Forom de langues il 28 maggio 2006, nella Place du Capitole a Tolosa, da Henri Meschonnic, Professore emerito di linguistica all’Università Paris-8, poeta, traduttore della Bibbia, saggista:
Art. 1
Bisogna anzitutto riconoscere una specificità alle questioni linguistiche. Questa specificità fa sì che non si possa applicare a tali questioni un semplice calco delle dichiarazioni esistenti dei diritti degli esseri umani e delle collettività.
Parlare di diritti implica anche parlare di doveri. L’una e l’altra cosa presuppongono che si abbia un’idea di che cosa sono e che cosa fanno le lingue. La riflessione su queste tematiche, tuttavia, risulta più operativa se la si considera in termini di doveri.
La specificità delle cose che riguardano il linguaggio implica essa stessa una teorizzazione specifica. Per mantenere tutti gli elementi che questo ragionamento presuppone è necessario postulare che essa debba essere una critica costante della propria storia, altrimenti si finisce per non pensare al suo oggetto, identificandosi con le idee ereditate riguardanti le lingue e la lingua.
La prima cosa da riconoscere è che ragionare sulle lingue presuppone pensare a che cosa sia una lingua, a che cosa sia la lingua e in cosa consista storicamente e nel suo stato presente la teoria sulla lingua.
Se pensare la lingua significa limitarsi a concepire solo la lingua,e nient’altro che la lingua, la conseguenza è l’isolamento della lingua dalle pratiche sociali del linguaggio in tutta la loro diversità, che è senza dubbio la situazione peggiore che si possa concepire se si vuole sapere che cos’è e che cosa fa una lingua, e se la si vuole difendere.
Art. 2
Di conseguenza ci si deve imporre che per difendere una lingua, e per conoscere preliminarmente i limiti di cosa significa la nozione di lingua, sia necessaria una teoria di insieme del linguaggio.
Per farlo bisogna creare un modello diverso rispetto a quello puramente istituzionale proposto dalla «Dichiarazione universale dei diritti linguistici» di Barcellona del giugno 1996, che riguarda solo le lingue e mostra i limiti di questa concezione del linguaggio.
Una tale teoria di insieme implica una riflessione sui ruoli, le attività e le forze del linguaggio in tutte le pratiche sociali – una teoria dei rapporti tra lingua e discorso, tra la nozione di discorso e una teoria dei soggetti, tra una teoria dei soggetti e l’arte, l’etica e la politica, perché tutti questi elementi determinano la nozione di soggetto.
La lingua non è quindi una questione che riguarda solo i linguisti, né solo i politici. La storia della politica delle lingue non è solamente una storia politica. Essa include elementi che coinvolgono l’arte, l’etica, la storia sociale. Ragionare sulla politica delle lingue implica dunque una tale teoria di insieme – inscindibile dal linguaggio, dall’arte, dall’etica e dalla politica – per pensare ai rapporti tra lingua e società. Altrimenti si finisce per ricadere in un ragionamento che considera solo la lingua, o solo la politica, cosa che conduce immediatamente a misconoscere il ruolo dell’arte nella società, il ruolo dell’etica nella politica, dunque a misconoscere la libertà dei soggetti.
Art. 3
Tenere insieme una teoria sul linguaggio e sui soggetti implica di conseguenza lavorare a una critica dell’opposizione tra identità e alterità, per pensare, al contrario, e alla loro interazione costante.
Riflettere sulla pluralità delle lingue e sull’interazione tra esse presuppone quindi di pensare l’identità attraverso l’alterità.
Art. 4
Per pensare l’identità attraverso l’alterità, è indispensabile pensare a come le arti letterarie in particolare, e l’arte in generale, hanno trasformato i modi di pensare, di sentire e di comprendere, e quindi anche la concezione di linguaggio e di lingue.
Art. 5
In questo contesto è importante riconoscere un ruolo privilegiato alle pratiche e alle teorie della traduzione, cosa che impone a sua volta di ripensare la traduzione in funzione di un riconoscimento delle arti del pensiero e non più solamente come un passaggio da lingua a lingua, ma un passaggio da discorso a discorso, ed eventualmente da sistema del discorso a sistema del discorso. Altrimenti ci si trova davanti alla consueta ignoranza, mascherata da buona coscienza dei truismi compiuti e non si nota che le traduzioni cancellano. Cancellano culture, cancellano specificità, cancellano differenze.
Questo presuppone a sua volta che una teoria della traduzione non possa essere isolata e autonoma, esattamente come la teoria del linguaggio non è riducibile alla sola nozione di lingua. Questa apparente autonomia non è nient’altro che la condizione abituale della lingua nell’ermeneutica, nel senso, nel segno. Da qui, essa cancella.
Art. 6
Di conseguenza occorre riconoscere anche che un nemico delle lingue, probabilmente il primo nemico delle lingue, non è l’egemonia culturale-economica-politica di una o dell’altra lingua, ma è in primo luogo l’idea per la quale si riduce il linguaggio alla lingua. In tal modo si separa la lingua dall’arte, dalla cultura, dalla società, dall’etica e dalla politica e la si considera isolata – indipendentemente dallo studio tecnico delle sue funzioni che, in quanto tale, ha la sua legittimità nel suo stesso oggetto di studio, a condizione che ne vengano riconosciuti i limiti.
Art. 7
Il riconoscimento dell’identità attraverso l’alterità presuppone il riconoscimento dell’identità come pluralità interna e come storia, non come natura.
Art. 8
A partire da qui, è necessario proporre un insegnamento che non esiste (e prevederlo a tutti i livelli, come nuova forma di educazione civica), riguardante la teoria del linguaggio come riconoscimento dei rapporti tra identità e alterità, tra unicità e pluralità interna, ossia come una poetica, un’etica e una politica dei rapporti intersoggettivi, interculturali e internazionali. Dove poetica, etica e politica devono essere inseparabili, altrimenti si rischia di ricadere nel modello tradizionale, che risulta insufficiente. Molti non vedono questa insufficienza ed è dunque necessario fare sì che ne prendano coscienza.
Art. 9
Questo insegnamento della teoria del linguaggio come teoria d’insieme deve dunque lavorare affinché si riconosca, sotto il modello tradizionale e dominante del segno (con tutta la sua coerenza linguistica, antropologica, filosofica, teologica, sociale e politica) il lavoro del continuum come lavoro del corpo nel linguaggio, del soggetto sulla lingua, delle invenzioni intellettuali sulle lingue, e come interazione, inseparabilità e storicità radicale del linguaggio, dell’arte, dell’etica e della politica.
Questa esperienza di pensiero permetterà di situare meglio i problemi legati all’alterità e alla pluralità – generalmente concepiti come esclusivamente esterni – e di dimostrare che sono sia interni che esterni.
Art. 10
Contro la coerenza regnante del segno e del pensiero che considera solo la lingua, sarebbe necessario pensare, riconoscere, insegnare e coltivare una contro-cultura, una contro-coerenza: quella della solidarietà e dell’interazione tra le categorie della Ragione che un certo tipo di storia del pensiero continua a considerare eterogenee e separate, come dimostrano sia la storia della formazione di ciò che noi chiamiamo scienze umane, sia le nostre discipline accademiche che ne sono scaturite. Una vera e propria critica della Ragion linguistica.
Si potrebbero e si dovrebbero dunque comprendere meglio e favorire i bilinguismi e i plurilinguismi, a seconda di ciascuna situazione culturale, situandoli in un ragionamento sulla pluralità interna, sull’etica e sulla politica dei soggetti, cosa che la sola giustapposizione delle lingue non permette di fare.
Art. 11
Questo perché, se si riconosce la pluralità delle lingue esclusivamente nella politica del segno, invece di farlo nell’ambito di una teoria di insieme del linguaggio, essa finisce per risiedere nell’opposizione tra identità e alterità, nell’oppressione delle minoranze causata dalle sole forze economico-politiche. Oppressione che favorisce i terrorismi particolaristici.
Sarebbe quindi meglio parlare di lingue-culture che di lingue, per meglio sviluppare e preservare i valori che sono stati creati al loro interno e di cui esse sono portatrici – valori antropologici, artistici, etici e politici.
Art. 12
La questione dei valori implica che si chiarisca ciò che causa confusione nella nozione di disuguaglianza tra lingue. Inoltre, rende necessario affrontare il concetto di uguaglianza tra le lingue piuttosto che postularlo esclusivamente in modo astratto (la «democrazia astratta» di Sartre).
Art. 13
È incontestabile che tutte le lingue, comprese quelle parlate da un gruppo di persone poco numeroso e in un’area geografica molto piccola – esattamente come tutti gli elementi che compongono una lingua – sono uguali tra loro nel senso che tutte le lingue adempiono integralmente alle funzioni linguistiche di una lingua, per pensare, sentire, comunicare in una data società.
Art. 14
Tuttavia, due fattori sono causa di confusione in questa nozione cruciale dell’uguaglianza antropologica delle lingue. E questi fattori si pongono su due piani radicalmente diversi, che è importante non confondere né mescolare.
Art. 15
Il primo è la potenza economico-politica, o teologico-politica, di un insieme nazionale, che si impone sotto forma di trans-lingua di comunicazione pannazionale o internazionale. Così, come potenza teologico-politica, l’arabo in Egitto nel corso dei secoli ha soffocato o proibito la lingua copta come lingua vernacolare, riducendola all’uso esclusivamente liturgico. La potenza economico-politica è oggi rappresentata dalla diffusione globale dell’inglese come lingua di comunicazione.
Art. 16
Un ulteriore fattore di supremazia culturale e di espansionismo, o la cui durata sia superiore a quella degli imperi, è l’invenzione di valori artistici, etici e politici in questa o quella lingua. In questo caso sono proprio questi a determinare l’espansione e il prestigio delle lingue, al di là di tutte le nozioni di comunicazione linguistica, locale, regionale o planetaria.
Art. 17
Sono allora questi valori a rendere le lingue ciò che sono, esistono soltanto madriopere e non madrilingue. Sebbene tale fenomeno sia di per sé storicamente incontestabile non ha nulla in comune né con ciò che linguisticamente è e fa una lingua, e tutte le lingue, né con la forza degli imperi economici e politici. È fondamentale smettere di attribuire alle lingue ciò che è un tratto precipuo delle opere, anche e soprattutto se i loro valori costituiscono un apporto specifico a questa o quella lingua, al punto da identificarsi con essa.
Art. 18
Tali valori possono essere resi universali. I valori politici della Dichiarazione dei diritti dell’uomo del 1789, o della lotta per la verità contro il mantenimento dell’ordine nel caso Dreyfus, hanno simbolizzato e universalizzato la lingua francese, ma allo stesso tempo non sono da ascrivere alla sola lingua francese, e possono essere detti e riproposti in tutte le lingue e in tutti i luoghi.
Art 19
Lo stesso vale, in modo diverso, per i valori estetici ed etici delle opere letterarie e delle opere di pensiero. Ciò ha come effetto che alcune lingue sono più prestigiose rispetto ad altre e che allo stesso tempo veicolano e sono veicolate da questi valori.
Art 20
Questi effetti di supremazia non sono un elemento a favore dell’idea che certe lingue siano superiori ad altre, idea che nasce nella e per via della confusione tra la lingua e le elaborazioni del pensiero o le lotte di pensiero create da questa o quella cultura. Tali valori non dipendono dalle lingue in quanto lingue. Dato che le associa inevitabilmente tra di loro, la storia culturale non consente di riconoscere che sono le opere e le lotte, a volte sostenute da un piccolo numero di persone contro la propria collettività, che consentono di attribuire alla lingua ciò che si compie in essa e a volte anche, poeticamente, contro di essa. Nel rifiuto dei contemporanei.
Art 21
Queste distinzioni sono essenziali sia per non attribuire a una lingua delle virtù intrinseche che conducono verso il mito del genio innato delle lingue, sia affinché non si riduca il linguaggio alla lingua, e ancor meno alla comunicazione. Tendenza recente contro la quale occorre lottare.
L’impoverimento del pensiero e delle capacità, che tale riduzionismo apporta, conduce al rafforzamento dei progressi tecnici della comunicazione. Nascondendo però il fatto che questi stessi progressi rappresentano un fattore di regressione e barbarie.
L’idea del linguaggio come teoria d’insieme è la sola che possa permettere di contrastare gli effetti perversi dell’idea delle lingue come natura – come genio, mediante il costante rimando ai legami tra specificità e storicità. Storicità radicale.
Art. 22
In tal modo la fobia dell’inglese nel contesto francese potrà meglio apparire come un disconoscimento del carattere storico dei prestiti, e dei loro limiti, lessicali e sintattici. Il disconoscimento di questo carattere provoca il rigetto dei prestiti e dei legami in nome di un purismo che implica a volte un disconoscimento della storia stessa delle lingue, un passatismo, quindi un accademismo, un senso di declino (variabile: per Gobineau il declino del francese comincia nel XIV secolo; per altri nel XIX secolo; per altri ancora il francese di oggi è “un capolavoro in pericolo” di cui non cessano di annunciare la morte).
Art. 23
Un altro aspetto di questa fobia purista è la codardia etica e politica che induce degli specialisti a rinunciare a esprimersi nella propria lingua, contribuendo in tal modo alla massificazione della comunicazione.
Attribuire soltanto alla lingua delle virtù connesse a una storia mostra contemporaneamente sia come si sbagli a scegliere il genio, sia quanto abbiano poco genio, e senso del linguaggio, gli pseudo-difensori della lingua.
Art 24
Al contrario, dal punto di vista di una teoria d’insieme si possono sottolineare due cose.
La prima è che il più grande pericolo per una lingua non è l’egemonia di un’altra, anche e soprattutto se questa egemonia è unicamente economica e politica; il pericolo maggiore (conseguenza della riduzione del linguaggio a lingua) è l’assenza di creazione di valori (artistici, etici, politici) per coloro che la parlano. L’assenza di creazione equivale a tradire.
Il greco classico, la cui importanza non è sopravvissuta all’impero di Alessandro, e l’ebraico biblico, che non ha mai avuto un’importanza politica, sono il perfetto esempio di come le lingue non abbiano avuto e non abbiano tuttora la loro importanza transtorica se non per mezzo delle opere che sono state prodotte in queste lingue. E sono le opere, le elaborazioni del pensiero, ad aver creato non solo le lingue, ma anche ciò di cui sono latrici, perché non sono le lingue, come tali, a produrre le opere. E anche quando lo stato della lingua è antico, o la lingua sembra morta, come il latino, la parola è viva.
Così il latino, che si diceva essere morto nel XVII secolo ed essere la lingua usata unicamente tra gli eruditi (e le tesi nel XIX secolo si scrivevano ancora in latino, come ad esempio quella di Jaurés), non si può dire che sia una lingua morta (un’apparente banalità che riprende un’opera recente di Françoise Waquet Le latin ou l’empire d’un signe, XVI-XX secolo, Albin Michel, 1998) se Francis Bacon, Hobbes, Cartesio, Spinoza, Leibiniz inventano il pensiero, a quel tempo inventano il loro pensiero in latino.
Contrariamente l’aramaico, che nell’epoca post-biblica aveva un’importanza comunicativa transnazionale, non esiste più se non in qualche villaggio. Per quanto riguarda i grandi imperi di allora, essi non ci hanno lasciato che dei resti archeologici.
Art 25
Occorre riconoscere una storicità della percezione delle relazioni tra le lingue. In un primo momento, all’interno della transnazionalità del latino nell’Europa medievale, c’è pace tra le lingue vernacolari. Segue una guerra delle lingue contro il latino, e a partire dal XVI secolo tra loro stesse. Da qui la lotta della Rivoluzione francese contro i “patois” (mescolando indistintamente i dialetti del francese e le altre lingue – il bretone, il basco) fino alla Terza Repubblica. Per quanto riguarda la francofonia attuale, o molteplicità del francese nel mondo, essa non è compatibile con Rivarol. Anche questo richiede una riflessione.
Art. 26
È certo che il senso della pluralità interna (e anche esterna) – senso usato nell’accezione di percezione di una necessità e di una compresenza – sia recente, e certamente legato alla storia delle decolonizzazioni, ma in realtà risale alle relazioni tra il romanticismo delle specificità e i nazionalismi che ne sono la politicizzazione.
Art. 27
Tuttavia questo senso della pluralità può lui stesso essere sia regionalista e nazionalista, fermo su sé stesso (riproducendo su scala minore la chiusura della concezione della lingua), sia pluralista, che vuol dire ritenere che la realizzazione di se stesso sia un processo di riconoscimento delle pluralità interne e della pluralità dell’identità. Capace dunque di una teoria d’insieme.
Art. 28
Dal momento che riconosciamo che l’estinzione di una lingua può essere causata sia dalla distruzione di una popolazione, sia da una frantumazione culturale, è chiaro che la difesa delle lingue non sia un problema della lingua, ma implica inevitabilmente il riconoscimento dell’interazione tra la teoria del linguaggio, la teoria degli atti del pensiero, l’etica e la politica.
Art. 29
In caso contrario, dato che regna l’eterogeneità delle categorie della ragione, la sola etica è impotente, la sola politica è onnipotente, i prodotti artistici non sono ritenuti la miglior difesa delle lingue, ed essendo le lingue ridotte a dei mezzi di comunicazione soltanto quelle che comunicano il potere economico e politico si diffondono e soffocano le altre.
Art. 30
La conclusione che emerge da questa coreografia di ragioni è paradossale – ma il lavoro del pensiero è proprio quello di trasformare i paradossi in truismi del futuro. La difesa delle lingue non è all’interno della concezione della lingua, ma nel legame che ne fa ancora l’utopia della concezione del linguaggio: il legame tra linguaggio, arte, etica e politica in quanto teoria d’insieme. Ossia un insegnamento obbligatorio del senso del linguaggio.
Traduction en chinois traditionnel par Xinmin XIAO
以下是對亨利·梅肖尼奇(Henri MESCHONNIC)的《關於語種和語言[1]責任宣言的提案》一文的導讀以及對用多種語言翻譯該文的呼籲。
翻譯呼籲
亨利·梅肖尼克的這一提案是受阿爾諾·貝爾納街區文化中心(位於法國圖盧茲)委託提出的。多年來,為了舉辦「世界語種論壇」,該機構一直致力於對語言領域的各種國際宣言或提案進行批判性研究。
梅肖尼克基於他個人對語種和語言的思考,以及他在1994年至2008年受邀擔任「世界語種論壇」主講人期間對該機構發起的《世界語種和文化的權利宣言》專案的發現,構思並撰寫了這一提案。《世界語種和文化的權利宣言》項目被認為是對《世界人權宣言》不可或缺的補充,它得到了許多在其原籍國和「世界語種論壇」(自活動啟動以來,已有一百五十多個語種代表參加)里從事保護和展示其語種和文化的協會成員的支援。
28年前,出於從思想和行動上保護奧克語的初衷,我們在圖盧茲舉辦了「世界語種論壇」。也是基於這一初衷,我們認為有必要制定這一宣言,因為我們認為:從該語種和文化的歷史和現狀來看,奧克語的問題需要的是超越國家或地區政治權利的、更廣泛層面上的回應,特別是要重視它各種形式的文學和文化藝術創作,這一想法也促進了我們與奧克語寫作俱樂部的密切合作。從這方面我們可以看出,梅肖尼克跟我們的理解一致,而且比我們的要求更進一步。
自2006年起,我們就開始邀請「世界語種論壇」里一些語種文化協會的代表翻譯這篇文章。
今年,我們再次提出這一要求。我們將根據您的要求提供一些譯文。等其他譯文陸續寄來,我們也會將把它們提供給您。當然,我們現在和將來提供給您的譯文並不是我們的最終版本,而是還在處理中的版本,這是所有對這一文本感興趣並希望以他們認為最好的版本傳播的人之間進行交流的載體。這些載體無疑會帶來無窮的工作量,因為除了提案的內容和表達方式會引起長期的討論之外,語種和文化環境的變化也可能隨之帶來對某些段落的其他解釋並導致文章需要重新翻譯。此外,我們歡迎對該文本提出任何修改或補充建議,並會將這些建議提交給所有相關方審議。我們希望,這些建議將成為「世界語種論壇」和位於法國拉蓋皮的奧克語大學的公開辯論主題,也將成為與我們合作的眾多論壇或語言節的主題。
克勞德·西科爾
阿爾諾·貝爾納街區文化中心主席,世界語種論壇策劃人
2019年春天
亨利·梅肖尼克的導讀
1789 年頒布的《人權和公民權宣言》在序言中試圖不斷提醒 「社會所有成員(…… )他們的權利和義務」 放眼當今世界,一切並沒有改變,序言中所說的「對人權的無知、忽視或蔑視 」變得更加嚴重。社會普遍處於糟糕的狀態。
因此,亟需在倫理與政治之間建立一種目前仍處於烏托邦的關係。矛盾的是,要通過語言,而且也只能通過語言,才能實現這種關係; 但這一點恰恰是最被忽視的。這裡說的「語言」,我想指的是表達思想的功能,而「語種」是指由符號組成的社會系統。兩者的含義並不相同。
保護語言?可它並沒有受到攻擊。情況比受到攻擊更糟:我們甚至不知道我們忽視了它的存在。怎麼會這樣?明明有那麼多的研究和知識。這正是矛盾之處:所有這些知識都不知道它產生了無知,一種特殊的無知,還阻止我們意識到這種無知。視角的問題:語言的地位中存在著一個盲點,而這個盲點至關重要; 因其受到威脅的不是語言,而是我們每一個人。
因為我們首先且總是用詞語做出反應和傷害,保護語種的問題便不過是停留在無知、忽視和蔑視的表面,我們不瞭解也不斟酌,因為我們的整個人文主義文化還沒有學會認識它們。
這是因為,語言不僅是交流的場所和材料,它甚至在交流之前並為交流而產生,是每個人在其歷史中構成自我的場所和材料。因此,語言既是倫理的材料,也是政治的材料,從組成人類聲音的歷程這角度來看,它還是史詩的材料
作為倫理的材料,它便也是藝術的材料。因為我們正是通過語言進行發明創造,而藝術,所有的藝術,都在其中發揮著重要作用。只是鮮為人知。因此,保護語種的問題其實遠遠超出了目前提出的、孤立的(說得似乎可以孤立一樣)的法律和語種問題。
與其簡化和強調一個語種對其他語種的明顯的經濟和政治霸權,不如清楚地認識到那些鮮為人知的、對語種保護更為重要的主要問題:對語言思維的非常無知。沒有任何地方教過這種無知,但它卻存在於我們及其他所有文化對待語言的簡化論和區域化做法之中。
從這個意義上說,這是一個文明的進程,甚至是一種可能要思考並實現的文化革命,去思考和實踐沒有被思考過也沒有被實踐過的語言與文化、語言與文學、語言與藝術、倫理和政治之間的關係。鑑於語言在個人和集體歷史中的角色,我們可以說,對於社會和文明而言,沒有什麼比語言的意義更深刻、更重要了。
它的意義本身就是世界語言權利宣言的序言,也就是語種教學、語言與社會關係的教學、文學教學、倫理教學和政治哲學教學的職責,所有這些都是相互影響的。
從當今世界的社會科學、語言科學、大學學科分化以及中小學教育的現狀來看,這個方案是否太過夢幻? 但目前的情況確實是一場惡夢。而且,形勢十分緊迫。2004 年春,巴塞羅那將舉辦「國際語種和文化論壇」。這將是一次極為重要的全球性會議。它完全有可能更新 1996 年在巴塞羅那舉行的「國際語言權利會議」上產生的《世界語言權利宣言》。但是,該宣言完全是法律性的。它只涉及語種和語言群的概念。這些籠統的概念本身並沒有問題,但還遠遠不夠,因為它們缺乏對語言的總體認識,絲毫沒有提及應在各地強制推行的語言教學。因此,我們只得到了一個非常匱乏的語言概念,它被簡化為交流。
因此,對這種法學的重要補充必須是一種將語言、藝術、倫理和政治思想結合起來的整體思維。這樣才能加強宣言裡那些要求的效能和意義。
因此,自 1992 年圖盧茲的語種論壇以來,世界語種論壇緊迫又特殊的角色一直在法國傳播,力求填補這一思想空白,並提供全面的思考。這一現象標誌著一種獨特的法式貢獻並逐漸形成一種強烈的想法:如果不對語言和社會進行全面思考,就無法保護語種。
亨利·梅肖尼克
阿爾諾·貝爾納街區文化中心
關於語種和語言責任宣言的提案
巴黎第八大學語言學名譽教授、詩人、聖經翻譯家、散文家亨利·梅肖尼克於 2006 年 5 月 28 日在圖盧茲市政廳廣場於世界語種論壇提出的文本:
第一條 首先,語言有其特殊性。這種特殊性意味著我們不能簡單地將熟知的關於人權和集體權利的宣言照搬到語言的問題上。
宣佈權利也是在宣布義務。二者都以思考語種是什麼和做什麼為前提。但從義務的角度來看待這種思考似乎是更積極的。
語言的東西的獨特性基於它本身的獨特思維。為了考慮到基於這種思維的所有要素,有必要假定這種思維應該是對其自身歷史的永久批判,否則它就不是在思考其對象,而是在認同關於所有語種和語種總體的那些先入為主的觀念。
首先要認識到的是,對語種進行思考的前提是思考一個語種是什麼、語種從總體上來說是什麼、結合歷史及現狀來看語種的思維由什麼組成。
如果將對語種的思考僅限於語種、關於語種,其結果則是將語種與語言的各種社會實踐隔離開來,這對於了解語種是什麼、做什麼以及如何保護它來說,無疑是可以想像的最糟糕的情況。
第二條 因此,我們需要認識到:為了保護一個語種,並預先瞭解語種概念本身含義的局限性,我們需要有一個關於語言的整體理論。
在這方面,我們需要有別於1996年6月巴塞羅那《世界語言權利宣言》提出的純制度模式,因為那個模式只涉及語種,從而顯示了其語言思想的局限性。
這個整體理論意味著對語言在所有社會實踐中的角色、活動和作用力進行反思–一個關於語種與話語、話語概念與主體理論以及主體理論與藝術、倫理和政治之間關係的理論,因為主體的概念意味著所有這些。
因此,語種不只是語言學家的事,也不只是政治家的事。語種政治史不僅僅是一部政治史,它還涉及藝術、倫理和社會史等各個方面。因此,思考語種政治的前提是這一整體理論,即語種、藝術、倫理和政治不可分割地結合在一起,以思考語言與社會之間的關係。否則,我們就會停留在或退回到只思考語種和政治的層面,這立即會導致忽視藝術在社會中的作用,忽視倫理在政治中的作用,從而忽視主體的自由。
第三條 將語言與主體結合起來思考,意味著要對將自我性與他者性對立起來的做法進行批判,才能反過來思考這兩者之間恆久的歷史互動。
因此,思考語種的多元性和語種之間的互動的前提在於通過他者性思考自我性。
第四條 要通過他者性思考自我性,則必須思考單獨的語言藝術以及廣義上的藝術這兩者的行為對思維方式、敏感性和理解力的改造,進而對語言和語種思維的改造。
第五條 應該認識到翻譯的實踐和思維的重要地位,這就要求我們從認識思維藝術的角度來重新思考翻譯:翻譯不僅僅是從一個語種通向另一個語種,還是從一種話語通向另一種話語,或是從一個話語體系到另一個話語體系。否則,我們就又會陷入慣常的無知之中:被對已完成的顯而易見的道理的良好認識[2]所掩蓋,並且沒有看到翻譯正在被抹殺——抹去文化、抹去特性、抹去差異。
反過來,這又意味著翻譯理論不可能是孤立的和所謂自主的,就像語言理論不可能僅僅歸結為語種的概念一樣。這種所謂的自主性不過是它在詮釋學、意義和符號中的傳統處境,也是翻譯被抹殺的由來。
第六條 因此,我們還應該認識到,語種的敵人,也許是語種的第一敵人,不是哪個語種的文化-經濟-政治霸權,而首先是把語言簡化為語種,並把語種與藝術、文化、社會、倫理和政治割裂開來,將語種孤立起來思考的這種思維,一種獨立於其功能的技術研究,就其本身而言是有其存在的合理性的,只要我們意識到它的局限性。
第七條 通過他者性認識自我性的前提在於以內在多元性和歷史的方式看待自我性,而不是將其視為天然存在的。
第八條 在此基礎上,有必要提出一種尚未存在的語言理論教學(並作為一種面向所有水準的全新公民教育形式),即認識自我性與他者性、獨特性與內部多元性之間關係,換言之,是對個人之間、文化之間和國家之間關係的詩學、倫理學和政治學的認識。詩學、倫理學和政治學必須密不可分,否則我們就有可能回到傳統模式。很多人並沒有發現我們缺乏這種教學,這正是我們需要讓人們意識到的點。
第九條 因此,在傳統的、佔主導地位的符號模式(語言學、人類學、哲學、神學、社會學和政治學的一致模式)之下,這種語言理論教學作為整體理論就必須致力於認識到恆久的工作是身體在語言中的工作,主體在語種中的工作,思想在語言中的發明工作,也是語言、藝術、倫理和政治的相互作用、不可分割性和根本的歷史性。
這種思想體驗可以更好地定位與他者性和多元性相關的問題(這些問題通常被視為純粹的外部問題),並表明它們既是內部問題,也是外部問題。
第十條 反對符號及僅有的語種思維主導的一致模式,我們需要思考、認識、傳授和培養一種反文化、反一致性,即所有由「理性」導致的分門別類之間的團結與互動。整個思想史至今仍然認為這些類別是異質和相互獨立的,我們稱之為人文科學的構成史和我們的大學學科分化都證明瞭這一點。我們需要一種對語言學「理性」的真正批判。
我們可以而且應該根據不同的文化背景,將雙語和多語制置於主體的內在多元性、倫理和政治的思維中,從而更好地理解和促進雙語和多語制。這是單純的語種並置沒有的思維。
第十一條 因為,如果對語種多元性的認識只是通過符號政治,而非語言的整體理論,那麼這種認識就只能停留在自我性與他者性的對立之中,停留在經濟-政治力量對少數群體的壓迫之中。
這種壓迫會助長地方主義性質的恐怖主義。
因此,與其談論語種,不如談論語種-文化,這樣才能更好地理解和保護它們創造並承載的價值——人類學的、藝術的、倫理的和政治的價值。
第十二條 說到價值問題就涉及到要弄清語種不平等的概念所混淆的東西。必須正視語種之間存在不平等的事實,而不是抽象地假設語種平等(薩特的 「抽象民主主義者」)。
第十三條 無可爭辯的是,所有語種,包括少數人和高度地方化的人群所使用的語種,以及與構成一個語種有關的一切,都是平等的,因為每個語種都能實現全部語言功能,以便在特定社會中進行思考、感受、交流和生活。
第十四條 但是,有兩個因素混淆了語種在人類學上平等的基本概念。這兩個因素是截然不同的,不能混淆,也不能疊加。
第十五條 一個因素是一個國家體的經濟-政治力量或神學-政治力量,這種力量致力於成為泛國家或國際交流的跨語言。因此,幾個世紀以來,埃及的阿拉伯語作為一種神學-政治力量,扼殺或禁止科普特語作為通用語,使其淪為純粹的禮拜儀式用語。如今,經濟-政治力量的代表則是全球化交流中的英語。
第十六條 而另外一種文化霸權和擴張主義,或是超越帝國持續時間的因素,是在特定語種中開發藝術、倫理和政治價值。在這種情況下,正是這些價值推動了這些語種的傳播和聲望,凌駕於所有地方、地區、全球、語言學的交流概念之上。
第十七條 因此,正是這些價值造就了這些語種; 所以應該說,作品才是本源,而非語種。這一事實本身在歷史上也是不可否認的,但它與某個語種或任何語種是什麼、在語言學方面做什麼無關,也與經濟-政治帝國的力量無關。重要的是,就算作品的價值與語種之間存在特別的關係,甚至是需要語種才能識別,我們也不能再把作品所做的貢獻歸於語種。
第十八條 這些價值是可以普遍化的。1789 年《人權宣言》或德雷福斯事件中為真理反對秩序而戰的政治價值,都是法語的象徵和普遍化,但同時它們又不是法語的產物,可以用任何語言、在任何地方說出來或重新實現。
第十九條 文學作品和思想作品的美學和倫理價值也是如此。因此,有些語言比另一些語言更有名,是因為前者是這些價值的載體與荷載。
第二十條 只有處於並通過語種與產生了某種文化的思想發明或思想鬥爭之間的混淆,這些霸權才會使人產生某些語種具有優越性的想法。其實這些價值並不依賴於語種本身。但是將這些價值不可避免地與語種聯繫在一起的文化史自身無法認識到:正是這些作品和鬥爭——有時是極少數個體對抗自己集體的作品和鬥爭——才使我們將用語種表達實現的東西歸於語種,有時也詩意地將反對語種的東西也歸於其中[3]。在對同時代人的否定中。
第二十一條 為了避免將天然美德歸於一個語種,這些區別是至關重要的,因為那正是語種天才神話的由來。同樣重要的是,不要把語言簡化為語種甚至是交流。這是我們需要反對的一種最新趨勢。
因為這種簡化論帶來了思維和手段的貧乏,而傳播技術的進步又強化了這種貧乏,來掩蓋這些進步本身就是倒退和野蠻的因素。
作為整體理論的語言思維通過不斷提醒我們注意特殊性與歷史性,根本的歷史性,之間的聯繫,成為對抗將語種當作天然存在—當作天才—的思維所產生的反常影響的唯一途徑。
第二十二條 因此,我們可以將法語中的 「英語恐懼症」視為對借詞及其詞彙和句法限制的歷史特點的無知,它導致了以純粹主義為名對借用和接觸的排斥,而這種純粹主義其實既是對語種歷史本身的無知,也是一種過去主義,即一種學術主義,一種衰落的概念(差異:對戈比諾來說,法語的衰落始於十四世紀; 對其他人來說,法語的衰落始於十九世紀; 對其他人來說,今天的法語是一種「瀕危傑作」,他們不斷宣佈它的死亡)。
第二十三條 除了這種純粹主義恐懼症,還有倫理和政治上的怯懦,這種怯懦使專家們放棄用自己的語種表達自己,從而助長了交流主義的大眾化。
把與歷史相關的美德只歸給語種,這不僅是對天才的誤解,同時也表明了法語的偽保護者是多麼缺乏天賦和語言意識。
第二十四條 相反,從整體理論的角度來看,有兩點值得注意。
其一,一個語種最大的危險不是另一個語種的霸權,就算是經濟-政治霸權,主要危險(將語言簡化為語種的後果)是使用這個語種的人缺乏對價值(藝術、倫理、政治)的創造。缺乏創造就等於背叛。
古希臘語和聖經希伯來語就是很好的例子:希伯來語從來沒有過任何政治重要性,古希臘語的也沒能倖存至亞歷山大帝國時期,但由於它們所產生的思想作品,這兩個語種擁有了從古到今的跨歷史的重要性。正是這些作品,正是這些思想的發明,才使這些語種成為了現在的樣子,成為了它們的載體,而不是語種本身產生了這些作品。即使語種的狀態古老,或者像拉丁語一樣已經消亡了,但它們帶來的言語依舊鮮活。
因此,就算有人說拉丁語在十七世紀已經消亡,成為只有學者之間才使用的語種(十九世紀的論文仍然用拉丁語撰寫,例如饒勒斯的論文),我們也不能說它是一個消亡的語種(最近的一本書重申了這一陳詞濫調,《拉丁語或符號帝國,十六至二十世紀》,法蘭索瓦絲-瓦凱,阿爾賓-米歇爾著,1998),因為弗朗西斯 · 培根、霍布斯、笛卡爾、斯賓諾莎、萊布尼茨等人正是用拉丁語發明了他們的思想的。
在《聖經》後時代具有跨國交流意義的阿拉姆語,如今仍存在於少數村莊。但當時的大帝國只剩下考古遺跡。
第二十五條 我們需要認識到語種之間關係感的歷史性。中世紀,在拉丁語的跨國性範圍內,歐洲的地方語種之間曾一度和平相處。然後,從十六世紀開始,先是出現了各個語種針對反拉丁語的戰爭,隨後又有各個語種之間的戰爭。這導致了法語在十八世紀在歐洲的普及,也是法國大革命一直到第三共和國都在反對 「方言」(法語與布列塔尼語和巴斯克語等其他語言的混合方言)的由來。至於如今的 「講法語地區」,即全世界講法語的人的多樣性,已與里瓦羅爾伯爵當初宣揚的不再相容。這一點也值得思考。
第二十六條 毫無疑問,內部(以及外部)多元化意識—意識到必然性和共同存在感的意識–是最近才產生的,而且肯定與非殖民化歷史有關,但它也可以追溯到特殊的浪漫主義時期與其政治化形式——民族主義之間的關係。
第二十七條 然而,這種多元意識本身既可以是封閉的地區主義和民族主義(在更小的範圍內再現了語種思維的封閉性),也可以是多元主義的,即意識到對內部的多元性和身份的多元性的認識。因此,它可以是一種整體理論。
第二十八條 一旦我們認識到,一個語種的消失可能是由於人口的毀滅,也可能是由於文化的崩潰,那麼我們就很清楚,保護語種不是一個語種問題,而必然是對語言理論、思想行為理論、倫理和政治之間相互作用的認識。
第二十九條 如果缺乏這種整體認識,那麼理性分類的異質性將在統治中得以保持。在這種情況下,僅有倫理的話是無能為力的,只有政治的話則會讓權力肆意妄為,藝術的東西不被理解為語種的最佳防禦手段,語種淪為交流的手段,用於傳播並扼殺其他傳播經濟-政治權力。
第三十條 從這一連串的理由中得出的結論是:保護語種不是用語種思維保護,而是用一種使其成為語言思維的烏托邦的聯繫,一種將語言、藝術、倫理和政治聯繫在一起的整體理論,換言之,就是語言意義的義務教學。這是一個矛盾的結論,但思想的工作就是將悖論轉化為未來的真理。
在世界語言論壇上宣讀的文本,發表於Linha Imaginot(GRQM 季刊)第 66 期(2006 年 6 月)。
世界語種論壇由阿爾諾·貝爾納街區文化中心舉辦:www.arnaud-bernard.net
© CARREFOUR CULTUREL ARNAUD-BERNARD
carrefourculturel@arnaud-bernard.net
註解
[1] 譯者註:原文為「les Langues et le Langage」,由於漢語中這兩個單字都對應「語言」,為作區分,譯者根據文章意思將langue譯作語種,將langage譯作語言。如若譯錯,請不吝賜教。
[2] 譯者註:原文為「la bonne conscience des truismes accomplis」,由於未能理解句意,譯者根據詞彙意思對句子進行直譯。如若譯錯,請不吝賜教。
[3] 譯者註:原文為「[…]qui font qu’on attribue à la langue ce qui s’est fait en elle et parfois aussi, poétiquement, contre elle」,由於未能理解句意,譯者根據詞彙意思對句子進行直譯。如若譯錯,請不吝賜教。
Traduction en chinois simplifié par Xinmin XIAO
以下是对亨利·梅肖尼奇(Henri MESCHONNIC)的《关于语种和语言[1]责任宣言的提案》一文的导读以及对用多种语言翻译该文的呼吁。
翻译呼吁
亨利·梅肖尼克的这一提案是受阿尔诺·贝尔纳街区文化中心(位于法国图卢兹)委托提出的。多年来,为了举办“世界语种论坛”,该机构一直致力于对语言领域的各种国际宣言或提案进行批判性研究。
梅肖尼克基于他个人对语种和语言的思考,以及他在1994年至2008年受邀担任“世界语种论坛”主讲人期间对该机构发起的《世界语种和文化的权利宣言》项目的发现,构思并撰写了这一提案。《世界语种和文化的权利宣言》项目被认为是对《世界人权宣言》不可或缺的补充,它得到了许多在其原籍国和 “世界语种论坛”(自活动启动以来,已有一百五十多个语种代表参加)里从事保护和展示其语种和文化的协会成员的支持。
28 年前,出于从思想和行动上保护奥克语的初衷,我们在图卢兹举办了“世界语种论坛”。也是基于这一初衷,我们认为有必要制定这一宣言,因为我们认为:从该语种和文化的历史和现状来看,奥克语的问题需要的是超越国家或地区政治权利的、更广泛层面上的回应,特别是要重视它各种形式的文学和文化艺术创作,这一想法也促进了我们与奥克语写作俱乐部的密切合作。从这方面我们可以看出,梅肖尼克跟我们的理解一致,而且比我们的要求更进一步。
自2006 年起,我们就开始邀请“世界语种论坛”里一些语种文化协会的代表翻译这篇文章。
今年,我们再次提出这一要求。我们将根据您的要求提供一些译文。等其他译文陆续寄来,我们也会将把它们提供给您。当然,我们现在和将来提供给您的译文并不是我们的最终版本,而是还在处理中的版本,这是所有对这一文本感兴趣并希望以他们认为最好的版本传播的人之间进行交流的载体。这些载体无疑会带来无穷的工作量,因为除了提案的内容和表达方式会引起长期的讨论之外,语种和文化环境的变化也可能随之带来对某些段落的其他解释并导致文章需要重新翻译。此外,我们欢迎对该文本提出任何修改或补充建议,并会将这些建议提交给所有相关方审议。我们希望,这些建议将成为“世界语种论坛“和位于法国拉盖皮的奥克语大学的公开辩论主题,也将成为与我们合作的众多论坛或语言节的主题。
克劳德·西科尔
阿尔诺·贝尔纳街区文化中心主席,世界语种论坛策划人
2019年春天
亨利·梅肖尼克的导读
1789 年颁布的《人权和公民权宣言》在序言中试图不断提醒“社会所有成员(……)他们的权利和义务”。放眼当今世界,一切并没有改变,序言中所说的“对人权的无知、忽视或蔑视”变得更加严重。社会普遍处于糟糕的状态。
因此,亟需在伦理与政治之间建立一种目前仍处于乌托邦的关系。矛盾的是,要通过语言,而且也只能通过语言,才能实现这种关系;但这一点恰恰是最被忽视的点。这里说的“语言”,我想指的是表达思想的功能,而“语种”是指由符号组成的社会系统。两者的含义并不相同。
保护语言?可它并没有受到攻击。情况比受到攻击更糟:我们甚至不知道我们忽视了它的存在。怎么会这样?明明有那么多的研究和知识。这正是矛盾之处:所有这些知识都不知道它产生了无知,一种特殊的无知,还阻止我们意识到这种无知。视角的问题:语言的地位中存在着一个盲点,而这个盲点至关重要;因其受到威胁的不是语言,而是我们每一个人。
因为我们首先且总是用词语做出反应和伤害,保护语种的问题便不过只是停留在无知、忽视和蔑视的表面,我们不了解也不斟酌,因为我们的整个人文主义文化还没有学会认识它们。
这是因为,语言不仅是交流的场所和材料,它甚至在交流之前并为交流而产生,是每个人在其历史中构成自我的场所和材料。因此,语言既是伦理的材料,也是政治的材料,从组成人类声音的历程这一角度上看,它还是史诗的材料。
作为伦理的材料,它便也是艺术的材料。因为我们正是通过语言进行发明创造,而艺术,所有的艺术,都在其中发挥着重要作用。只是鲜为人知。因此,保护语种的问题其实远远超出了目前提出的、孤立的(说得似乎可以孤立一样)的法律和语种问题。
与其简化和强调一个语种对其他语种的明显的经济和政治霸权,不如清楚地认识到那些鲜为人知的、对语种保护更为重要的主要问题:对语言思维的非常无知。没有任何地方教过这种无知,但它却存在于我们及其他所有文化对待语言的简化论和区域化做法之中。
从这个意义上说,这是一个文明的进程,甚至是一种可能要思考并实现的文化革命,去思考和实践没有被思考过也没有被实践过的语言与文化、语言与文学、语言与艺术、伦理和政治之间的关系。鉴于语言在个人和集体历史中的角色,我们可以说,对于社会和文明而言,没有什么比语言的意义更深刻、更重要了。
它的意义本身就是世界语言权利宣言的序言,也就是语种教学、语言与社会关系的教学、文学教学、伦理教学和政治哲学教学的职责,所有这些都是相互影响的。
从当今世界的社会科学、语言科学、大学学科分化以及中小学教育的现状来看,这个方案是否太过梦幻?但目前的情况确实是一场恶梦。而且,形势十分紧迫。2004 年春,巴塞罗那将举办“国际语种和文化论坛”。这将是一次极为重要的全球性会议。它完全有可能更新 1996 年在巴塞罗那举行的“国际语言权利会议”上产生的《世界语言权利宣言》。但是,该宣言完全是法律性的。它只涉及语种和语言群的概念。这些笼统的概念本身并没有问题,但还远远不够,因为它们缺乏对语言的总体认识,丝毫没有提及应在各地强制推行的语言教学。因此,我们只得到了一个非常匮乏的语言概念,它被简化为交流。
因此,对这种法学的重要补充必须是一种将语言、艺术、伦理和政治思想结合起来的整体思维。这样才能加强宣言里那些要求的效能和意义。
因此,自 1992 年图卢兹的语种论坛以来,世界语种论坛紧迫又特殊的角色一直在法国传播,力求填补这一思想空白,并提供全面的思考。这一现象标志着一种独特的法式贡献并逐渐形成一种强烈的想法:如果不对语言和社会进行全面思考,就无法保护语种。
亨利·梅肖尼克
阿尔诺·贝尔纳街区文化中心
关于语种和语言责任宣言的提案
巴黎第八大学语言学名誉教授、诗人、圣经翻译家、散文家 亨利·梅肖尼克于 2006 年 5 月 28 日在图卢兹市政厅广场于世界语种论坛提出的文本:
第一条 首先,语言有其特殊性。这种特殊性意味着我们不能简单地将熟知的关于人权和集体权利的宣言照搬到语言的问题上。
宣布权利也是在宣布义务。二者都以思考语种是什么和做什么为前提。但从义务的角度来看待这种思考似乎是更积极的。
语言的东西的独特性基于它本身的独特思维。为了考虑到基于这种思维的所有要素,有必要假定这种思维应该是对其自身历史的永久批判,否则它就不是在思考其对象,而是在认同关于所有语种和语种总体的那些先入为主的观念。
首先要认识到的是,对语种进行思考的前提是思考一个语种是什么、语种从总体上来说是什么、结合历史及现状来看语种的思维由什么组成。
如果将对语种的思考仅限于语种、关于语种,其结果则是将语种与语言的各种社会实践隔离开来,这对于了解语种是什么、做什么以及如何保护它来说,无疑是可以想象的最糟糕的情况。
第二条 因此,我们需要认识到:为了保护一个语种,并预先了解语种概念本身含义的局限性,我们需要有一个关于语言的整体理论。
在这方面,我们需要有别于 1996 年 6 月巴塞罗那《世界语言权利宣言》提出的纯制度模式,因为那个模式只涉及语种,从而显示了其语言思想的局限性。
这个整体理论意味着对语言在所有社会实践中的角色、活动和作用力进行反思——一个关于语种与话语、话语概念与主体理论以及主体理论与艺术、伦理和政治之间关系的理论,因为主体的概念意味着所有这些。
因此,语种不只是语言学家的事,也不只是政治家的事。语种政治史不仅仅是一部政治史,它还涉及艺术、伦理和社会史等各个方面。因此,思考语种政治的前提是这一整体理论,即语种、艺术、伦理和政治不可分割地结合在一起,以思考语言与社会之间的关系。否则,我们就会停留在或退回到只思考语种和政治的层面,这立即会导致忽视艺术在社会中的作用,忽视伦理在政治中的作用,从而忽视主体的自由。
第三条 将语言与主体结合起来思考,意味着要对将自我性与他者性对立起来的做法进行批判,才能反过来思考这两者之间恒久的历史互动。
因此,思考语种的多元性和语种之间的互动的前提在于通过他者性思考自我性。
第四条 要通过他者性思考自我性,则必须思考单独的语言艺术以及广义上的艺术这两者的行为对思维方式、敏感性和理解力的改造,进而对语言和语种思维的改造。
第五条 应该认识到翻译的实践和思维的重要地位,这就要求我们从认识思维艺术的角度来重新思考翻译:翻译不仅仅是从一个语种通向另一个语种,还是从一种话语通向另一种话语,或是从一个话语体系到另一个话语体系。否则,我们就又会陷入惯常的无知之中:被对已完成的显而易见的道理的良好认识[2]所掩盖,并且没有看到翻译正在被抹杀——抹去文化、抹去特性、抹去差异。
反过来,这又意味着翻译理论不可能是孤立的和所谓自主的,就像语言理论不可能仅仅归结为语种的概念一样。这种所谓的自主性不过是它在诠释学、意义和符号中的传统处境,也是翻译被抹杀的由来。
第六条 因此,我们还应该认识到,语种的敌人,也许是语种的第一敌人,不是哪个语种的文化—经济—政治霸权,而首先是把语言简化为语种,并把语种与艺术、文化、社会、伦理和政治割裂开来,将语种孤立起来思考的这种思维,一种独立于其功能的技术研究,就其本身而言是有其存在的合理性的,只要我们意识到它的局限性。
第七条 通过他者性认识自我性的前提在于以内在多元性和历史的方式看待自我性,而不是将其视为天然存在的。
第八条 在此基础上,有必要提出一种尚未存在的语言理论教学(并作为一种面向所有水平的全新公民教育形式),即认识自我性与他者性、独特性与内部多元性之间关系,换言之,是对个人之间、文化之间和国家之间关系的诗学、伦理学和政治学的认识。诗学、伦理学和政治学必须密不可分,否则我们就有可能回到传统模式。很多人并没有发现我们缺乏这种教学,这正是我们需要让人们意识到的点。
第九条 因此,在传统的、占主导地位的符号模式(语言学、人类学、哲学、神学、社会学和政治学的一致模式)之下,这种语言理论教学作为整体理论就必须致力于认识到恒久的工作是身体在语言中的工作,主体在语种中的工作,思想在语言中的发明工作,也是语言、艺术、伦理和政治的相互作用、不可分割性和根本的历史性。
这种思想体验可以更好地定位与他者性和多元性相关的问题(这些问题通常被视为纯粹的外部问题),并表明它们既是内部问题,也是外部问题。
第十条 反对符号及仅有的语种思维主导的一致模式,我们需要思考、认识、传授和培养一种反文化、反一致性,即所有由“理性”导致的分门别类之间的团结与互动。整个思想史至今仍然认为这些类别是异质和相互独立的,我们称之为人文科学的构成史和我们的大学学科分化都证明了这一点。我们需要一种对语言学“理性”的真正批判。
我们可以而且应该根据不同的文化背景,将双语和多语制置于主体的内在多元性、伦理和政治的思维中,从而更好地理解和促进双语和多语制。这是单纯的语种并置没有的思维。
第十一条 因为,如果对语种多元性的认识只是通过符号政治,而非语言的整体理论,那么这种认识就只能停留在自我性与他者性的对立之中,停留在经济—政治力量对少数群体的压迫之中。
这种压迫会助长地方主义性质的恐怖主义。
因此,与其谈论语种,不如谈论语种—文化,这样才能更好地理解和保护它们创造并承载的价值——人类学的、艺术的、伦理的和政治的价值。
第十二条 说到价值问题就涉及到要弄清语种不平等的概念所混淆的东西。必须正视语种之间存在不平等的事实,而不是抽象地假设语种平等(萨特的“抽象民主主义者”)。
第十三条 无可争辩的是,所有语种,包括少数人和高度地方化的人群所使用的语种,以及与构成一个语种有关的一切,都是平等的,因为每个语种都能实现全部语言功能,以便在特定社会中进行思考、感受、交流和生活。
第十四条 但是,有两个因素混淆了语种在人类学上平等的基本概念。这两个因素是截然不同的,不能混淆,也不能叠加。
第十五条 一个因素是一个国家体的经济—政治力量或神学—政治力量,这种力量致力于成为泛国家或国际交流的跨语言。因此,几个世纪以来,埃及的阿拉伯语作为一种神学—政治力量,扼杀或禁止科普特语作为通用语,使其沦为纯粹的礼拜仪式用语。如今,经济—政治力量的代表则是全球化交流中的英语。
第十六条 而另外一种文化霸权和扩张主义,或是超越帝国持续时间的因素,是在特定语种中开发艺术、伦理和政治价值。在这种情况下,正是这些价值推动了这些语种的传播和声望,凌驾于所有地方、地区、全球、语言学的交流概念之上。
第十七条 因此,正是这些价值造就了这些语种;所以应该说,作品才是本源,而非语种。这一事实本身在历史上也是不可否认的,但它与某个语种或任何语种是什么、在语言学方面做什么无关,也与经济—政治帝国的力量无关。重要的是,就算作品的价值与语种之间存在特别的关系,甚至是需要语种才能识别,我们也不能再把作品所做的贡献归于语种。
第十八条 这些价值是可以普遍化的。1789 年《人权宣言》或德雷福斯事件中为真理反对秩序而战的政治价值,都是法语的象征和普遍化,但同时它们又不是法语的产物,可以用任何语言、在任何地方说出来或重新实现。
第十九条 文学作品和思想作品的美学和伦理价值也是如此。因此,有些语言比另一些语言更有名,是因为前者是这些价值的载体与荷载。
第二十条 只有处于并通过语种与产生了某种文化的思想发明或思想斗争之间的混淆,这些霸权才会使人产生某些语种具有优越性的想法。其实这些价值并不依赖于语种本身。但是将这些价值不可避免地与语种联系在一起的文化史自身无法认识到:正是这些作品和斗争——有时是极少数个体对抗自己集体的作品和斗争——才使我们将用语种表达实现的东西归于语种,有时也诗意地将反对语种的东西也归于其中[3]。在对同时代人的否定中。
第二十一条 为了避免将天然美德归于一个语种,这些区别是至关重要的,因为那正是语种天才神话的由来。同样重要的是,不要把语言简化为语种甚至是交流。这是我们需要反对的一种最新趋势。
因为这种简化论带来了思维和手段的贫乏,而传播技术的进步又强化了这种贫乏,来掩盖这些进步本身就是倒退和野蛮的因素。
作为整体理论的语言思维通过不断提醒我们注意特殊性与历史性,根本的历史性,之间的联系,成为对抗将语种当作天然存在—当作天才—的思维所产生的反常影响的唯一途径。
第二十二条 因此,我们可以将法语中的 “英语恐惧症 ”视为对借词及其词汇和句法限制的历史特点的无知,它导致了以纯粹主义为名对借用和接触的排斥,而这种纯粹主义其实既是对语种历史本身的无知,也是一种过去主义,即一种学术主义,一种衰落的概念(差异:对戈比诺来说,法语的衰落始于十四世纪;对其他人来说,法语的衰落始于十九世纪;对其他人来说,今天的法语是一种“濒危杰作”,他们不断宣布它的死亡)。
第二十三条 除了这种纯粹主义恐惧症,还有伦理和政治上的怯懦,这种怯懦使专家们放弃用自己的语种表达自己,从而助长了交流主义的大众化。
把与历史相关的美德只归给语种,这不仅是对天才的误解,同时也表明了法语的伪保护者是多么缺乏天赋和语言意识。
第二十四条 相反,从整体理论的角度来看,有两点值得注意。
其一,一个语种最大的危险不是另一个语种的霸权,就算是经济—政治霸权,主要危险(将语言简化为语种的后果)是使用这个语种的人缺乏对价值(艺术、伦理、政治)的创造。缺乏创造就等于背叛。
古希腊语和圣经希伯来语就是很好的例子:希伯来语从来没有过任何政治重要性,古希腊语的也没能幸存至亚历山大帝国时期,但由于它们所产生的思想作品,这两个语种拥有了从古到今的跨历史的重要性。正是这些作品,正是这些思想的发明,才使这些语种成为了现在的样子,成为了它们的载体,而不是语种本身产生了这些作品。即使语种的状态古老,或者像拉丁语一样即将消亡,但它们带来的言语依旧鲜活。
因此,就算有人说拉丁语在十七世纪已经消亡,成为只有学者之间才使用的语种(十九世纪的论文仍然用拉丁语撰写,例如饶勒斯的论文),我们也不能说它是一个消亡的语种(最近的一本书重申了这一陈词滥调,《拉丁语或符号帝国,十六至二十世纪》,弗朗索瓦丝—瓦凯,阿尔宾—米歇尔著, 1998),因为弗朗西斯·培根、霍布斯、笛卡尔、斯宾诺莎、莱布尼茨等人正是用拉丁语发明了他们的思想的。
在《圣经》后时代具有跨国交流意义的阿拉姆语,如今还存在于少数村庄中。但当时的大帝国却只留下了考古遗迹。
第二十五条 我们需要认识到语种之间关系感的历史性。中世纪,在拉丁语的跨国性范围内,欧洲的地方语种之间曾一度和平相处。然后,从十六世纪开始,先是出现了各个语种针对反拉丁语的战争,随后又有各个语种之间的战争。这导致了法语在十八世纪在欧洲的普及,也是法国大革命一直到第三共和国都在反对 “方言”(法语与布列塔尼语和巴斯克语等其他语言的混合方言)的由来。至于如今的 “讲法语地区”,即全世界讲法语的人的多样性,已与里瓦罗尔伯爵当初宣扬的不再相容。 这一点也值得思考。
第二十六条 毫无疑问,内部(以及外部)多元化意识—意识到必然性和共同存在感的意识——是最近才产生的,而且肯定与非殖民化历史有关,但它也可以追溯到特殊的浪漫主义时期与其政治化形式——民族主义之间的关系。
第二十七条 然而,这种多元意识本身既可以是封闭的地区主义和民族主义(在更小的范围内再现了语种思维的封闭性),也可以是多元主义的,即意识到对内部的多元性和身份的多元性的认识。因此,它可以是一种整体理论。
第二十八条 一旦我们认识到,一个语种的消失可能是由于人口的毁灭,也可能是由于文化的崩溃,那么我们就很清楚,保护语种不是一个语种问题,而必然是对语言理论、思想行为理论、伦理和政治之间相互作用的认识。
第二十九条 如果缺乏这种整体认识,那么理性分类的异质性将在统治中得以保持。在这种情况下,仅有伦理的话是无能为力的,只有政治的话则会让权力肆意妄为,艺术的东西不被理解为语种的最佳防御手段,语种沦为交流的手段,用于传播并扼杀其他传播经济—政治权力。
第三十条 从这一连串的理由中得出的结论是:保护语种不是用语种思维保护,而是用一种使其成为语言思维的乌托邦的联系,一种将语言、艺术、伦理和政治联系在一起的整体理论中,换言之,就是语言意义的义务教学。这是一个矛盾的结论,但思想的工作就是将悖论转化为未来的真理。
在世界语言论坛上宣读的文本,发表于Linha Imaginot(GRQM季刊)第 66 期(2006 年 6 月)。
世界语种论坛由阿尔诺·贝尔纳街区文化中心举办:www.arnaud—bernard.net
© CARREFOUR CULTUREL ARNAUD—BERNARD
carrefourculturel@arnaud—bernard.net
注释
[1] 译者注:原文为“les Langues et le Langage”,由于汉语中这两个单词都对应“语言”,为作区分,译者根据文章意思将“langue”译作语种,将“langage”译作语言。如若译错,请不吝赐教。
[2] 译者注:原文为“la bonne conscience des truismes accomplis”,由于未能理解句意,译者根据词汇意思对句子进行直译。如若译错,请不吝赐教。
[3] 译者注:原文为“[…]qui font qu’on attribue à la langue ce qui s’est fait en elle et parfois aussi, poétiquement, contre elle”,由于未能理解句意,译者根据词汇意思对句子进行直译。如若译错,请不吝赐教。